[10,1] Μετὰ δὲ τούτους ὀλυμπιὰς μὲν ἦν ὀγδοηκοστή, ἣν
ἐνίκα στάδιον Τορύμβας Θεσσαλὸς ἄρχοντος Ἀθήνησι
Φρασικλέους· ὕπατοι δὲ ἀπεδείχθησαν ἐν Ῥώμῃ Πόπλιος
Οὐολούμνιος καὶ Σερούιος Σολπίκιος Καμερῖνος. οὗτοι
στρατιὰν μὲν οὐδεμίαν ἐξήγαγον οὔτε ἐπὶ τιμωρίας
ἀναπράξει τῶν ἀδικούντων σφᾶς τε αὐτοὺς καὶ τοὺς
συμμάχους οὔθ´ ὡς διὰ φυλακῆς τὰ οἰκεῖα ἕξοντες·
τῶν δ´ ἐντὸς τείχους κακῶν πρόνοιαν ἐποιοῦντο, μή
τι δεινὸν ὁ δῆμος ἐπὶ τῇ βουλῇ συστὰς ἐξεργάσηται.
ἐταράττετο γὰρ αὖθις ὑπὸ τῶν δημάρχων ἀναδιδασκόμενος,
ὅτι πολιτειῶν κρατίστη τοῖς ἐλευθέροις ἐστὶν
ἡ ἰσηγορία, καὶ κατὰ νόμους ἠξίου διοικεῖσθαι τά
τε ἰδιωτικὰ καὶ τὰ δημόσια. οὔπω γὰρ τότε ἦν οὔτ´
ἰσονομία παρὰ Ῥωμαίοις οὔτ´ ἰσηγορία, οὐδ´ ἐν γραφαῖς
ἅπαντα τὰ δίκαια τεταγμένα· ἀλλὰ τὸ μὲν ἀρχαῖον οἱ
βασιλεῖς αὐτῶν ἔταττον τοῖς δεομένοις τὰς δίκας, καὶ
τὸ δικαιωθὲν ὑπ´ ἐκείνων τοῦτο νόμος ἦν. ὡς δ´
ἐπαύσαντο μοναρχούμενοι, τοῖς κατ´ ἐνιαυτὸν ὑπατεύουσιν
ἀνέκειτο τά τε ἄλλα τῶν βασιλέων ἔργα καὶ ἡ
τοῦ δικαίου διάγνωσις, καὶ τοῖς ἀμφισβητοῦσι πρὸς
ἀλλήλους ὑπὲρ ὁτουδήτινος ἐκεῖνοι τὰ δίκαια οἱ διαιροῦντες ἦσαν.
τούτων δὲ τὰ μὲν πολλὰ τοῖς τρόποις
τῶν ἀρχόντων ἀριστίνδην ἀποδεικνυμένων ἐπὶ τὰς
ἀρχὰς ἀκόλουθα ἦν· κομιδῇ δ´ ὀλίγα τινὰ ἐν ἱεραῖς
ἦν βύβλοις ἀποκείμενα, ἃ νόμων εἶχε δύναμιν, ὧν οἱ
πατρίκιοι τὴν γνῶσιν εἶχον μόνοι διὰ τὰς ἐν ἄστει
διατριβάς, οἱ δὲ πολλοὶ ἐμπορευόμενοί τε καὶ γεωργοῦντες διὰ
πολλῶν ἡμερῶν εἰς ἄστυ καταβαίνοντες
ἐπὶ τὰς ἀγορὰς ἄπειροι ἔτι ἦσαν. τὸ δὲ πολίτευμα
τοῦτο πρῶτος μὲν ἐπείρασεν εἰσαγαγεῖν Γάιος Τερέντιος δημαρχῶν
ἐν τῷ παρελθόντι ἔτει, ἀτελὲς δὲ ἠναγκάσθη καταλιπεῖν τοῦ τε πλήθους
ὄντος ἐπὶ στρατοπέδων καὶ τῶν ὑπάτων ἐπίτηδες ἐν τῇ πολεμίᾳ
γῇ τὰς δυνάμεις κατασχόντων, ἕως ὁ τῆς ἀρχῆς αὐτοῖς
παρέλθῃ χρόνος.
| [10,1] CHAPITRE PREMIER.
I. Après Lucrétius et Véturius, la première année de la quatre-vingtième olympiade, en laquelle Torymbas de Thessalie remporta le prix de la course, Phrasiclès étant archonte à Athènes, on élut consuls à Rome Publius Volumnius et Servius Sulpicius Camerinus.
II. Ces nouveaux magistrats ne mirent aucune armée en campagne, ni pour venger les torts faits aux Romains et à leurs alliés, ni pour défendre les terres de la république des insultes des ennemis. Tous leurs soins de bornèrent à apaiser les troubles du dedans, et à prévenir les entreprises du peuple ligué contre le Sénat. Les tribuns en effet recommençaient à le soulever : ils lui faisaient entendre que la meilleure forme de gouvernement pour des gens libres, était d'avoir tous une égale liberté de parler et en conséquence les plébéiens voulaient que toutes les affaires, tant particulières que publiques, fussent administrées selon les lois. Car l'égalité de droit n'était pas encore établie chez les Romains, il n'était point permis a toutes sortes de personnes de parler dans les délibérations, et tout le droit n'était pas écrit sur des tables. Dans les premiers temps sous le gouvernement monarchique, les rois rendaient eux-mêmes la justice, ils décidaient les procès, et leurs jugements avaient force de loi. Après qu'ils eurent été chassé, {non seulement} leurs autres fonctions, {mais encore} la connaissance des procès et le droit de rendre la justice, passèrent aux consuls annuels. Lorsqu'il s'élevait un différend, quel qu'il fût, entre les citoyens, c'étaient les consuls qui jugeaient l'affaire, et qui rendaient la justice : la plupart même de ces fonctions étaient attachées de droit aux vicegérents et substituts des magistrats qui étaient élus par les grands de l'état. Il y avait très peu d'articles du droit Romain qui fussent écrits dans les livres sacrés, et qui eussent force de loi ; encore les patriciens étaient-ils les seuls qui en avaient la connaissance, parce qu'ils s'y appliquaient d'une manière particulière. Le peuple tout occupé au commerce et à la culture des terres, et qui ne venait à la ville que de temps en temps pour vendre ou pour acheter, n'y connaissait encore rien.
III. Caius Terentius des tribuns de l'année précédente, essaya le premier d'introduire un nouveau droit et une nouvelle forme de gouvernement : mais il fut obligé d'abandonner son entreprise, parce que le peuple était en campagne, et que les consuls retenaient l'armée tout exprès dans le pays ennemi jusqu'à ce que le temps de leur magistrature fut écoulé.
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