HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 57

  Chapitre 57

[10,57] Τῷ δ´ ἑξῆς ἔτει παραλαβόντες οἱ νομοθέται τὰ πράγματα πολιτείας κόσμον τοιόνδε τινὰ καθίστανται· εἷς μὲν αὐτῶν τάς τε ῥάβδους καὶ τὰ λοιπὰ παράσημα τῆς ὑπατικῆς εἶχεν ἐξουσίας, ὃς βουλήν τε συνεκάλει καὶ δόγματα ἐπεκύρου καὶ τἆλλα ἔπραττεν, ὅσα ἡγεμόνι προσῆκεν· οἱ δ´ ἄλλοι συστέλλοντες ἐπὶ τὸ δημοτικώτερον τὸ τῆς ἐξουσίας ἐπίφθονον ὀλίγῳ τινὶ διήλλαττον ὀφθῆναι τῶν πολλῶν· εἶτ´ αὖθις ἕτερος αὐτῶν ἐπὶ τὴν ἐξουσίαν καθίστατο, καὶ τοῦτ´ ἐκ περιτροπῆς ἐγίνετο παραλλὰξ ἐπ´ ἐνιαυτὸν ἑκάστου τὴν ἡγεμονίαν παραλαμβάνοντος εἰς συγκείμενόν τινα ἡμερῶν ἀριθμόν. ἅπαντες δ´ ἐξ ἑωθινοῦ καθεζόμενοι διῄτων τὰ ἰδιωτικὰ συμβόλαια καὶ τὰ δημόσια, ὁπόσα πρός τε ὑπηκόους καὶ συμμάχους καὶ τοὺς ἐνδοιαστῶς ἀκροωμένους τῆς πόλεως ἐγκλήματα τυγχάνοι γινόμενα, μετὰ πάσης ἀνασκοποῦντες ἕκαστα ἐπιεικείας τε καὶ δικαιοσύνης. ἐδόκει δὲ ἄριστα τὸν ἐνιαυτὸν ἐκεῖνον Ῥωμαίων πόλις ὑπὸ τῆς δεκαδαρχίας ἐπιτροπευθῆναι. μάλιστα δ´ αὐτῶν ἐπῃνεῖτο τοῦ δημοτικοῦ πρόνοια καὶ πρὸς ἅπαν τὸ βίαιον ὑπὲρ τῶν ἀσθενεστέρων ἀντίταξις· ἐλέχθη τε ὑπὸ πολλῶν, ὡς οὐδὲν ἔτι δεήσοι δήμου προστατῶν οὐδὲ τῶν ἄλλων ἀρχείων τῇ πόλει μιᾶς διοικούσης ἅπαντα ἡγεμονίας σώφρονος, ἧς ἀρχηγὸς Ἄππιος εἶναι ἐδόκει. καὶ τὸν ὑπὲρ ὅλης τῆς δεκαδαρχίας ἔπαινον ἐκεῖνος ἐφέρετο παρὰ τοῦ δήμου. οὐ γὰρ μόνον μετὰ τῶν ἄλλων ἔπραττεν ἀπὸ τοῦ κρατίστου χρηστότητος ἔφερεν αὐτῷ δόκησιν, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον κατ´ ἰδίαν ἐπιτηδεύων διετέλει, κατά τ´ ἀσπασμοὺς καὶ προσαγορεύσεις φιλανθρώπους καὶ τὰς ἄλλας τῶν πενήτων φιλοφρονήσεις. οὗτοι οἱ δέκα ἄνδρες συγγράψαντες νόμους ἔκ τε τῶν Ἑλληνικῶν νόμων καὶ τῶν παρὰ σφίσιν αὐτοῖς ἀγράφων ἐθισμῶν προὔθηκαν ἐν δέκα δέλτοις τῷ βουλομένῳ σκοπεῖν, δεχόμενοι πᾶσαν ἐπανόρθωσιν ἰδιωτῶν καὶ πρὸς τὴν κοινὴν εὐαρέστησιν ἀπευθύνοντες τὰ γραφέντα. καὶ μέχρι πολλοῦ διετέλεσαν ἐν κοινῷ μετὰ τῶν ἀρίστων ἀνδρῶν συνεδρεύοντες καὶ τὴν ἀκριβεστάτην ποιούμενοι τῆς νομοθεσίας ἐξέτασιν. ἐπειδὴ δ´ ἀποχρώντως ἐφαίνετο αὐτοῖς τὰ γραφέντα ἔχειν, πρῶτον μὲν τὴν βουλὴν συναγαγόντες οὐθενὸς ἔτι μεμφομένου τοῖς νόμοις προβούλευμα περὶ αὐτῶν ἐκύρωσαν. ἔπειτα τὸν δῆμον καλέσαντες εἰς τὴν λοχῖτιν ἐκκλησίαν ἱερομνημόνων τε καὶ οἰωνιστῶν καὶ τῶν ἄλλων ἱερέων παρόντων καὶ τὰ θεῖα ὡς νόμος ἐξηγησαμένων ἀνέδωκαν τοῖς λόχοις τὰς ψήφους. ἐπικυρώσαντος δὲ καὶ τοῦ δήμου τοὺς νόμους, στήλαις χαλκαῖς ἐγχαράξαντες αὐτοὺς ἐφεξῆς ἔθεσαν ἐν ἀγορᾷ τὸν ἐπιφανέστατον ἐκλεξάμενοι τόπον. καὶ ἐπειδὴ βραχὺς τῆς ἀρχῆς αὐτοῖς χρόνος λειπόμενος ἦν, συναγαγόντες τοὺς βουλευτὰς προὔθεσαν ὑπὲρ ἀρχαιρεσίων οἷα χρὴ γενέσθαι σκοπεῖν. [10,57] CHAPITRE DOUZIEME. I. L'année suivante les dix législateurs ou décemvirs prirent les rênes du gouvernement. Ils donnèrent une nouvelle forme à la république comme nous allons voir. L'un d'eux avait les faisceaux et les autres marques de la puissance consulaire. Il convoquait le sénat, confirmait les décrets et faisait toutes les autres fonctions de chef. Les autres pour ne pas rendre leur puissance