HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, Discours IX

Paragraphes 50-59

  Paragraphes 50-59

[9,50] ἐπειδὰν δ´ ἐπὶ τούτοις πρὸς νοσοῦντας ἐν αὑτοῖς προσπέσῃ καὶ μηδεὶς ὑπὲρ τῆς χώρας δι´ ἀπιστίαν ἐξίῃ, μηχανήματ´ ἐπιστήσας πολιορκεῖ. καὶ σιωπῶ θέρος καὶ χειμῶνα, ὡς οὐδὲν διαφέρει, οὐδ´ ἐστὶν ἐξαίρετος ὥρα τις ἣν διαλείπει. ταῦτα μέντοι πάντας εἰδότας καὶ λογιζομένους οὐ δεῖ προσέσθαι τὸν πόλεμον εἰς τὴν χώραν, οὐδ´ εἰς τὴν εὐήθειαν τὴν τοῦ τότε πρὸς Λακεδαιμονίους πολέμου βλέποντας ἐκτραχηλισθῆναι, ἀλλ´ ὡς ἐκ πλείστου φυλάττεσθαι τοῖς πράγμασι καὶ ταῖς παρασκευαῖς, ὅπως οἴκοθεν μὴ κινήσεται σκοποῦντας, οὐχὶ συμπλακέντας διαγωνίζεσθαι. πρὸς μὲν γὰρ πόλεμον πολλὰ φύσει πλεονεκτήμαθ´ ἡμῖν ὑπάρχει, ἄν περ, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ποιεῖν ἐθέλωμεν δεῖ, φύσις τῆς ἐκείνου χώρας, ἧς ἄγειν καὶ φέρειν ἔστι πολλὴν καὶ κακῶς ποιεῖν, ἄλλα μυρία· εἰς δ´ ἀγῶνα ἄμεινον ἡμῶν ἐκεῖνος ἤσκηται. Οὐ μόνον δὲ δεῖ ταῦτα γιγνώσκειν, οὐδὲ τοῖς ἔργοις ἐκεῖνον ἀμύνεσθαι τοῖς τοῦ πολέμου, ἀλλὰ καὶ τῷ λογισμῷ καὶ τῇ διανοίᾳ τοὺς παρ´ ὑμῖν ὑπὲρ αὐτοῦ λέγοντας μισῆσαι, ἐνθυμουμένους ὅτι οὐκ ἔνεστι τῶν τῆς πόλεως ἐχθρῶν κρατῆσαι, πρὶν ἂν τοὺς ἐν αὐτῇ τῇ πόλει κολάσηθ´ ὑπηρετοῦντας ἐκείνοις. μὰ τὸν Δία καὶ τοὺς ἄλλους θεοὺς οὐ δυνήσεσθ´ ὑμεῖς ποιῆσαι, ἀλλ´ εἰς τοῦτ´ ἀφῖχθε μωρίας παρανοίας οὐκ ἔχω τί λέγω (πολλάκις γὰρ ἔμοιγ´ ἐπελήλυθε καὶ τοῦτο φοβεῖσθαι, μή τι δαιμόνιον τὰ πράγματ´ ἐλαύνῃ), ὥστε λοιδορίας, φθόνου, σκώμματος, ἧστινος ἂν τύχηθ´ ἕνεκ´ αἰτίας ἀνθρώπους μισθωτούς, ὧν οὐδ´ ἂν ἀρνηθεῖεν ἔνιοι ὡς οὐκ εἰσὶ τοιοῦτοι, λέγειν κελεύετε, καὶ γελᾶτε, ἄν τισι λοιδορηθῶσιν. καὶ οὐχί πω τοῦτο δεινόν, καίπερ ὂν δεινόν· ἀλλὰ καὶ μετὰ πλείονος ἀσφαλείας πολιτεύεσθαι δεδώκατε τούτοις τοῖς ὑπὲρ ὑμῶν λέγουσιν. καίτοι θεάσασθε ὅσας συμφορὰς παρασκευάζει τὸ τῶν τοιούτων ἐθέλειν ἀκροᾶσθαι. λέξω δ´ ἔργα πάντες εἴσεσθε. Ἦσαν ἐν Ὀλύνθῳ τῶν ἐν τοῖς πράγμασιν τινὲς μὲν Φιλίππου καὶ πάνθ´ ὑπηρετοῦντες ἐκείνῳ, τινὲς δὲ τοῦ βελτίστου καὶ ὅπως μὴ δουλεύσουσιν οἱ πολῖται πράττοντες. πότεροι δὴ τὴν πατρίδ´ ἐξώλεσαν; πότεροι τοὺς ἱππέας προὔδοσαν, ὧν προδοθέντων Ὄλυνθος ἀπώλετο; οἱ τὰ Φιλίππου φρονοῦντες, καὶ ὅτ´ ἦν πόλις τοὺς τὰ βέλτιστα λέγοντας συκοφαντοῦντες καὶ διαβάλλοντες οὕτως, ὥστε τόν γ´ Ἀπολλωνίδην καὶ ἐκβαλεῖν δῆμος τῶν Ὀλυνθίων ἐπείσθη. Οὐ τοίνυν παρὰ τούτοις μόνον τὸ ἔθος τοῦτο πάντα κάκ´ εἰργάσατο, ἄλλοθι δ´ οὐδαμοῦ· ἀλλ´ ἐν Ἐρετρίᾳ, ἐπειδὴ ἀπαλλαγέντος Πλουτάρχου καὶ τῶν ξένων δῆμος εἶχε τὴν πόλιν καὶ τὸν Πορθμόν, οἱ μὲν ἐφ´ ὑμᾶς ἦγον τὰ πράγματα, οἱ δ´ ἐπὶ Φίλιππον. ἀκούοντες δὲ τούτων τὰ πολλά, μᾶλλον δὲ τὰ πάνθ´ οἱ ταλαίπωροι καὶ δυστυχεῖς Ἐρετριεῖς, τελευτῶντες ἐπείσθησαν τοὺς ὑπὲρ αὑτῶν λέγοντας ἐκβαλεῖν. καὶ γάρ τοι πέμψας Ἱππόνικον σύμμαχος αὐτοῖς Φίλιππος καὶ ξένους χιλίους, τὰ τείχη περιεῖλε τοῦ Πορθμοῦ καὶ τρεῖς κατέστησε τυράννους, Ἵππαρχον, Αὐτομέδοντα, Κλείταρχον· καὶ μετὰ ταῦτ´ ἐξελήλακεν ἐκ τῆς χώρας δὶς ἤδη βουλομένους σῴζεσθαι, τότε μὲν πέμψας τοὺς μετ´ Εὐρυλόχου ξένους, πάλιν δὲ τοὺς μετὰ Παρμενίωνος. Καὶ τί δεῖ τὰ πολλὰ λέγειν; ἀλλ´ ἐν Ὠρεῷ Φιλιστίδης μὲν ἔπραττε Φιλίππῳ καὶ Μένιππος καὶ Σωκράτης καὶ Θόας καὶ Ἀγαπαῖος, οἵπερ νῦν ἔχουσι τὴν πόλιν (καὶ ταῦτ´ ᾔδεσαν ἅπαντες), Εὐφραῖος δέ τις ἄνθρωπος καὶ παρ´ ἡμῖν ποτ´ ἐνθάδ´ οἰκήσας, ὅπως ἐλεύθεροι καὶ μηδενὸς δοῦλοι ἔσονται. [9,50] Fort de cet appui, il tombe sur les peuples travaillés par des dissensions intestines; puis, voyant qu'enchaînes par la méfiance ils ne tentent point de sortir, il fait avancer ses machines, et il assiége. Je n'ajoute pas qu'il ne met aucune différence entre l'hiver et l'été, et qu'aucune saison n'est pour lui celle du repos. Tous, instruits de ces faits, et appréciant leurs conséquences, gardez-vous de laisser pénétrer la guerre dans l'Attique, et n'allez pas, l'oeil fixé sur nos bons aïeux guerroyant contre Sparte, tomber dans un abîme. Du plus loin que vous pourrez, tenez-vous sur le qui-vive; agissez ; par la terreur de vos préparatifs confinez Philippe dans ses États, mais évitez une bataille rangée. Car, pour une guerre continue, la nature, Athéniens, nous a donné sur lui mille avantages, si nous voulons faire notre devoir; la situation de son pays nous permet d'y porter le fer et le feu, et d'en ravager la plus grande partie; mais, pour une action décisive, il a sur nous la supériorité de l'expérience. Au reste, il ne suffit pas de penser ainsi, ni même de repousser cet homme les armes à la main : par principe, par raison, vous devez vous armer de haine contre ceux qui, devant vous, osent parler pour ses intérêts; car, songez-y, vous ne vaincrez jamais l'ennemi du dehors, tant que vous ne sévirez pas contre nos ennemis domestiques, ses collaborateurs en sous-ordre. Et voilà ce qui n'est ni dans votre pouvoir, ni dans votre volonté. Jupiter ! dieux immortels ! est-ce aveuglement? est-ce