[5,14] Διαπραξάμενοι δὲ ταῦτα καὶ τὰ πρὸς τὸν
πόλεμον εὐτρεπισάμενοι τέως μὲν ὑπὸ τῇ πόλει τὰς
δυνάμεις συνεῖχον ἐν τοῖς πεδίοις ὑπὸ σημείοις τε καὶ
ἡγεμόσι τεταγμένας καὶ τὰ πρὸς τὸν πόλεμον ἀσκούσας
πυνθανόμενοι τοὺς φυγάδας ἐξ ἁπασῶν τῶν ἐν Τυρρηνίᾳ πόλεων
ἀγείρειν ἐπὶ σφᾶς στρατόν, καὶ δύο μὲν
πόλεις ἐκ τοῦ φανεροῦ συλλαμβάνειν αὐτοῖς τῆς καθόδου,
Ταρκυνιήτας τε καὶ Οὐιεντανούς, ἀξιοχρέοις δυνάμεσιν ἀμφοτέρας,
ἐκ δὲ τῶν ἄλλων ἐθελοντάς τινας,
οὓς μὲν ὑπὸ φίλων παρασκευασθέντας, οὓς δὲ μισθοφόρους·
ἐπεὶ δ´ ἔμαθον ἐξεληλυθότας ἤδη τοὺς πολεμίους, ἀπαντᾶν
αὐτοῖς ἔγνωσαν, καὶ πρὶν ἐκείνους
διαβῆναι τὸν ποταμὸν αὐτοὶ τὰς δυνάμεις διαβιβάσαντες ἐχώρουν
πρόσω, καὶ κατεστρατοπέδευσαν πλησίον
Τυρρηνῶν ἐν λειμῶνι καλουμένῳ Ναιβίῳ παρὰ δρυμὸν ἱερὸν ἥρωος
Ὁρατίου. ἐτύγχανον δὲ πλήθει τε
ἀγχώμαλοι μάλισθ´ αἱ δυνάμεις αὐτῶν οὖσαι καὶ προθυμίᾳ ὁμοίᾳ
χωροῦσαι πρὸς τὸν ἀγῶνα ἀμφότεραι.
πρώτη μὲν οὖν ἐγένετο τῶν ἱππέων μάχη βραχεῖά τις
εὐθὺς ἅμα τῷ συνιδεῖν ἀλλήλους πρὶν ἢ τοὺς πεζοὺς
καταστρατοπεδεύεσθαι, ἐν ᾗ διάπειραν ἀλλήλων λαβόντες καὶ οὔτε
νικήσαντες οὔτε λειφθέντες πρὸς τοὺς
ἑαυτῶν ἑκάτεροι χάρακας ἀπηλλάγησαν· ἔπειτα οἵ τε
ὁπλῖται καὶ οἱ ἱππεῖς ἀφ´ ἑκατέρων συνῄεσαν ταξάμενοι τὸν αὐτὸν
ἀλλήλοις τρόπον, μέσην μὲν τὴν φάλαγγα τῶν πεζῶν ποιήσαντες, ἐπὶ
δὲ τῶν κεράτων
ἀμφοτέρων τὴν ἵππον στήσαντες. ἡγεῖτο δὲ τοῦ μὲν
δεξιοῦ Ῥωμαίων κέρατος Οὐαλέριος ὁ προσαιρεθεὶς
ὕπατος ἐναντίαν στάσιν ἔχων Οὐιεντανοῖς, τοῦ δ´ εὐωνύμου Βροῦτος,
καθ´ ὃ μέρος ἡ Ταρκυνιητῶν δύναμις
ἦν· ἡγεμόνες δ´ αὐτὴν ἐκόσμουν οἱ Ταρκυνίου τοῦ βασιλέως παῖδες.
| [5,14] CHAPITRE TROISIEME.
I. CES choses ainsi réglées, les consuls firent les préparatifs
nécessaires pour la guerre. Ils restèrent quelque temps campés dans une
plaine auprès de Rome. Là, tenant leurs troupes sous les étendards et
dans l'obéissance à leurs officiers pour les mettre en haleine ils les
obligeaient à faire régulièrement les exercices des armes. Car ils avaient
appris que les exilés levaient une armée formidable dans toutes les villes
de Tyrrhénie pour venir les attaquer, que les peuples de Tarquinie et de
Veies prenant ouvertement le parti des Tarquins leur avaient fourni deux
corps considérables de troupes, et qu'un grand nombre de volontaires des
autres villes, attirés par les sollicitations de leurs amis ou par l'appât d'une
grosse paye, se rangeaient aussi sous leurs enseignes. Sur la première
nouvelle de leur marche, résolus d'aller à leur rencontre ils passèrent le
fleuve avant que l'ennemi les prévînt, et s'étant avancés jusqu'aux
retranchements des Tyrrhéniens, ils assirent leur camp dans la prairie
qu'on appelle Junienne, près d'un bois consacré au héros Horatus.
II. LES deux armées se trouvèrent égales en nombre, et firent
paraître la même ardeur pour le combat. Dès qu'elles furent en présence,
avant même que l'infanterie eût pris son quartier dans le camp, il y eut
une légère escarmouche de la cavalerie, mais on ne fit que le mesurer de
part et d'autre par un léger combat, et chacun se retira dans son camp
sans avoir remporté la victoire ni souffert aucun échec considérable.
Ensuite les Romains et les Tyrrhéniens se rangèrent en bataille dans le
même ordre pour tenter le hasard d'une action générale. L'infanterie des
légionnaires pesamment armés était au milieu et faisait le corps de
bataille ; la cavalerie était aux deux ailes pour couvrir en flanc les
bataillons. Valerius qui avait été fait consul en la place de Collatinus,
commandait l'aile droite de l'armée Romaine et était opposé aux Veiens.
Brutus à la tête de l'aile gauche était posté contre les Tarquiniens
commandés par les fils du roi Tarquin,
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