Texte grec :
[1,48] XLVIII. 1. Ὁ μὲν οὖν πιστότατος τῶν λόγων, ᾧ κέχρηται τῶν παλαιῶν
συγγραφέων Ἑλλάνικος ἐν τοῖς Τρωικοῖς, περὶ τῆς Αἰνείου φυγῆς τοιόςδε
ἐστίν. Εἴρηνται δὲ καὶ ἄλλοις τισὶ περὶ τῶν αὐτῶν οὐ κατὰ ταὐτὰ ἔχοντες
λόγοι, οὓς ἧττον ἔγωγε τούτου πιθανοὺς εἶναι νομίζω. Κρινέτω δὲ ὡς ἕκαστος
τῶν ἀκουόντων βούλεται.
2. Σοφοκλῆς μὲν ὁ τραγῳδοποιὸς ἐν Λαοκόωντι δράματι μελλούσης
ἁλίσκεσθαι τῆς πόλεως πεποίηκε τὸν Αἰνείαν ἀνασκευαζόμενον εἰς τὴν Ἴδην,
κελευσθέντα ὑπὸ τοῦ πατρὸς Ἀγχίσου κατὰ τὴν μνήμην ὧν Ἀφροδίτη
ἐπέσκηψε καὶ ἀπὸ τῶν νεωστὶ γενομένων περὶ τοὺς Λαοκοωντίδας σημείων
τὸν μέλλοντα ὄλεθρον τῆς πόλεως συντεκμηραμένου. Ἔχει δ´ ἐν αὐτῷ τὰ
ἰαμβεῖα ἐν ἀγγέλου προσώπῳ λεγόμενα ὧδε·
Νῦν δ´ ἐν πύλαισιν Αἰνέας ὁ τῆς θεοῦ
πάρεστ´ ἐπ´ ὤμων πατέρ´ ἔχων κεραυνίου
νώτου καταστάζοντα βύσσινον φάρος.
Κύκλῳ δὲ πᾶσαν οἰκετῶν παμπληθίαν·
συμπλάζεται δὲ πλῆθος οὐχ ὅσον δοκεῖς,
οἳ τῆςδ´ ἐρῶσι τῆς ἀποικίας Φρυγῶν.
3. Μενεκράτης δὲ ὁ Ξάνθιος προδοῦναι τοῖς Ἀχαιοῖς αὐτὸν ἀποφαίνει τὴν
πόλιν τῆς πρὸς Ἀλέξανδρον ἔχθρας ἕνεκα, καὶ διὰ τὴν εὐεργεσίαν ταύτην
Ἀχαιοὺς αὐτῷ συγχωρῆσαι διασώσασθαι τὸν οἶκον. σύγκειται δὲ αὐτῷ ὁ
λόγος ἀρξαμένῳ ἀπὸ τῆς Ἀχιλλέως ταφῆς τὸν τρόπον τόνδε· « Ἀχαιοὺς δ´
ἀνίη εἶχε καὶ ἐδόκεον τῆς στρατιῆς τὴν κεφαλὴν ἀπηράχθαι. ὅμως δὲ τάφον
αὐτῷ δαίσαντες ἐπολέμεον βίῃ πάσῃ, ἄχρις Ἴλιος ἑάλω Αἰνείεω ἐνδόντος.
Αἰνείης γὰρ ἄτιτος ἐὼν ὑπὸ Ἀλεξάνδρου καὶ ἀπὸ γερέων ἱερῶν ἐξειργόμενος
ἀνέτρεψε Πρίαμον· ἐργασάμενος δὲ ταῦτα εἷς Ἀχαιῶν ἐγεγόνει ».
4. Ἄλλοι δέ τινες ἐπὶ τοῦ ναυστάθμου τοῦ Τρωικοῦ τυχεῖν αὐτὸν τηνικαῦτα
διατρίβοντα λέγουσιν, οἱ δ´ εἰς Φρυγίαν ἀπεσταλμένον ὑπὸ Πριάμου μετὰ
δυνάμεως ἐπί τινα χρείαν στρατιωτικήν· εἰσὶ δ´ οἳ μυθωδεστέραν αὐτοῦ
ποιοῦσι τὴν ἔξοδον. Ἐχέτω δ´ ὅπῃ τις αὑτὸν πείθει.
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Traduction française :
[1,48] XLVIII. 1. Tel est le récit le plus crédible de la fuite d'Énée et c'est celui que,
parmi les historiens anciens, Hellanicos adopte dans ses Troica. Il y a différentes
versions données des mêmes événements par certains autres auteurs : je les
considère comme moins crédibles que celle-ci. Mais laissons chaque lecteur
juger comme il l'entend.
2. Le poète tragique Sophocle, dans son drame Laocoon représente Énée juste
avant la prise de la ville, transportant ses pénates vers le mont Ida pour obéir aux
ordres de son père Anchise, qui se rappelant les injonctions d'Aphrodite et les
présages qui s'étaient récemment produits dans la famille de Laocoon, prédisait
la destruction imminente de la ville. Voici ses vers iambiques, prononcés par un
messager: "Maintenant aux portes arrive le fils des déesses, Énée , portant son
père sur ses épaules, alors frappé à l'arrière par un coup de foudre de Zeus, il
laisse tomber son manteau de lin délicat. L'entoure la foule des esclaves. Le
suit une multitude inimaginable pour rejoindre cette colonie des Phrygiens."
3. Mais Ménécratès de Xanthos dit qu'Énée livra la ville aux Achéens par haine
pour Alexandre et que pour ce service il fut autorisé par ceux-ci à sauver sa
famille. Son récit, qui commence par l'enterrement d'Achille, est composé ainsi:
"Les Achéens furent remplis de peine et ils pensaient que l'armée était décapitée.
Cependant ils organisèrent un repas funèbre et combattirent avec toute leur force
jusqu'à ce qu'Ilion fut pris avec l'aide d'Énée , qui la leur livra. En effet Énée
dédaigné par Alexandre et exclu de ses prérogatives, renversa Priam; et après
avoir accompli cela, il devint un des Achéens."
4. D'autres auteurs indiquent qu'il se trouvait par hasard à ce moment-là à
l'endroit où mouillent les bateaux troyens; d'autres encore qu'il était envoyé
avec des forces en Phrygie par Priam pour une expédition militaire. Certains font
un exposé plus fabuleux de son départ. Mais laissons chacun avoir ses
convictions sur ce fait. |
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