HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre VII (avec trad. française)

Chapitre 68

  Chapitre 68

[7,68] Ὀλίγαις δ´ ὕστερον ἡμέραις καθῆκε μὲν τῶν ἀρχαιρεσιῶν καιρός, ὕπατοι δ´ ἀπεδείχθησαν ὑπὸ τοῦ δήμου Κόιντος Σουλπίκιος Καμερῖνος καὶ Σέργιος Λάρκιος Φλαύιος τὸ δεύτερον. ταραχαὶ δέ τινες ἐνέπιπτον ἐκ δειμάτων δαιμονίων τῇ πόλει συχναί· ὄψεις τε γὰρ οὐκ εἰωθυῖαι ἐφαίνοντο πολλοῖς, καὶ φωναὶ ἠκούοντο οὐδενὸς ὄντος τοῦ φθεγγομένου, γοναί τ´ ἀνθρώπων καὶ βοσκημάτων πολὺ ἐκ τοῦ κατὰ φύσιν ἐκβεβηκυῖαι εἰς τὸ ἄπιστόν τε καὶ τερατῶδες ἐφέροντο, χρησμοί τ´ ᾔδοντο ἐν πολλοῖς χωρίοις, καὶ θειασμοῖς κάτοχοι γυναῖκες οἰκτρὰς ἐμαντεύοντο καὶ δεινὰς τῇ πόλει τύχας. ἥψατο δέ τις καὶ νόσος τοῦ πλήθους λοιμικὴ καὶ πολλὴν ἐποίησε βοσκημάτων φθοράν· ἀνθρώπων μέντοι θάνατος οὐ πολὺς ἐγένετο, ἀλλ´ ἄχρι νόσων τὸ δεινὸν ἐχώρησεν· τοῖς μὲν δὴ ταῦτ´ ἐδόκει κατὰ θεοῦ γενέσθαι γνώμην νεμεσῶντος, ὅτι τὸν ἄριστον τῶν πολιτῶν ἐξήλασαν τῆς πατρίδος, τοῖς δ´ οὐθὲν τῶν γινομένων θεοῦ ἔργον, ἀλλὰ τυχηρὰ καὶ ταῦτα καὶ τἆλλα πάντα ἀνθρώπεια εἶναι πάθη. ἔπειθ´ ἧκέ τις ἐπὶ τὸ συνέδριον τῆς βουλῆς ἄρρωστος ἐπὶ κλινιδίου κομιζόμενος, Τῖτος Λατίνιος ὄνομα, πρεσβύτερός τ´ ἀνὴρ καὶ οὐσίας ἱκανῆς κύριος, αὐτουργὸς δὲ καὶ τὸν πλείω χρόνον τοῦ βίου ζῶν ἐν ἀγρῷ. οὗτος εἰς τὴν βουλὴν ἐνεχθεὶς ἔφη δόξαι καθ´ ὕπνον ἐπιστάντα τὸν Καπιτώλιον Δία λέγειν αὐτῷ· Ἴθι, Λατίνιε, καὶ λέγε τοῖς πολίταις, ὅτι μοι τῆς νεωστὶ πομπῆς τὸν ἡγούμενον ὀρχηστὴν οὐ καλὸν ἔδωκαν, ἵν´ ἀναθῶνται τὰς ἑορτὰς καὶ ἐξ ἀρχῆς ἑτέρας ἐπιτελέσωσιν· οὐ γὰρ δέδεγμαι ταύτας. αὐτὸς δ´ ἐκ τῶν ὕπνων ἔφησεν ἀναστὰς παρ´ οὐδὲν ἡγήσασθαι τὸ ὄναρ, ἀλλ´ ἕν τι τῶν πολλῶν καὶ ἀπατηλῶν ὑπολαβεῖν. ἔπειτ´ αὐτῷ πάλιν κατὰ τοὺς ὕπνους ἐπιφανὲν ταὐτὸ εἴδωλον τοῦ θεοῦ χαλεπαίνειν τε καὶ ἀγανακτεῖν, ὅτι οὐκ ἀπήγγειλε πρὸς τὴν βουλὴν τὰ κελευσθέντα, καὶ ἀπειλεῖν, εἰ μὴ τοῦτο δράσει διὰ ταχέων, ὅτι σὺν μεγάλῳ μαθήσεται κακῷ μὴ ὀλιγωρεῖν τῶν δαιμονίων. ἰδὼν δὲ καὶ τὸ δεύτερον ὄναρ, τὴν αὐτὴν ἔφη ποιήσασθαι περὶ αὐτοῦ δόξαν, καὶ ἅμα δι´ αἰσχύνης {ἔχειν} τὸ πρᾶγμα λαβεῖν, ἀνὴρ αὐτουργὸς καὶ γέρων ὀνείρατα πρὸς τὴν βουλὴν ἐκφέρειν ὀττείας καὶ δειμάτων μεστά, μὴ καὶ γέλωτα ὄφλῃ. ὀλίγαις δ´ ὕστερον ἡμέραις τὸν υἱὸν αὐτοῦ νέον ὄντα καὶ καλὸν οὔτε ὑπὸ νόσων οὔτε ὑπ´ ἄλλης τινὸς αἰτίας φανερᾶς ἀναρπασθέντα αἰφνιδίως ἀποθανεῖν· καὶ αὖθις τὴν τοῦ θεοῦ ὄψιν φανεῖσαν ἐν τοῖς ὕπνοις δηλοῦν, ὅτι τῆς ὑπεροψίας καὶ τῆς καταφρονήσεως τῶν αὐτοῦ λόγων τὴν μὲν ἤδη δέδωκε δίκην τὸν υἱὸν ἀφαιρεθείς, τὰς δ´ ὀλίγον ὕστερον δώσει. ταῦτα δ´ ἀκούσας ἔφη καθ´ ἡδονὴν δέξασθαι τὸν λόγον, εἰ μέλλοι θάνατος αὐτῷ ἐλεύσεσθαι παρημεληκότι τοῦ βίου· τὸν δὲ θεὸν οὐ ταύτην αὐτῷ προσθεῖναι τὴν τιμωρίαν, ἀλλ´ εἰς ἅπαντα τὰ μέλη τοῦ σώματος ἀφορήτους καὶ δεινὰς ἐμβαλεῖν ἀλγηδόνας, ὥστε μηδὲν ἄρθρον ἄνευ κατατάσεως τῆς ἐσχάτης δύνασθαι κινεῖν. τότε δὴ τοῖς φίλοις κοινωσάμενος τὰ συμβεβηκότα καὶ κελευσθεὶς ὑπ´ ἐκείνων ἥκειν ἐπὶ τὴν βουλήν. διεξιὼν δὲ ταῦτα κατὰ μικρὸν ἐδόκει τῶν ἀλγηδόνων ἀπαλλάττεσθαι· καὶ ἐπειδὴ πάντα διεξῆλθεν ἀναστὰς ἐκ τοῦ κλινιδίου καὶ τὸν θεὸν ἀναβοήσας ἀπῄει τοῖς ἑαυτοῦ ποσὶ διὰ τῆς πόλεως οἴκαδε ὑγιής. [7,68] CHAPITRE DOUZIEME. I. QUELQUES jours après, le temps des comices étant venu, le peuple nomma consuls Quintus Sulpicius Camerinus, et Spurius Largius Flavus pour la seconde fois. Cette année il parut un grand nombre de prodiges envoyés des dieux, et la ville de Rome en fut alarmée. Plusieurs personnes virent des spectres extraordinaires et d'une forme terrible. On entendit des voix épouvantables sans savoir d'où elles pouvaient venir. Les hommes et les animaux produisirent des monstres d'une figure prodigieuse, telle qu'on n'avait jamais