[10,52] Τοιαῦτα εἰπόντος τοῦ Ῥωμιλίου οἵ τε ὕπατοι
συνελαμβάνοντο τῆς γνώμης ἀμφότεροι πολλὰ καὶ ἐκ
παρασκευῆς συγκείμενα διεξιόντες, καὶ τῶν ἄλλων
βουλευτῶν συχνοί, καὶ ἐγένοντο πλείους οἱ ταύτῃ
προστιθέμενοι τῇ γνώμῃ. μέλλοντος δὲ γράφεσθαι
τοῦ προβουλεύματος ἀναστὰς ὁ δήμαρχος Σίκκιος ὁ
τῷ Ῥωμιλίῳ προσθεὶς τὴν δίκην πολὺν ὑπὲρ τοῦ ἀνδρὸς διῆλθε λόγον ἐπαινῶν τὴν
μεταβολὴν τῆς γνώμης καὶ τὸ μὴ τὰ ἴδια ἔχθη κρείττονα γίνεσθαι τῶν
κοινῇ χρησίμων, ἀλλ´ ἀπ´ ὀρθῆς γνώμης τὰ συμφέροντα
ἀποδείξασθαι· Ἀνθ´ ὧν, ἔφη, ταύτην αὐτῷ ἀποδίδωμι
τιμὴν καὶ χάριν· ἀφίημι τῶν ἐκτισμάτων ἐπὶ τῇ δίκῃ
καὶ εἰς τὸ λοιπὸν διαλλάττομαι· νικᾷ γὰρ ἡμᾶς χρηστὸς
ὤν. τὸ δ´ αὐτὸ καὶ οἱ ἄλλοι δήμαρχοι παριόντες
ὡμολόγουν. οὐ μὴν ὅ γε Ῥωμίλιος ὑπέμεινε ταύτην
λαβεῖν τὴν χάριν, ἀλλ´ ἐπαινέσας τοὺς δημάρχους τῆς
προθυμίας ἀποδώσειν ἔφη τὴν καταδίκην. ἱερὰν γὰρ
ἤδη τῶν θεῶν εἶναι, καὶ οὔτε δίκαια οὔτε ὅσια ποιεῖν
ἀποστερῶν τοὺς θεούς, ἃ δίδωσιν αὐτοῖς ὁ νόμος·
καὶ ἐποίησεν οὕτως. γραφέντος δὲ τοῦ προβουλεύματος, καὶ μετὰ ταῦτ´
ἐπικυρώσαντος τοῦ δήμου
πρέσβεις ἀπεδείχθησαν οἱ τοὺς παρὰ τῶν Ἑλλήνων
νόμους ληψόμενοι, Σπόριος Ποστόμιος καὶ Σερούιος
Σολπίκιος καὶ Αὖλος Μάλλιος· οἷς τριήρεις τε παρεσκευάσθησαν ἐκ τοῦ δημοσίου καὶ
ἄλλος κόσμος εἰς
ἐπίδειξιν τῆς ἡγεμονίας ἀποχρῶν. καὶ τὸ ἔτος ἐτελεύτα.
| [10,52] X. Romilius ayant parlé de la sorte, les deux consuls se rangèrent de son avis et l'appuyèrent par des discours fort étudiés. Plusieurs autres sénateurs suivirent leur exemple et ce sentiment l'emporta à la pluralité des voix. Comme on était sur le point d'écrire le décret du sénat, le tribun Siccius qui avait ci-devant fait assigner Romilius pour comparaître au tribunal du peuple, se leva de son siège. Il fit un discours pour louer ce consulaire de ce qu'il avait changé de sentiment. Il en fit un magnifique éloge, exalta sa droiture, vanta la liberté avec laquelle il avait dit sa pensée et admira cette grandeur d'âme qui lui faisait préférer l'utilité publique à ses sentiments particuliers.
« Pour récompenser, ajouta-t-il, cette droiture de cœur, je remets l'amende à laquelle il a été condamné et je veux être son ami dans la suite ; car il nous a gagné le cœur par sa bonté ».
Tous les autres tribuns qui étaient présents, dirent la même chose. Mais Romilius ne voulut pas accepter la grâce qu'on lui offrait. Content de la bonne volonté des tribuns, il dit qu'absolument il paierait l'amende, et que puisqu'elle était déjà consacrée aux dieux, il n'était ni juste ni pieux de leur ôter ce que la loi leur donnait, II exécuta sa promesse, et paya la somme à laquelle il était taxé.
XI. Le sénatus-consulte écrit et confirmé par le peuple, on fit choix de Spurius Postumius et d'Aulus Manlius pour aller chercher les lois des Grecs. On leur fit construire des galères à trois bancs de rames aux dépens du trésor public, et on leur fournit un équipage digne de la majesté de l'empire. Ainsi finie cette année.
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