HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur l'ambassade (discours complet)

Paragraphes 130-139

  Paragraphes 130-139

[130] Καί μοι λέγε τὸ ψήφισμα (καὶ τὰ γράμματα), καὶ τοὺς μάρτυρας κάλει. Ψήφισμα. Μάρτυρες. Τίνας οὖν εὐχὰς ὑπολαμβάνετ' εὔχεσθαι τοῖς θεοῖς τὸν Φίλιππον, ὅτ' ἔσπενδεν, τοὺς Θηβαίους; Ἆρ' οὐ κράτος πολέμου καὶ νίκην αὑτοῖς καὶ τοῖς συμμάχοις διδόναι, καὶ τἀναντία τοῖς τῶν Φωκέων; Οὐκοῦν ταῦτα συνηύχεθ' οὗτος καὶ κατηρᾶτο τῇ πατρίδι, νῦν εἰς κεφαλὴν ὑμᾶς αὐτῷ δεῖ τρέψαι. (131) Οὐκοῦν ᾤχετο μὲν παρὰ τὸν νόμον, ὃς θάνατον κελεύει τούτων τὴν ζημίαν εἶναι· ἐλθὼν δ' ἐκεῖσε ἑτέρων θανάτων ἄξια ποιῶν πέφανται· τὰ δὲ πρόσθεν πεπραγμένα καὶ πεπρεσβευμέν' ὑπὲρ τούτων ἀποκτείνειεν ἂν αὐτὸν δικαίως. Σκοπεῖτε τοίνυν τί ἔσται τίμημα, ταύτην ἕξει τὴν ἀξίαν ὥστε τοσούτων (πραγμάτων) ἀξιόχρεων φαίνεσθαι. (132) Πῶς γὰρ οὐκ αἰσχρόν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, δημοσίᾳ μὲν ἅπαντας ὑμᾶς καὶ ὅλον τὸν δῆμον πᾶσι τοῖς πεπραγμένοις ἐκ τῆς εἰρήνης ἐπιτιμᾶν, καὶ μήτε τῶν ἐν Ἀμφικτύοσι κοινωνεῖν ἐθέλειν, δυσκόλως τ' ἔχειν καὶ ὑπόπτως πρὸς τὸν Φίλιππον, ὡς ἀσεβῶν καὶ δεινῶν ὄντων τῶν πεπραγμένων καὶ οὔτε δικαίων οὔθ' ὑμῖν συμφερόντων, εἰς δὲ τὸ δικαστήριον εἰσελθόντας τὰς ὑπὲρ τούτων εὐθύνας δικάσοντας, ὅρκον ὑπὲρ τῆς πόλεως ὀμωμοκότας, τὸν ἁπάντων τῶν κακῶν αἴτιον καὶ ὃν εἰλήφατ' ἐπ' αὐτοφώρῳ τοιαῦτα πεποιηκότα, τοῦτον ἀφεῖναι; (133) Καὶ τίς οὐ δικαίως ἂν ὑμῖν ἐγκαλέσειε τῶν ἄλλων πολιτῶν, μᾶλλον δ' ἁπάντων τῶν Ἑλλήνων, ὁρῶν Φιλίππῳ μὲν ὑμᾶς ὀργιζομένους, ὃς ἐκ πολέμου ποιούμενος εἰρήνην παρὰ τῶν πωλούντων τὰς πράξεις ἐωνεῖτο, πρᾶγμα πολλὴν συγγνώμην ἔχον διαπραττόμενος, τουτονὶ δ' ἀφιέντας, ὃς τὰ ὑμέτερ' οὕτως αἰσχρῶς ἀπέδοτο, τῶν νόμων τὰ ἔσχατα ταττόντων ἐπιτίμια, ἐάν τις ταῦτα ποιῇ; (134) Τάχα τοίνυν ἴσως καὶ τοιοῦτος ἥξει τις λόγος παρὰ τούτων, ὡς ἀρχὴ γενήσεται πρὸς Φίλιππον ἔχθρας, εἰ τῶν πρεσβευσάντων τὴν εἰρήνην καταψηφιεῖσθε. Ἐγὼ δ', εἰ τοῦτ' ἔστιν ἀληθές, οὐκ ἔχω σκοπούμενος εὑρεῖν τι μεῖζον τούτου κατηγορήσω. Εἰ γὰρ τῆς εἰρήνης χρήματ' ἀναλώσας ὥστε τυχεῖν, οὗτος οὕτω γέγονεν φοβερὸς καὶ μέγας ὥστε τῶν ὅρκων καὶ τῶν δικαίων ἀμελήσαντας ὑμᾶς ἤδη τί Φιλίππῳ χαριεῖσθε σκοπεῖν, τί παθόντες ἂν οἱ τούτων αἴτιοι τὴν προσήκουσαν δίκην δεδωκότες εἶεν; (135) Οὐ μὴν ἀλλ' ὅτι καὶ φιλίας ἀρχὴ συμφερούσης ὑμῖν μᾶλλον ἐκ τῶν εἰκότων γενήσεται, καὶ τοῦτ' οἴομαι δείξειν. Εὖ γὰρ εἰδέναι χρὴ τοῦθ' ὅτι οὐ καταφρονεῖ Φίλιππος, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τῆς