odieuse, vivaient comme le peuple, et leur extérieur n'était guère différent de celui des particuliers et des gens du commun. Ils se succédaient les uns aux autres et selon leur rang dans la souveraine puissance ; de sorte que pendant l'année chacun gouverna à son tour, l'un prenant la place de l'autre après un certain nombre de jours. Ils se rendaient tous dès le matin à leur tribunal pour connaître des causes des plébéiens et des affaires publiques. Ils jugeaient avec équité et selon les règles de la  justice tous les différends des sujets du peuple Romain, de ses alliés, ou des peuples dont la foi était douteuse dans l'obéissance à la république. II. Une pareille conduite fit goûter cette année le gouvernement des décemvirs, on fut très content de leur administration et Rome s'applaudit du choix qu'elle avait fait. On louait surtout leur attention pour le peuple, leurs égards pour les plus pauvres, le zèle avec lequel ils protégeaient les plus faibles contre l'oppression des grands. Déjà on disait hautement que Rome n'avait pas besoin {ni de tribuns, ni} d'autres magistrats pour régler les affaires du peuple, puisqu'un seul gouvernait toutes choses avec prudence et modération. III. Appius passait pour l'auteur et le chef de ce sage gouvernement. Le peuple lui en donnait toutes les louanges, et le regardait comme le premier mobile de tout le corps des décemvirs. Il sut en effet s'acquérir la réputation d'homme de bien, non seulement dans ce qu'il faisait de concert avec ses collègues, mais encore par son affabilité, par sa douceur envers le peuple. Il avait l'attention de saluer les plus méprisables des citoyens, il les appelait chacun par leur nom, il leur marquait à tous tant de bonté et de bienveillance qu'il gagnait tous les cœurs. IV. Les décemvirs ayant composé leur code des us et coutumes des Romains non écrites et des lois des Grecs, le proposèrent sur dix tables à quiconque voudrait l'examiner en public. Ils recevaient les remontrances des particuliers, et corrigeaient leurs lois pour les rendre agréables à tout le monde. Ils tinrent longtemps séance en public, ils profitèrent des réflexions des plus gens de bien et des premiers de l'état, enfin, ils examinèrent leurs lois avec beaucoup de maturité. Quand ils les eurent suffisamment digérées, corrigées et retouchées, ils commencèrent par assembler le sénat et ne trouvant plus personne qui blâmât leurs lois, ils les firent d'abord confirmer par un décret. V. Ensuite ils convoquèrent une assemblée du peuple par centuries. Là, en présence des pontifes, des augures et des autres ministres du culte divin, après qu'on eut offert les sacrifices ordinaires en pareille occasion, ils demandèrent les suffrages. Les lois confirmées par le consentement unanime de tout le peuple, ils les firent graver sur des colonnes d'airain, et les exposèrent aussitôt dans l'endroit le plus apparent de la place publique où elles pouvaient être vues de tout le monde.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009