HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 54

  Chapitre 54

[10,54] Εἰς δὲ τοὐπιὸν ἔτος ὕπατοι μὲν ἀπεδείχθησαν Λεύκιος Μενήνιος καὶ Πόπλιος Σήστιος· δὲ νόσος εἰς τέλος ἐλώφησε. καὶ μετὰ τοῦτο θυσίαι τε χαριστήριοι θεοῖς ἐπετελοῦντο δημοσίᾳ, καὶ ἀγῶνες ἐπιφανεῖς λαμπραῖς πάνυ χορηγούμενοι δαπάναις, ἐν εὐπαθείαις τε καὶ θαλίαις πόλις ἦν ὥσπερ εἰκός· καὶ πᾶς χειμέριος χρόνος ἀμφὶ ταῦτα ἐδαπανήθη. ἀρχομένου δ´ ἔαρος σῖτός τε πολὺς καὶ ἐκ πολλῶν ἤχθη χωρίων, μὲν πλείων δημοσίᾳ συνωνηθείς, δέ τις καὶ ὑπ´ ἰδιωτῶν ἐμπόρων κομιζόμενος. ἔκαμνε γὰρ οὐχ ἥκιστα ἐν τῇ σπάνει τῆς τροφῆς λαὸς χέρσου τῆς γῆς ἀφειμένης διὰ τὰς νόσους καὶ τὸν ὄλεθρον τῶν γεωργῶν. ἐν δὲ τῷ αὐτῷ καιρῷ παρεγένοντο ἀπό τ´ Ἀθηνῶν καὶ τῶν ἐν Ἰταλοῖς Ἑλληνίδων πόλεων οἱ πρέσβεις φέροντες τοὺς νόμους. καὶ μετὰ τοῦτο προσῄεσαν οἱ δήμαρχοι τοῖς ὑπάτοις ἀξιοῦντες ἀποδεῖξαι κατὰ τὸ ψήφισμα τῆς βουλῆς τοὺς νομοθέτας. οἱ δ´ οὐκ ἔχοντες, ὅτῳ ἂν αὐτοὺς ἀπαλλάξειαν τρόπῳ προσκαθημένους καὶ λιπαροῦντας, ἀχθόμενοι τῷ πράγματι καὶ οὐκ ἀξιοῦντες ἐπὶ τῆς αὑτῶν ἀρχῆς καταλῦσαι τὴν ἀριστοκρατίαν πρόφασιν εὐπρεπῆ προὐβάλοντο λέγοντες ἐν χερσὶν εἶναι τὸν τῶν ἀρχαιρεσίων καιρόν, καὶ δέον αὐτοὺς τοὺς ὑπάτους πρῶτον ἀποδεῖξαι, ποιῆσαι δὲ τοῦτ´ οὐκ εἰς μακράν, ἀποδειχθέντων δὲ τῶν ὑπάτων μετ´ ἐκείνων {ἔλεγον} ἀνοίσειν τῷ συνεδρίῳ τὴν περὶ τῶν νομοθετῶν διάγνωσιν. συγχωρούντων δὲ τῶν δημάρχων προθέντες ἀρχαιρέσια πολλῷ τάχιον τοῖς προτέροις ἔθος ἦν ὑπάτους ἀπέδειξαν Ἄππιον Κλαύδιον καὶ Τίτον Γενύκιον, καὶ μετὰ τοῦτο πᾶσαν ἀποθέμενοι τὴν περὶ τῶν κοινῶν φροντίδα, ὡς ἑτέρους ἤδη δέον ὑπὲρ αὐτῶν σκοπεῖν, οὐδὲν ἔτι τοῖς δημάρχοις προσεῖχον, ἀλλὰ διακλέψαι τὸν λοιπὸν χρόνον τῆς ὑπατείας διενοοῦντο. ἔτυχε δὲ τὸν ἕτερον αὐτῶν Μενήνιον ἀρρωστία τις καταλαβοῦσα χρόνιος. ἤδη δέ τινες ἔφασαν ὑπὸ λύπης καὶ ἀθυμίας ἐμπεσούσης τῷ ἀνδρὶ τηκεδόνα δυσαπάλλακτον ἐργάσασθαι νόσον. ταύτην δὲ προσλαβὼν τὴν πρόφασιν Σήστιος ὡς οὐδὲν οἷός τ´ ἦν πράττειν μόνος ἀπεωθεῖτο τὰς τῶν δημάρχων δεήσεις καὶ πρὸς τοὺς νέους ἄρχοντας ἠξίου τρέπεσθαι. οἱ δ´ οὐκ ἔχοντες, τι πράττωσιν, ἕτερον ἐπὶ τοὺς περὶ τὸν Ἄππιον οὔπω τὴν ἐξουσίαν παρειληφότας ἠναγκάζοντο καταφεύγειν, τὰ μὲν ἐν ταῖς ἐκκλησίαις δεόμενοι, τὰ δὲ καταμόνας συντυγχάνοντες· καὶ τέλος ἐξειργάσαντο τοὺς ἄνδρας μεγάλας ὑποτείνοντες ἐλπίδας αὐτοῖς, εἰ τὰ τοῦ δήμου πράγματα ἕλοιντο, τιμῆς καὶ δυναστείας. εἰσῆλθε γάρ τις τὸν Ἄππιον ἐπιθυμία ξένην ἀρχὴν περιβαλέσθαι καὶ νόμους καταστήσασθαι τῇ πατρίδι ὁμονοίας τε καὶ εἰρήνης καὶ τοῦ μίαν ἅπαντας ἡγεῖσθαι τὴν πόλιν ἄρξαι τοῖς συμπολιτευομένοις. οὐ μέντοι καὶ διέμεινέ γε χρηστὸς ἀρχῇ κοσμηθεὶς μεγάλῃ, ἀλλ´ ἐξέπεσε τελευτῶν εἰς φιλαρχίαν ἀπαραχώρητον ὑπὸ μεγέθους ἐξουσίας διαφθαρεὶς καὶ ὀλίγου ἐδέησεν ἐπὶ τυραννίδα ἐλάσαι. περὶ ὧν κατὰ τὸν οἰκεῖον διαλέξομαι καιρόν. [10,54] CHAPITRE ONZIEME. I. On désigna consuls pour l'année suivante Lucius Menenius et Publius Sestius. Enfin la peste cessa : on fit publiquement des sacrifices d'action de grâces, on célébra des jeux magnifiques avec de très grandes dépenses. Toute la ville était dans les réjouissances et dans les festins, tout le temps de l'hiver y fut employé. Au commencement du printemps, on apporta de divers endroits une grande quantité de blé, dont la plus