πόλεως τῆς ὑμετέρας, οὐδ' ἀχρηστοτέρους ὑμᾶς νομίσας Θηβαίων ἐκείνους εἵλετ' ἀνθ' ὑμῶν ἀλλ' ὑπὸ τούτων ἐδιδάχθη καὶ ταῦτ' ἤκουσεν, καὶ πρότερόν ποτ' εἶπον ἐγὼ πρὸς ὑμᾶς ἐν τῷ δήμῳ καὶ τούτων οὐδεὶς ἀντεῖπεν, (136) ὡς μὲν δῆμός ἐστιν ἀσταθμητότατον πρᾶγμα τῶν πάντων καὶ ἀσυνθετώτατον, ὥσπερ ἐν θαλάττῃ κῦμ' ἀκατάστατον, ὡς ἂν τύχῃ κινούμενον. μὲν ἦλθεν, δ' ἀπῆλθεν· μέλει δ' οὐδενὶ τῶν κοινῶν, οὐδὲ μέμνηται. Δεῖ δέ τινας φίλους ὑπάρχειν τοὺς ἕκαστα πράξοντας ἐν ὑμῖν αὐτῷ καὶ διοικήσοντας, οἷον αὐτὸς δή· κἄνπερ αὐτῷ τοῦτο κατασκευασθῇ, πᾶν τι ἂν βούληται παρ' ὑμῖν ῥᾳδίως διαπράξεται. (137) Εἰ μὲν οὖν ἤκουσεν, οἶμαι, τοὺς τότε ταῦτα πρὸς αὐτὸν εἰπόντας παραχρῆμα, ὡς δεῦρ' ἐπανῆλθον, ἀποτετυμπανισμένους, ἐποίησεν ἂν ταὐτὸ τῷ βασιλεῖ. Τί δ' ἦν ἐκεῖνος ἐποίησεν; Ἐξαπατηθεὶς ὑπὸ Τιμαγόρου καὶ τετταράκοντα τάλαντα, ὡς λέγεται, δεδωκὼς αὐτῷ, ἐπειδὴ παρ' ὑμῖν ἐπύθετ' αὐτὸν τεθνεῶτα καὶ οὐδὲ τοῦ ζῆν ὄντα κύριον αὑτῷ βεβαιῶσαι, μή τί γ' ἐκείνῳ τόθ' ὑπέσχετο πρᾶξαι, ἔγνω τὴν τιμὴν οὐχὶ τῷ κυρίῳ τῶν πραγμάτων δεδωκώς. Καὶ γάρ τοι πρῶτον μὲν Ἀμφίπολιν πάλιν ὑμετέραν (δούλην) κατέπεμψεν, ἣν τότε σύμμαχον αὑτοῦ καὶ φίλην ἔγραψεν· εἶτ' οὐδενὶ πώποτ' ἔδωκε χρήματα τοῦ λοιποῦ. (138) Ταὐτὸ τοίνυν τοῦτ' ἂν ἐποίησε Φίλιππος, εἴ τινα τούτων εἶδε δίκην δόντα, καὶ νῦν, ἂν ἴδῃ, ποιήσει. Ἐπειδὰν δ' ἀκούῃ λέγοντας, εὐδοκιμοῦντας ἐν ὑμῖν, ἑτέρους κρίνοντας, τί καὶ ποιήσῃ; Ζητῇ πόλλ' ἀναλίσκειν, ἐξὸν ἐλάττω, καὶ πάντας θεραπεύειν βούληται, δύ' τρεῖς ἐξόν; Μαίνοιτο μέντἄν. Οὐδὲ γὰρ τὴν τῶν Θηβαίων πόλιν εἵλετο δημοσίᾳ ποιεῖν Φίλιππος εὖ, πολλοῦ γε καὶ δεῖ, ἀλλ' ὑπὸ τῶν πρέσβεων ἐπείσθη. (139) Ὃν δὲ τρόπον, φράσω πρὸς ὑμᾶς ἐγώ. Ἦλθον ὡς αὐτὸν πρέσβεις ἐκ Θηβῶν ὅτε περ καὶ παρ' ὑμῶν ἡμεῖς ἦμεν ἐκεῖ. Τούτοις χρήματ' ἐκεῖνος ἐβούλετο δοῦναι, καὶ πάνυ γ', ὡς ἔφασαν, πολλά. Οὐκ ἐδέξαντ' οὐδ' ἔλαβον ταῦθ' οἱ τῶν Θηβαίων πρέσβεις. Μετὰ ταῦτ' ἐν θυσίᾳ τινὶ καὶ δείπνῳ πίνων καὶ φιλανθρωπευόμενος πρὸς αὐτοὺς Φίλιππος ἄλλα τε δὴ πολλά, οἷον αἰχμάλωτα καὶ τοιαῦτα, καὶ τελευτῶν ἐκπώματ' ἀργυρᾶ καὶ χρυσᾶ προὔπινεν αὐτοῖς. Πάντα ταῦτ' ἐκεῖνοι διεωθοῦντο καὶ οὐδαμῇ προί̈ενθ' αὑτούς. [130] — Lis l'arrêté avec l'acte de démission, et appelle les témoins. Lecture de Pièces. Déposition. A votre avis, Athéniens, que demandaient aux Dieux, par ces libations, Thèbes et Philippe? n'est-ce pas la supériorité militaire, n'est-ce pas la victoire pour eux et leurs alliés? n'est-ce pas le contraire pour les