HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre X (avec trad. française)

Chapitre 36

  Chapitre 36

[10,36] Ταῦθ´ ὑποσχόμενοι καὶ ὀμόσαντες ἀπέδειξαν ἡμέρας, ἐν αἷς ἀγορὰν ποιήσονται τοῦ δήμου καὶ τὰς ψήφους ἀναδώσουσι περὶ τῶν νόμων· ἐπιστάντος δὲ τοῦ χρόνου πρῶτον εἰσέφερον τὸν χωρονομικὸν νόμον καὶ πολλοὺς διελθόντες λόγους ἐκάλουν, εἴ τις τῷ νόμῳ συναγορεύειν βούλεται τῶν δημοτικῶν. πολλῶν δὲ παριόντων καὶ τὰς ἑαυτῶν πράξεις, ἃς ἐν τοῖς πολέμοις ἀπεδείξαντο, προφερομένων καὶ ἀγανακτούντων, ὅτι πολλὴν ἀφελόμενοι γῆν τοὺς πολεμίους αὐτοὶ μὲν οὐδεμίαν εἰλήφασι μοῖραν, τοὺς δὲ χρήμασι καὶ φίλοις δυνατοὺς ἐσφετερισμένους ὁρῶσι τὰ κοινὰ καὶ καρπουμένους ἐκ τοῦ βιαιοτάτου, ἀξιούντων τε μὴ μόνον τοὺς κινδύνους εἶναι τῷ δήμῳ τοὺς ὑπὲρ τῶν κοινῶν ἀγαθῶν κοινούς, ἀλλὰ καὶ τὰς ἀπ´ αὐτῶν ἡδονάς τε καὶ ὠφελείας, καὶ τοῦ πλήθους ἀσμένως ἀκούοντος τοὺς λόγους, μάλιστα ἐπιρρώσας τὸν δῆμον καὶ μηδὲ φωνὴν ὑπομένειν τῶν ἀντιλεγόντων διαπραξάμενος ἦν Λεύκιος Σίκκιος, Δεντάτος ἐπικαλούμενος, πολλὰς πάνυ καὶ μεγάλας ἑαυτοῦ πράξεις διεξελθών. ἦν δ´ ὀφθῆναί τε θαυμαστὸς ἀνὴρ καὶ ἡλικίας ἐν τῷ κρατίστῳ δυεῖν δέοντα ἑξήκοντα γεγονὼς ἔτη καὶ φρονῆσαι τὰ δέοντα ἱκανὸς εἰπεῖν τε ὡς στρατιώτης οὐκ ἀδύνατος. ἔφη δ´ οὖν παρελθών· Ἐγώ, δημόται, καθ´ ἕκαστον ἔργον τῶν ἐμοὶ πεπραγμένων εἰ βουλοίμην λέγειν, ἐπιλίποι ἄν με τῆς ἡμέρας χρόνος. αὐτὰ δὲ τὰ κεφάλαια δι´ ἐλαχίστων ὡς ἐμὴ δύναμις ἐρῶ. τετταρακοστὸν μὲν ἔτος ἐστί μοι τοῦτο, ἐξ οὗ στρατεύομαι περὶ τῆς πατρίδος, τριακοστὸν δ´ ἐξ οὗ στρατιωτικῆς ἀεί τινος ἡγεμονίας τυγχάνω, τοτὲ μὲν σπείρας ἡγούμενος, τοτὲ δ´ ὅλου τάγματος, ἀρξάμενος ἀπὸ τῶν ὑπάτων Γαίου Ἀκυλλίου καὶ Τίτου Σικκίου, οἷς ἐψηφίσατο βουλὴ τὸν κατὰ Οὐολούσκων πόλεμον. ἤμην γὰρ τότε ἑπτακαιεικοσέτης, ἐταττόμην δ´ ἔτι ὑπὸ λοχαγῷ. γενομένης δὲ μάχης καρτερᾶς καὶ τροπῆς, καὶ τοῦ μὲν ἡγεμόνος τῆς σπείρας πεπτωκότος, τῶν δὲ σημείων κρατουμένων ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν, μόνος ἐγὼ τὸν ὑπὲρ ἁπάντων κίνδυνον ἀράμενος τά τε σημεῖα διέσωσα τῇ σπείρᾳ καὶ τοὺς πολεμίους ἀνέστειλα καὶ τοῦ μὴ περιπεσεῖν αἰσχύνῃ τοὺς λοχαγοὺς αἰωνίῳ, δι´ ἣν θανάτου κακίων λοιπὸς ἂν αὐτοῖς βίος ἦν, αἴτιος ἐγενόμην φανερῶς, ὡς αὐτοί τε ὡμολόγουν χρυσῷ με ἀναδήσαντες στεφάνῳ, καὶ ὕπατος Σίκκιος ἐμαρτύρησεν ἡγεμόνα τῆς σπείρας ἀποδείξας. ἑτέρου τε πάλιν ἡμῖν ἀγῶνος ἐνστάντος, ἐν τόν τε στρατοπεδάρχην τοῦ τάγματος ἡμῶν συνέβη πεσεῖν καὶ τὸν ἀετὸν ὑπὸ τοῖς πολεμίοις γενέσθαι, τὸν αὐτὸν τρόπον ὑπὲρ ὅλου τοῦ τάγματος ἀγωνισάμενος τόν τ´ ἀετὸν ἀνεκομισάμην καὶ τὸν στρατοπεδάρχην ἔσωσα· ὃς ἐμοὶ τῆς τότε βοηθείας χάριν ἀποδιδοὺς τῆς ἡγεμονίας τοῦ τάγματος ἀφίστατό μοι καὶ τὸν ἀετὸν ἐδίδου, ἐγὼ δ´ οὐκ ἔλαβον, οὐκ ἀξιῶν τὸν βίον ἐχαρισάμην τούτου παρελέσθαι τὰς τιμὰς ἃς εἶχε καὶ τὰς ἐπὶ ταύταις εὐφροσύνας. ἐφ´ οἷς ἀγασθείς με ὕπατος τοῦ πρώτου τάγματος ἀπέδωκε τὴν στρατοπεδαρχίαν ἀπολωλεκότος ἐν τῇ μάχῃ τὸν ἡγεμόνα. [10,36] IX. Leur parole ainsi engagée par un serment solennel, ils annoncent le jour des comices ou ils devaient demander les suffrages et le jugement du peuple sur ces lois. Le jour marqué étant venu, ils proposent d'abord la loi agraire, ils s'étendent fort au long sur ce sujet, et déclarent qu'ils laissent la liberté à tous les plébéiens de parler en faveur de la loi. Là dessus plusieurs se présentent pour être entendus. Ils commencent par le récit des grandes actions qu'ils ont faites dans la guerre. Ils se plaignent hautement qu'on s'est emparé de leurs conquêtes ; qu'il est indigne qu'ayant