grande partie fut achetée de l'argent du trésor public, des particuliers qui faisaient négoce, en apportèrent aussi sur leur compte. Ces provisions soulagèrent le peuple qui manquait de tout, parce que la maladie contagieuse ayant enlevé la plupart des laboureurs, les terres étaient demeurées incultes. II. Dans ce même-temps les députés arrivèrent d'Athènes et des villes Grecques d'Italie. Ils apportaient les lois des Grecs dont ils avaient fait une collection. Les tribuns aussitôt vont trouver les consuls, et les somment de nommer des législateurs en vertu du décret du sénat. Ceux-ci ne savaient quelles mesures prendre pour éluder les poursuites des tribuns qui ne cessaient de les presser et de les solliciter. Fatigués de leurs fréquentes visites et ne pouvant de résoudre à entrer dans une affaire qui ne tendait qu'à détruire la puissance des grands {sous leur consulat,} ils eurent recours à la feinte et cherchèrent un honnête prétexte pour différer l'exécution du décret. Ils apportaient pour raisons de ce délai, que le temps des comices était proche, qu'il fallait auparavant désigner des consuls, qu'ils en nommeraient dans peu, et que quand leurs successeurs seraient élus, ils s'adresseraient tous quatre ensemble au sénat pour délibérer sur la nomination des législateurs. Les tribuns contents de cette réponse, leur accordèrent ce qu'ils demandaient. Les consuls assemblèrent les comices beaucoup plutôt que n'avaient fait leurs prédécesseurs. Ils nommèrent au consulat Appius Claudius et Titus Genucius. Ensuite ne prenant plus aucun soin des affaires de la république sous prétexte que d'autres en étaient chargés, ils n'écoutèrent plus les tribuns et ne pensèrent qu'à passer doucement le reste de leur consulat sans de mêler d'aucune affaire. Dans ces conjonctures le consul Ménénius fut pris d'une maladie qui dura longtemps. Quelques-uns disaient qu'il était malade de chagrin, et qu'il n'en relèverait pas sitôt. Sestius profita de cette occasion pour éluder les poursuites des tribuns et pour les renvoyer aux nouveaux magistrats, s'excusant sur ce qu'il ne pouvait rien faire lui seul. III. Les tribuns ne pouvant donc faire autrement, furent obligés de s'adresser à Appius et à son collègue qui n'étaient point encore entrés en charge. A force de les solliciter, tantôt dans les assemblées, tantôt en particulier, ils les gagnèrent enfin par l'espérance qu'ils leur donnaient de les combler des plus grands honneurs et d'augmenter leur puissance et leur crédit s'ils voulaient prendre les intérêts du peuple. Appius n'aspirait à être revêtu d'une nouvelle magistrature qu'afin de donner à sa patrie des lois de paix, de rétablir la concorde, et de porter tous les autres par son exemple à regarder la ville de Rome comme une république dont le gouvernement et les privilèges étaient communs à tous les citoyens. Mais quand il fut en charge il ne demeura pas longtemps dans ces bons sentiments. Ebloui par la grandeur de sa puissance, il devint si ambitieux qu'il n'oublia rien pour la perpétuer, et peu s'en fallut qu'il n'allât jusqu'à la tyrannie: c*est de quoi nous parlerons quand il en sera temps.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009