alliés des Phocidiens? Donc, leurs vœux étaient, dans la bouche de l'accusé, des imprécations contre la patrie, imprécations que vous devez, en ce jour, faire retomber sur sa tête ! (131) Ainsi, son départ était une contravention à la loi qui prononce la mort contre un pareil crime : à son arrivée, il a encore fait ostensiblement des actes qui méritent la mort ; et, dans l'ambassade précédente, la mort aurait été le digne prix de sa conduite. Examinez, d'après cela, quelle sera la peine assez haute pour paraître au niveau de tant d'attentats. (132) Quelle honte, en effet, ô Athéniens! si vous, qui, réunis en corps de peuple, condamnez tous les événements nés de la paix, refusez de participer aux décisions amphictyoniques, et montrez à Philippe un amer dépit et des soupçons, parce que tant d'actes impies et atroces blessent la justice et vos intérêts, si, dis-je, entrés au tribunal pour juger des comptes sur ces mêmes faits, sous la garantie d'un serment prononcé au nom de la République, vous renvoyez absous l'auteur de tant de calamités, le traître pris par vous en flagrant délit ! (133) Est-il un Athénien, est-il un Hellène qui ne serait en droit de vous blâmer, s'il vous voyait, d'une part, furieux contre Philippe, qui, pour substituer la paix à la guerre, a acheté, chose très excusable, les intérêts de la Grèce des marchands qui les vendent ; de l'autre, faisant grâce à l'infâme qui vous a livrés, lorsque les lois infligent les derniers supplices à de tels coupables? (134) On ira peut-être jusqu'à dire que ce serait une cause de rupture avec Philippe, de condamner les négociateurs de la paix. En supposant cette objection fondée, je chercherais en vain un plus fort grief contre Eschine. En effet, si le prince qui a prodigué son or afin d'obtenir la paix est devenu assez puissant, assez redoutable pour vous réduire à capter ses bonnes grâces, au mépris de vos serments et de vos droits, par quel supplice les auteurs d'un tel résultat satisferont-ils la vindicte publique? (135) Mais je vais plus loin, et j'espère démontrer que, selon toutes les apparences, cette condamnation sera plutôt le principe d'une amitié avantageuse pour nous. Philippe, sachez-le bien, hommes d'Athènes, ne méprise point votre République ; et, s'il vous préfère les Thébains, ce n'est pas qu'il vous croie des amis moins utiles : mais les traîtres lui ont donné des renseignements que je leur reprochai