HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 41

  Chapitre 41

[10,41] Μετὰ ταῦτα οἵ τε δήμαρχοι καὶ οἱ ὕπατοι παρῆσαν, καὶ λέγειν κῆρυξ ἐκέλευσε τὸν βουλόμενον τοῦ νόμου κατηγορεῖν. πολλῶν δὲ καὶ ἀγαθῶν ἀνδρῶν παριόντων οὐθενὸς ἐξάκουστος ἦν λόγος ὑπὸ τοῦ θορύβου τε καὶ τῆς ἀκοσμίας τῶν ἐκκλησιαζόντων. οἱ μὲν γὰρ ἐπεκέλευόν τε καὶ ἐπεθάρρυνον τοὺς λέγοντας, οἱ δ´ ἐξέβαλλόν τε καὶ κατεβόων. ἐκράτει δὲ οὔτε τῶν συλλαμβανόντων ἔπαινος, οὔτε τῶν ἀντιπραττόντων θόρυβος. ἀγανακτούντων δὲ τῶν ὑπάτων καὶ μαρτυρομένων, ὅτι τῆς βίας δῆμος ἄρχει λόγον οὐκ ἀξιῶν ὑπομένειν, ἀπελογοῦντο οἱ δήμαρχοι πρὸς ταῦτα, ὅτι ἤδη πέμπτον ἔτος τῶν αὐτῶν ἀκούοντες λόγων οὐθὲν ποιοῦσι θαυμαστόν, εἰ μὴ ἀξιοῦσιν ὑπομένειν ἑώλους καὶ κατημαξευμένας ἀντιλογίας. ὡς δὲ τὸ πλεῖον τῆς ἡμέρας εἰς ταῦτα ἐδαπανήθη, καὶ δῆμος ἀπῄτει τὰς ψήφους, οὐκέτι ἀνασχετὸν ἡγησάμενοι τὸ πρᾶγμα οἱ νεώτατοι τῶν πατρικίων διίστασθαι τε βουλομένοις κατὰ φυλὰς τοῖς δημόταις ἐμποδὼν ἐγίνοντο καὶ τὰ ἀγγεῖα τῶν ψήφων τοὺς ἔχοντας ἀφῃροῦντο καὶ τῶν ὑπηρετούντων τοὺς μὴ βουλομένους ταῦτα ἀφιέναι τύπτοντές τε καὶ ὠθοῦντες ἐξέβαλλον. κεκραγότων δὲ τῶν δημάρχων καὶ εἰς μέσους αὐτοὺς ὠθουμένων ἐκείνοις μὲν ὑπεχώρουν καὶ παρεῖχον ὅποι βούλοιντο χωρεῖν ἀδεῶς, τοῦ δ´ ἄλλου δήμου τὸ ἑπόμενον αὐτοῖς {καὶ τὸ κατ´ ἄλλα καὶ ἄλλα μέρη τῆς ἀγορᾶς ὑπὸ θορύβου καὶ ἀταξίας κινούμενον ἐπ´ αὐτοὺς} οὐ παρίεσαν, ὥστ´ ἀνωφελὴς ἦν τῶν ἀρχόντων βοήθεια. τέλος δ´ οὖν ἐπεκράτησαν οἱ πατρίκιοι καὶ οὐκ εἴασαν ἐπικυρωθῆναι τὸν νόμον. οἱ δὲ προθυμότατα συλλαβέσθαι δόξαντες τοῖς ὑπάτοις ἐκ τριῶν οἰκιῶν ἦσαν, Ποστόμιοι καὶ Σεμπρώνιοι καὶ τρίτοι Κλοίλιοι, γένους τε ἀξιώσει λαμπρότατοι καὶ ἑταιρίαις μεγάλα δυνάμενοι πλούτῳ τε καὶ δόξῃ καὶ τοῖς κατὰ πόλεμον ἔργοις ἐπιφανεῖς· καὶ τοῦ μὴ κυρωθῆναι τὸν νόμον οὗτοι ὡμολογοῦντο αἰτιώτατοι γενέσθαι. [10,41] Bientôt après, les tribuns et les consuls arrivent: on fait publier par un héraut, que ceux qui ont quelque chose à dire contre la loi, peuvent s'avancer par endroits de la place. Un grand nombre d'honnêtes gens se présentent : mais dans le moment qu'ils commençaient à parler, il s'éleva un si grand tumulte par toute l'assemblée, qu'il ne fut pas possible de se faire entendre. Les uns leur applaudissaient pour leur donner courage : les autres les repoussaient et faisaient des huées pour les interrompre. Cependant ni ceux qui les encourageaient ni ceux qui les troublaient, ne purent s'applaudir de la victoire : ni l'un ni l'autre des deux partis ne gagna le dessus. Au milieu de ces désordres, les consuls en colère protestent de violence, et se plaignent hautement que le peuple est l'auteur de tout le tumulte, pour n'avoir pas voulu écouter ceux qui avaient droit de dire leur avis. Les tribuns leur répondent qu'ennuyés d'entendre depuis cinq ans les mêmes discours, il ne fallait pas s'étonner s'ils se rebutaient de ces objections surannées et  cent fois rebattues. XXIII. La plus grande partie du jour se passa dans de semblables démêles. Enfin le peuple fatigué de ces contestations, demande qu'on en vienne aux suffrages. Mais les jeunes patriciens s'y opposent dans le moment, et empêchent que les plébéiens ne se réunissent dans leurs tribus. Incapables de modération, ils font rage de tous côtés, ils se jettent sur les urnes qui servaient à recueillir les suffrages, ils les arrachent des mains de ceux qui les portaient, ils frappent ceux qui distribuaient les bulletins et repoussent avec violence quiconque est assez hardi pour leur résister. XXIV. Alors les tribuns crient de toutes leurs forces, ils fendent la presse, et courent au secours des plébéiens. La jeunesse patricienne leur cède le terrain, et les laisse aller sans résistance, partout où bon leur semble : mais elle arrête la troupe qui les suit, elle ferme le passage au reste du peuple dispersé en différents endroits de la place publique, et rend inutiles tous les efforts qu'il fait pour se joindre à ses magistrats. Au milieu d'un tumulte si affreux c'est en vain que les plébéiens s'appuient sur le secours de leurs tribuns : les patriciens devenus les plus forts renversent tous leurs projets, et empêchent que la loi ne soit confirmée. XXV. Ceux qui prirent plus vivement le parti des consuls dans cette occasion, étaient les trois familles des Postumius, des Sempronius et des Clélius, tous personnages distingués par leur naissance, puissants par leurs richesses, illustres par leurs dignités et par leurs grands exploits de guerre. Tout le monde convint que personne n'avait plus contribué qu'eux à empêcher que la loi ne passer.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009