folie? Que dirai-je? souvent je me sens subjugué par la crainte qu'un génie malfaisant ne nous pousse à notre perte. Amis de la diffamation, ou de la jalousie, ou du sarcasme, que sais-je, enfin? vous commandez à des mercenaires, dont plus d'un ne peut désavouer ce titre, de monter à la tribune; et, s'ils déchirent quelqu'un, vous en riez ! Eh bien ! ce mal, tout cruel qu'il est, n'est pas le plus cruel encore : à de tels hommes vous garantissez plus de sûreté dans la direction des affaires qu'à l'orateur fidèle à vos intérêts. Toutefois, considérez quels malheurs prépare la facilité à écouter ces misérables : je ne citerai que des faits connus de vous tous. Parmi les magistrats d'Olynthe, les uns, partisans de Philippe, ne travaillaient que pour lui; les autres, pensant dignement, s'efforçaient de préserver leurs concitoyens de l'esclavage. Quels sont ceux qui ont perdu leur patrie? ou plutôt, qui a livré la cavalerie, et causé, par cette trahison, la ruine d'Olynthe? C'est ce parti de Philippe qui, tant que cette république subsista, en calomniait les plus zélés défenseurs, et se déchaînait contre eux avec un tel succès, que le peuple entraîné bannit Apollonide. Les Olynthiens ne sont pas les seuls que ce funeste égarement ait précipités dans les derniers malheurs. Dans Érétrie, après l'expulsion de Plutarque et de sa milice étrangère, le peuple se vit maître de la ville et de Porthmos : alors le gouvernement fut offert, à vous par les uns, à Philippe par les autres. Ecoutant de préférence, ou plutôt écoutant uniquement ces derniers, les infortunés Érétriens se laissèrent enfin persuader d'exiler ceux qui plaidaient pour eux. Leur ami, leur allié, Philippe, détache alors mille étrangers sous la conduite d'Hipponique, rase les murs de Porthmos, impose à la contrée trois tyrans, Hipparque, Automédon, Clitarque. Les Erétriens veulent ensuite secouer le joug : deux fois il les chasse de leur pays par des troupes étrangères sous les ordres d'Euryloque d'abord, puis de Parménion. Vous faut-il encore d'autres exemples? Dans Oréos, Philistide intriguait pour Philippe, de concert avec Ménippe, avec Socrate, avec Thoas, avec Agapée, aujourd'hui maîtres de cette ville; nul ne l'ignorait. Un certain Euphrée, que vous avez vu ici autrefois, parlait hautement pour la liberté.


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Dernière mise à jour : 4/09/2008