un jour devant vous, à la face de la nation, et qu'aucun d'eux n'osa nier ; ils lui ont dit : (136) « Le peuple, remuante multitude, est chose inconstante, irréfléchie à l'excès; c'est la vague qu'un souffle capricieux agite en désordre sur les mers : l'un vient, l'autre s'en va, aucun n'a souci ni mémoire de la chose publique. Il faut donc que vous ayez dans Athènes quelques amis qui, à chaque occasion, travailleront pour vous et régleront tout à votre gré. Procurez-vous cet appui, et, parmi les Athéniens, vous ferez sans peine tout plier sous votre bon plaisir. » (137) Si donc Philippe avait oui dire que, immédiatement après leur retour, les citoyens qui lui avaient tenu ce langage venaient d'être livrés au supplice, il aurait, je n'en doute pas, imité le roi de Perse. Et qu'a fait ce prince? Il avait donné, dit-on, quarante talents à Timagoras, qui l'avait abusé sur son crédit ; mais, lorsqu'il sut que vous l'aviez mis à mort, et que, loin de réaliser ses promesses, il n'avait pu même garantir ses jours, il reconnut que celui qu'il avait honoré de ses dons ne disposait pas des événements. En conséquence, il rangea parmi les cités alliées et amies de son empire notre ville d'Amphipolis, qu'il avait asservie; et, par la suite, il ne donna plus d'argent à personne. (138) Ainsi aurait agi Philippe, s'il eût appris le châtiment de quelque député ; ainsi agira-t-il, s'il l'apprend. Mais, s'il les voit écoutés, applaudis par vous, s'il les voit accuser leurs concitoyens, que fera- t-il? Cherchera-t-il à dépenser beaucoup, pouvant faire peu de frais? Voudra-t-il étendre ses services sur tous les Athéniens, pouvant se borner à deux ou trois ? Il y aurait de la folie ! Au peuple de Thèbes même Philippe n'a pas spontanément fait du bien, il s'en faut de beaucoup ; ce fut une députation qui l'y détermina; (139) et voici comment. Il vint près de lui des ambassadeurs thébains, tandis que nous y étions par vos ordres. Le prince voulut leur donner de l'argent, beaucoup d'argent, ont-ils dit. Ils refusèrent, ils repoussèrent ses largesses. Plus tard, dans un festin de sacrifice, Philippe, buvant avec eux et les comblant de caresses, leur prodigua des offres d'une espèce différente : des captifs, du butin, enfin des coupes d'or et d'argent. La légation thébaine rejeta tout, et garda son indépendance.


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Dernière mise à jour : 22/01/2009