HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Mémoires sur les anciens orateurs, III (Démosthène)

καὶ



Texte grec :

[3,6] Ϛ'. Μηδεὶς δέ με τὰ τοιαῦτα ὑπολάβῃ λέγειν ἁπάσης καταγινώσκοντα τῆς ἐξηλλαγμένης καὶ ἐγκατασκεύου λέξεως, ᾗ κέχρηται Πλάτων· μὴ γὰρ δὴ οὕτω σκαιὸς μηδ´ ἀναίσθητος ἐγὼ γενοίμην, ὥστε ταύτην τὴν δόξαν ὑπὲρ ἀνδρὸς τηλικούτου λαβεῖν· ἐπεὶ πολλὰ περὶ πολλῶν οἶδα μεγάλα καὶ θαυμαστὰ, καὶ ἀπὸ τῆς ἄκρας δυνάμεως ἐξενηνεγμένα ὑπ´ αὐτοῦ· ἀλλ´ ἐκεῖνο ἐνδείξασθαι βουλόμενον, ὅτι τὰ τοιαῦτα ἁμαρτήματα ἐν ταῖς κατασκευαῖς εἴωθεν ἁμαρτάνειν· καὶ χείρων μὲν αὐτὸς αὑτοῦ γίνεται, ὅταν τὸ μέγα διώκῃ καὶ περιττὸν ἐν τῇ φράσει· μακρῷ δέ τινι ἀμείνων, ὅταν τὴν ἰσχνὴν καὶ ἀκριβῆ, καὶ δοκοῦσαν μὲν ἀποίητον εἶναι, κατεσκευασμένην δ´ ἀμωμήτῳ καὶ ἀφελεῖ κατασκευῇ διάλεκτον εἰσφέρῃ. Ἢ γὰρ οὐδὲν ἁμαρτάνει καθάπαξ, ἢ βραχύ τι κομιδῇ, καὶ οὐκ ἄξιον κατηγορίας. Ἐγὼ δὲ ἠξίουν τηλικοῦτον ἄνδρα πεφυλάχθαι πᾶσαν ἐπιτίμησιν. Ταὐτὰ μέντοι καὶ οἱ κατ´ αὐτὸν ἐκεῖνον γενόμενοι, ὡς ἁμαρτάνοντι τῷ ἀνδρὶ ἐπιτιμῶσιν· ὧν τὰ ὀνόματα οὐθὲν δέομαι λέγειν· καὶ αὐτὸς αὑτῷ· Τοῦτο γὰρ δὴ τὸ λαμπρότατον. ᾜσθετο γάρ, ὡς ἔοικεν, τῆς ἰδίας ἀπειροκαλίας, καὶ ὄνομα ἔθετο αὐτῇ τὸ διθύραμβον· ὃ νῦν ἂν ᾐδέσθην ἐγὼ λέγειν, ἀληθὲς ὄν. Τοῦτο δὲ παθεῖν ἔοικεν, ὡς μὲν ἐγὼ νομίζω, τραφεὶς μὲν ἐν τοῖς Σωκρατικοῖς διαλόγοις, ἰσχνοτάτοις οὖσι καὶ ἀκριβεστάτοις, οὐ μείνας δ´ ἐν αὐτοῖς, ἀλλὰ τῆς Γοργίου καὶ Θουκυδίδου κατασκευῆς ἐρασθείς. Ὥστ´ οὐθὲν ἔξω τοῦ εἰκότος ἔμελλε πείσεσθαι, σπάσας τινὰ καὶ τῶν ἁμαρτημάτων ἅμα τοῖς ἀγαθοῖ, ὧν ἔχουσιν οἱ τῶν ἀνδρῶν ἐκείνων χαρακτῆρες.

Traduction française :

[3,6] VI. Et qu'on ne pense pas que je blâme tous les ornements dont Platon fait usage, et cette heureuse variété qu'il sait donner à son style : je ne suis ni assez barbare ni assez ignorant, pour refuser du mérite à ce grand écrivain. J'ai remarqué chez lui une foule de passages d'une rare beauté, et qui décèlent un génie sublime : je veux seulement prouver que les défauts dont je viens de parler, déparent ordinairement ses ouvrages, et qu'il reste au-dessous de lui-même toutes les fois qu'il vise au grand et au beau ; tandis qu'il laisse bien loin tous ses rivaux, lorsque, s'attachant à une diction simple, correcte et sans art, il emploie des ornements naturels : il ne faillit presque jamais, ou bien ses fautes sont légères et ne méritent pas d'être relevées. Je croyais qu'un tel écrivain s'était toujours tenu en garde contre le blâme; cependant, les critiques, ses contemporains (et il n'est pas nécessaire de citer leurs noms), blâment en lui ces défauts : il se les reproche lui-même, tout le monde le sait. Il parait avoir reconnu l'enflure de son style, et il le qualifie de dithyrambique; expression que j'aurais craint d'employer, quoique ce soit l'expression propre. A mon avis, ces défauts viennent de ce que Platon, formé d'abord à la diction simple et correcte de Socrate, n'y resta pas toujours fidèle. Il fut séduit par la manière de Gorgias et de Thucydide ; et il n'est pas étonnant qu'il ait imité les défauts qui se trouvent mêlés aux bonnes qualités de ces grands écrivains.





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Dernière mise à jour : 4/09/2009