Texte grec :
[8,66] Τῇ δ´ ἐπιούσῃ νυκτὶ ψόφος τ´ ἠκούετο
πολὺς ἐκ τοῦ χάρακος τῶν Ἑρνίκων καὶ βοή, καὶ πολλὰ
ἐφαίνετο σέλα λαμπάδων. ἀπογνόντες γὰρ ἔτι ἀνθέξειν ἑτέρᾳ
μάχῃ καταλιπεῖν τὸν χάρακα ἔγνωσαν
αὐτοκέλευστοι· καὶ τὸ ποιῆσαν αὐτῶν τὴν ἀταξίαν καὶ
βοὴν τοῦτ´ ἦν. ὡς γὰρ ἕκαστοι δυνάμεως εἶχον καὶ
τάχους, ἔφευγον ἐπιβοῶντές τ´ ἀλλήλους καὶ ἐπιβοώμενοι, τῶν δ´
ὑπολειπομένων διὰ τραύματα ἢ νόσους
οἰμωγὰς καὶ λιτανείας ἐν οὐδενὶ λόγῳ τιθέμενοι. τοῦτ´
ἀγνοοῦντες οἱ Ῥωμαῖοι, πεπυσμένοι δὲ παρὰ τῶν
αἰχμαλώτων πρότερον, ὅτι δύναμις Ἑρνίκων ἑτέρα
μέλλοι βοηθὸς ἥξειν τοῖς σφετέροις, καὶ τὴν βοήν τε
καὶ ταραχὴν ἐπὶ τῇ ἐκείνων ἀφίξει γεγονέναι νομίζοντες, τά τ´
ὅπλα ἀνέλαβον καὶ τὸν χάρακα περιστεφανώσαντες, μή τις
ἔφοδος αὐτοῖς γένοιτο νύκτωρ, τοτὲ
μὲν ὅπλων κτύπον ἐποίουν ἀθρόοι, τοτὲ δ´ ὥσπερ εἰς
μάχην ὁρμώμενοι θαμινὰ ἐπηλάλαζον. τοῖς δ´ Ἕρνιξι
καὶ ταῦτα δέος μέγα παρεῖχε, καὶ ὡς διωκόμενοι πρὸς
τῶν πολεμίων σποράδες ἄλλοι κατ´ ἄλλας ὁδοὺς ἔθεον.
ἡμέρας δὲ γενομένης, ἐπειδὴ ἀπήγγειλαν αὐτοῖς οἱ
πεμφθέντες ἐπὶ τὴν κατασκοπὴν ἱππεῖς, ὡς οὔτε δύναμις ἑτέρα
παρῄει σύμμαχος τοῖς πολεμίοις, οἵ τε τῇ
προτέρᾳ παραταξάμενοι μάχῃ πεφεύγασιν, ἐξαγαγὼν
τὴν δύναμιν ὁ Ἀκύλλιος τόν τε χάρακα τῶν πολεμίων
αἱρεῖ μεστὸν ὄντα ὑποζυγίων τε καὶ ἀγορᾶς καὶ ὅπλων,
καὶ τοὺς τραυματίας αὐτῶν οὐκ ἐλάττους ὄντας τῶν
πεφευγότων λαμβάνει, τήν τε ἵππον ἐκπέμψας ἐπὶ τοὺς
ἐσκεδασμένους ἀνὰ τὰς ὁδούς τε καὶ τὰς ὕλας πολλῶν
γίνεται σωμάτων ἐγκρατής· καὶ τὸ λοιπὸν ἤδη τὴν Ἑρνίκων γῆν
ἐπῄει λεηλατῶν ἀδεῶς, οὐδενὸς ἔτι ὑπομένοντος εἰς χεῖρας ἰέναι.
ταῦτα μὲν Ἀκύλλιος ἔδρασεν.
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Traduction française :
[8,66] La nuit
suivante on entendit un grand bruit dans le camp des Herniques, qui parut
tout illuminé par une quantité de flambeaux. Leurs troupes se voyant top
faibles pour soutenir un second combat, avaient résolu d'abandonner le
camp sans attendre l'ordre de leurs généraux , c'était là la véritable cause
du remuement et des cris qu'on entendait. Ils s'appelaient l'un l'autre à
haute voix et chacun se hâtait de s'enfuir en diligence sans avoir égard
aux prières des malades et des blessés qui ne pouvaient se sauver. Les
Romains qui ignoraient la cause de ce tumulte et qui avaient appris par
les prisonniers de guerre qu'il devait venir un nouveau renfort au secours
des Herniques, crurent que l'arrivée de ces nouvelles troupes excitait les
cris et le bruit qu'ils entendaient. Dans cette persuasion ils courent aux
armes, et se portent autour de leur camp de peur qu'on ne vienne les
attaquer pendant la nuit : tantôt ils serrent les rangs et font un grand
bruit par le choc de leurs boucliers ; tantôt ils frappent l'air par des cris
redoublés comme des gens qui sont sur le point de livrer bataille. Un si
grand fracas augmente de plus en plus la crainte des Herniques , ils
prennent l'alarme, et dans le moment ils s'enfuient de côté et d'autre
comme si les ennemis étaient à leurs trousses.
VI. QUAND il fut jour, les cavaliers qu'on avait envoyés battre
l'estrade, rapportèrent qu'il n'était point venu de nouveau secours aux
Herniques, et que ceux qui avaient combattu la veille avaient pris la
fuite. Sur cette nouvelle le consul Aquilius sort avec ses troupes, et
s'empare du camp des ennemis, qui était plein de chevaux, de provisions
de bouche et d'armes : il y prit un aussi grand nombre de blessés qu'il
s'en était sauvé par la fuite. Sans perdre de temps il met la cavalerie aux
trousses des fuyards dispersés dans les bois et dans les chemins: elle fait
un grand nombre de prisonniers de guerre. Ensuite il tombe sur les terres
des Herniques, et en enlève un gros butin sans trouver aucune
résistance, personne n'osant plus se présenter pour lui livrer combat.
Voila ce que fit Aquilius dans cette campagne.
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