conquis tant de terres sur l'ennemi, il ne leur en reste pas la moindre portion ; que pour fruit de leurs travaux, ils ont le chagrin de voir ces nouveaux héritages possédés par des particuliers, qui en perçoivent le revenu, sans autre titre que leur crédit, leur puissance, et les voies de fait les plus inouïes. Ils demandent enfin que partageant avec les patriciens tous les périls où il faut s'engager pour les intérêts de la république, ils puissent aussi avoir leur part des avantages et du profit qu'on en retire. X. Le peuple écoutait volontiers ces discours. Mais rien ne l'anima davantage que Lucius Siccius, surnommé Dentatus, qui par le récit de ses belles actions qui étaient en grand nombre, disposa si bien les esprits des plébéiens, qu'ils ne voulurent jamais écouter ceux qui s'opposaient aux prétentions des tribuns. Siccius était bien fait de sa personne, d'une taille avantageuse, dans toute fa force et dans toute sa vigueur, âgé de cinquante-huit ans, prudent, avisé et assez éloquent pour un homme de guerre. Il s'avança au milieu de l'assemblée, et parla en ces termes. XI. « Si je voulais, Romains, vous raconter en détail tous  mes grands exploits, la journée entière ne suffirait pas: je me contenterai donc de vous en rapporter l'essentiel le plus succinctement qu'il me sera possible. Voilà la quarantième année que je sers dans les troupes pour la défense de la patrie. Depuis trente ans, c'est-à-dire depuis le consulat de Caius Aquilius et de Titus Siccius, que le sénat envoya faire la guerre aux Volsques, j'ai toujours été officier dans l'armée, ou revêtu de quelque autre charge, tantôt à la tête d'une cohorte, tantôt commandant d'une légion entière. Dans cette guerre des Volsques j'étais dans ma vingt-septième année, et simple soldat j'obéissais à un centurion. Dans un rude combat où les nôtres furent mis en fuite, le commandant de la cohorte ayant perdu la vie, l'ennemi enlevait déjà nos drapeaux. Je m'exposai seul au péril pour tous les autres ; je sauvai les drapeaux de la cohorte, j'arrêtai les ennemis et  j'empêchai  que nos officiers ne fussent couverts d'une honte éternelle qui leur aurait rendu la vie plus insupportable que la mort. Je donnai en cette occasion de si éclatantes preuves de ma valeur, qu'ils en convinrent eux mêmes, et pour récompense ils me mirent sur la tête une couronne d'or. Le consul Siccius en rendit lui-même un témoignage authentique, puisqu'il me donna le commandement de la cohorte. Dans une autre bataille, le colonel de notre légion, qui commandait aussi toute l'armée, eut le malheur d'être renversé par terre. Déjà les ennemis avaient enlevé notre aigle, lorsque me jetant à travers les bataillons je combattis avec la même valeur pour toute la légion : j'arrachai l'aigle des mains de celui qui l'emportait, et je sauvai la vie à notre colonel. Pour me remercier de l'avoir secouru dans un péril si pressant, il voulut se démettre en ma faveur du commandement de la légion et me donner l'aigle : mais je ne voulus point accepter ses offres, persuadé qu'il était indigne de mon courage, ou de priver de son rang un homme à qui j'avais sauvé la vie, ou de lui ôter les douceurs qu'il en pouvait attendre. Alors le consul admirant ma générosité, et voulant récompenser ma valeur, me fit premier capitaine de la première légion qui avait perdu son commandant dans le combat.


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Dernière mise à jour : 20/08/2009