Texte grec :
[8,18] Ὁ δὲ στρατηγός, ἐπειδὴ τὰ σώματα καὶ τὰ
χρήματα πάντα ἐξεκεκόμιστο, τὴν πόλιν ἔρημον καταλιπὼν
ἀπῆγε τὴν δύναμιν ἐπὶ Βῶλαν Λατίνων ἑτέραν πόλιν. ἔτυχον δὲ
καὶ οἱ Βωλανοὶ προεγνωκότες
αὐτοῦ τὴν ἔφοδον καὶ παρεσκευασμένοι πάντα τὰ πρὸς
τὸν ἀγῶνα ἐπιτήδεια. ὁ μὲν οὖν Μάρκιος ὡς ἐξ ἐφόδου τὴν πόλιν
αἱρήσων κατὰ πολλὰ μέρη τοῦ τείχους
ἐποιεῖτο τὰς προσβολάς· οἱ δὲ Βωλανοὶ περιμείναντες
καιρὸν ἐπιτήδειον ἀνοίγουσι τὰς πύλας, καὶ φερόμενοι
κατὰ πλῆθος ἐν τάξει τε καὶ κόσμῳ συρράττουσι τοῖς
κατὰ μέτωπον, καὶ πολλοὺς αὐτῶν ἀποκτείναντες, ἔτι
δὲ πλείους κατατραυματίσαντες τούς τε λοιποὺς αἰσχρῶς
ἀναγκάσαντες φυγεῖν ἀνέστρεψαν εἰς τὴν πόλιν. ὡς
δ´ ἔγνω τὴν τροπὴν τῶν Οὐολούσκων ὁ Μάρκιος· οὐ
γὰρ ἔτυχε παρὼν ἐν ᾧ χωρίῳ τὸ πάθος ἐγένετο· παρῆν σὺν
ὀλίγοις κατὰ σπουδὴν καὶ τοὺς ἐκ τῆς τροπῆς
σκεδασθέντας ἀναλαβὼν συνίστατο καὶ παρεθάρρυνε,
καὶ ἐπειδὴ κατέστησεν εἰς τάξεις, ὑποδείξας, ἃ δεῖ πράττειν,
ἐκέλευσε προσβάλλειν τῇ πόλει κατὰ τὰς αὐτὰς
πύλας. χρησαμένων δὲ πάλιν τῶν Βωλανῶν τῇ αὐτῇ
πείρᾳ καὶ κατὰ πλῆθος ἐκδραμόντων οὐ δέχονται αὐτοὺς οἱ
Οὐολοῦσκοι, ἀλλ´ ἐγκλίναντες ἔφευγον κατὰ
τοῦ πρανοῦς, ὡς ὁ στρατηγὸς αὐτοῖς ὑπέθετο· καὶ οἱ
Βωλανοὶ τὴν ἀπάτην οὐκ εἰδότες ἐδίωκον ἄχρι πολλοῦ.
ἐπεὶ δὲ πρόσω τῆς πόλεως ἐγένοντο, ἔχων τοὺς ἐπιλέκτους τῶν
νέων ὁ Μάρκιος ὁμόσε τοῖς Βωλανοῖς
ἐχώρει· καὶ γίνεται πολὺς αὐτῶν ἐνταῦθα φόνος τῶν
μὲν ἀμυνομένων, τῶν δὲ φευγόντων. ὁ δ´ ἀκολουθῶν τοῖς ἐπὶ τὴν
πόλιν ὠθουμένοις φθάνει, πρὶν
ἐπιρραχθῆναι τὰς πύλας εἰςβιασάμενος εἰς τὸ τεῖχος.
ὡς δ´ ὁ στρατηγὸς ἅπαξ ἐγκρατὴς τῶν πυλῶν ἐγένετο,
ἠκολούθει καὶ τὸ ἄλλο τῶν Οὐολούσκων πλῆθος, οἱ
δὲ Βωλανοὶ τὸ τεῖχος ἐκλιπόντες ἔφευγον ἐπὶ τὰς
οἰκίας. γενόμενος δὲ καὶ ταύτης κύριος τῆς πόλεως
ἐπέτρεψε τοῖς στρατιώταις τά τε σώματα ἐξανδραποδίσασθαι καὶ
τὰ χρήματα διαρπάσαι καὶ τὸν αὐτὸν τρόπον ὥσπερ καὶ πρότερον
ἅπασαν ἐκκομίσας τὴν λείαν σὺν χρόνῳ τε καὶ κατὰ πολλὴν ἐξουσίαν
μετὰ τοῦτο τὴν πόλιν ἐνέπρησεν.
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Traduction française :
[8,18] VI. APRES avoir enlevé les prisonniers et toutes les richesses de
Tolérie, le général des Volsques laissa cette pauvre ville déserte, et alla
attaquer celle de Bole. Les Bolains qui avaient pressenti sa marche,
s'étaient disposés à le recevoir et avaient fait tous les préparatifs
nécessaires pour soutenir un siège. Marcius qui se flattait de prendre la
ville d'emblée, fit donner l'assaut par plusieurs endroits à la fois, mais les
assiégés ayant épié le moment favorable, ouvrirent leurs portes et firent
une vigoureuse sortie sur les assiégeants. Ils en tuèrent un grand nombre,
en blessèrent encore plus, et après avoir mis le reste honteusement en
fuite ils rentrèrent dans leurs murailles. Marcius apprenant que les
Volsques avaient lâché pied (car il n'était point à cette déroute) court
promptement à leur secours avec une poignée de monde, il rallie les
fuyards, il ranime leur courage abattu, et les remet en ordre de bataille.
Après avoir exécuté le ralliement, il leur dit ce qu'ils doivent faire, et leur
commande d'aller attaquer la ville aux mêmes portes par où les ennemis
avaient fait leur sortie. Alors les Bolains tentent une seconde fois la
fortune du combat : ils sortent en foule de leurs remparts, et voyant que
les Volsques au lieu de soutenir leur choc, s'enfuient par le penchant des
chemins et des collines suivant les ordres secrets de leur général, ils les
poursuivent fort longtemps sans s'apercevoir des embûches qu'on leur a
dressées. Marcius avec l'élite de ses troupes, fond tout à coup sur eux
dès qu'il les voit éloignés de leurs remparts : les uns se mettent en
défense, les autres prennent la fuite. Le général des Volsques en fait un
horrible carnage, il les poursuit si vivement jusque dans leurs murailles
qu'il entre de force dans la ville sans leur donner le temps de fermer les
portes. Le reste de l'armée le voyant une fois maitre de la place, le suit
sans perdre de temps, et les Bolains abandonnant leurs murailles se
réfugièrent dans les maisons. Après avoir emporté cette place, il permet à
ses troupes de faire des prisonniers de guerre et de piller. Il enlève tout le
butin à son loisir et sans résistance, comme il avait fait à Tolérie ; puis il
met le feu à la ville.
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