rien vu de semblable. Il se rendait des oracles en différents endroits. Des femmes agitées par une fureur divine prédisaient à la ville de Rome les malheurs les plus terribles. Les hommes étaient atteints d'une espèce de maladie pestilente qui enlevait aussi une grande quantité de bestiaux, et quoique la plupart de ceux qui en étaient frappés, en fusent quittes pour le mal sans en mourir, elle fut néanmoins très fréquente et répandit l'alarme dans tous les quartiers de la ville. II. Les uns {disaient} que ce fléau était envoyé de la part des dieux en punition de ce qu'on avait chassé de la patrie le meilleur des citoyens. Les autres prétendaient que les dieux n'y avaient aucune part ; ils regardaient cette contagion comme un pur effet du hasard, semblable à une infinité d'autres accidents qui arrivent aux hommes. Enfin un certain vieillard, nommé Titus Latinus, qui était accablé d'infirmités, se fit porter à l'assemblée du sénat dans une litière. Il était passablement riche, et la plupart du temps il demeurait à la campagne où il travaillait de ses mains. Lorsqu'on l'eut fait entrer dans le sénat, il dit qu'il croyait avoir vu en songe Jupiter Capitolin qui lui disait : « Latinus, va dire aux citoyens que dans la dernière solennité des jeux, ils ne m'ont pas donné un beau danseur pour conduire la cérémonie et pour marcher devant la pompe. Va leur dire qu'ils recommencent la fête et qu'ils la célèbrent mieux qu'ils n'ont fait la dernière fois : car je n'ai pas accepté la première, elle ne m'a point été agréable. » Il ajoutait qu'après s'être éveillé il n'avait fait aucun cas de ce songe, et qu'il l'avait regardé comme une de ces visions fausses et trompeuses qu'on a souvent pendant la nuit : mais que le dieu lui était encore apparu une seconde fois en songe sous la même forme, fort en colère de ce qu'il n'avait pas été dire au sénat ce qu'il lui avait ordonné ; qu'il l'avait en même temps menacé que s'il n'obéissait au plus vite, il apprendrait à son grand malheur, à ne pas faire si peu de cas des ordres des dieux. Qu'il avait jugé de ce second songe comme du premier, que n'étant qu'un pauvre vieillard qui travaillait de ses mains à la campagne, il avait eu honte d'aller étourdir le sénat sur un songe vain qui l'épouvantait, et qu'il avait craint d'apprêter à rire à toute l'illustre compagnie. Que quelques jours après ce second avertissement, son fils qui était un jeune homme des mieux faits, lui avait été enlevé par une mort subite, sans avoir eu aucune maladie et sans qu'on pût savoir la cause de cet accident. Que le dieu lui était apparu une troisième fois, qu'il lui avait dit que la perte de son fils était une partie de la punition qu'il méritait pour avoir négligé et méprisé ses avertissements, et que dans peu il subirait le reste du châtiment. Que comme il n'avait plus rien qui l'attachât à la vie, il avait reçu ces menaces avec joie, dans l'espérance que la mort viendrait bientôt le délivrer. Que cependant, au lieu de cette punition, le dieu lui avait envoyé dans toutes les parties de son corps, un mal si cruel et si insupportable, qu'il ne pouvait remuer un de ses membres sans sentir les douleurs les plus cuisantes. Que pour lors il avait pris conseil de ses amis et que par leur ordre il était venu trouver le sénat. Pendant qu'il racontait ce songe, il lui semblait que ses douleurs diminuaient peu à peu : quand il eut achevé le récit, il se leva de sa litière, il invoqua le dieu, traversa la ville, et marchant à pied il s'en re tourna chez-lui dans une santé parfaite


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 19/08/2009