HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Les Philippiques, Discours V

Paragraphes 1-9

  Paragraphes 1-9

[5,0] Περὶ τῆς Εἰρήνης. (1) Ὁρῶ μέν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὰ παρόντα πράγματα πολλὴν δυσκολίαν ἔχοντα καὶ ταραχὴν οὐ μόνον τῷ πολλὰ προεῖσθαι καὶ μηδὲν εἶναι προὔργου περὶ αὐτῶν εὖ λέγειν, ἀλλὰ καὶ περὶ τῶν ὑπολοίπων κατὰ ταὐτὰ μηδὲ καθ' ἓν τὸ συμφέρον πάντας ἡγεῖσθαι, ἀλλὰ τοῖς μὲν ὡδί, τοῖς δ' ἑτέρως δοκεῖν. (2) Δυσκόλου δ' ὄντος φύσει καὶ χαλεποῦ τοῦ βουλεύεσθαι, ἔτι πολλῷ χαλεπώτερον ὑμεῖς αὐτὸ πεποιήκατ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι· οἱ μὲν γὰρ ἄλλοι πάντες ἄνθρωποι πρὸ τῶν πραγμάτων εἰώθασι χρῆσθαι τῷ βουλεύεσθαι, ὑμεῖς δὲ μετὰ τὰ πράγματα. Ἐκ δὲ τούτου συμβαίνει παρὰ πάντα τὸν χρόνον ὃν οἶδ' ἐγώ, τὸν μὲν οἷς ἂν ἁμάρτητ' ἐπιτιμῶντα εὐδοκιμεῖν καὶ δοκεῖν εὖ λέγειν, τὰ δὲ πράγματα καὶ περὶ ὧν βουλεύεσθ' ἐκφεύγειν ὑμᾶς. (3) Οὐ μὴν ἀλλὰ καίπερ τούτων οὕτως ἐχόντων οἴομαι καὶ πεπεικὼς ἐμαυτὸν ἀνέστηκα, ἂν ἐθελήσητε τοῦ θορυβεῖν καὶ φιλονικεῖν ἀποστάντες ἀκούειν, ὡς ὑπὲρ πόλεως βουλευομένοις καὶ τηλικούτων πραγμάτων προσήκει, ἕξειν καὶ λέγειν καὶ συμβουλεύειν δι' ὧν καὶ τὰ παρόντ' ἔσται βελτίω καὶ τὰ προειμένα σωθήσεται. (4) Ἀκριβῶς δ' εἰδώς, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὸ λέγειν περὶ ὧν αὐτὸς εἶπέ τις καὶ περὶ αὑτοῦ παρ' ὑμῖν ἀεὶ τῶν πάνυ λυσιτελούντων τοῖς τολμῶσιν ὄν, οὕτως ἡγοῦμαι φορτικὸν καὶ ἐπαχθὲς ὥστε ἀνάγκην οὖσαν ὁρῶν ὅμως ἀποκνῶ. Νομίζω δ' ἄμεινον ἂν ὑμᾶς περὶ ὧν νῦν ἐρῶ κρῖναι, μικρὰ τῶν πρότερόν ποτε ῥηθέντων ὑπ' ἐμοῦ μνημονεύσαντες. (5) Ἐγὼ γάρ, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, πρῶτον μέν, ἡνίκ' ἔπειθόν τινες ὑμᾶς, τῶν ἐν Εὐβοίᾳ πραγμάτων ταραττομένων, βοηθεῖν Πλουτάρχῳ καὶ πόλεμον ἄδοξον καὶ δαπανηρὸν ἄρασθαι, πρῶτος καὶ μόνος παρελθὼν ἀντεῖπον, καὶ μόνον οὐ διεσπάσθην ὑπὸ τῶν ἐπὶ μικροῖς λήμμασιν πολλὰ καὶ μεγάλ' ὑμᾶς ἁμαρτάνεινν πεισάντων· καὶ χρόνου βραχέος διελθόντος, μετὰ τοῦ προσοφλεῖν αἰσχύνην καὶ παθεῖν οἷα τῶν ὄντων ἀνθρώπων οὐδένες πώποτε πεπόνθασ' ὑπὸ τούτων οἷς ἐβοήθησαν, πάντες ὑμεῖς ἔγνωτε τήν τε τῶν τότε ταῦτα πεισάντων κακίαν καὶ τὰ βέλτιστ' εἰρηκότ' ἐμέ. (6) Πάλιν τοίνυν, ἄνδρες Ἀθηναῖοι, κατιδὼν Νεοπτόλεμον τὸν ὑποκριτὴν τῷ μὲν τῆς τέχνης προσχήματι τυγχάνοντ' ἀδείας, κακὰ δ' ἐργαζόμενον τὰ μέγιστα τὴν πόλιν καὶ τὰ παρ' ὑμῶν διοικοῦντα Φιλίππῳ καὶ πρυτανεύοντα, παρελθὼν εἶπον εἰς ὑμᾶς, οὐδεμιᾶς ἰδίας οὔτ' ἔχθρας οὔτε συκοφαντίας ἕνεκα, ὡς ἐκ τῶν μετὰ ταῦτ' ἔργων γέγονεν δῆλον. (7) Καὶ οὐκέτ' ἐν τούτοις αἰτιάσομαι τοὺς ὑπὲρ Νεοπτολέμου λέγοντας (οὐδὲ εἷς γὰρ ἦν), ἀλλ' αὐτοὺς ὑμᾶς· εἰ γὰρ ἐν Διονύσου τραγῳδοὺς ἐθεᾶσθε, ἀλλὰ μὴ περὶ σωτηρίας καὶ κοινῶν πραγμάτων ἦν λόγος, οὐκ ἂν οὕτως οὔτ' ἐκείνου πρὸς χάριν οὔτ' ἐμοῦ πρὸς ἀπέχθειαν ἠκούσατε. (8) Καίτοι τοῦτό γ' ὑμᾶς οἶμαι νῦν ἅπαντας ᾐσθῆσθαι, ὅτι τὴν τότ' ἄφιξιν εἰς τοὺς πολεμίους ποιησάμενος ὑπὲρ τοῦ τἀκεῖ χρήματ' ὀφειλόμεν', ὡς ἔφη, κομίσας δεῦρο λῃτουργεῖν, καὶ τούτῳ τῷ λόγῳ πλείστῳ χρησάμενος, ὡς δεινὸν εἴ τις ἐγκαλεῖ τοῖς ἐκεῖθεν ἐνθάδε τὰς εὐπορίας ἄγουσιν, ἐπειδὴ διὰ τὴν εἰρήνην ἀδείας ἔτυχεν, ἣν ἐνθάδ' ἐκέκτητ' οὐσίαν φανεράν, ταύτην ἐξαργυρίσας πρὸς ἐκεῖνον ἀπάγων οἴχεται. (9) Δύο μὲν δὴ ταῦθ' ὧν προεῖπον ἐγὼ μαρτυρεῖ τοῖς γεγενημένοις λόγοις ὀρθῶς καὶ δικαίως, οἷά περ ἦν, ἀποφανθένθ' ὑπ' ἐμοῦ· τὸ τρίτον δ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ,καὶ μόνον ἓν τοῦτ' εἰπὼν ἔτι καὶ δὴ περὶ ὧν παρελήλυθ' ἐρῶ,, ἡνίκα τοὺς ὅρκους τοὺς περὶ τῆς εἰρήνης ἀπειληφότες ἥκομεν οἱ πρέσβεις, [5,0] CINQUlÈME PHILIPPIQUE : Harangue sur la paix. (1) Ce qu'il y a d'embarrassant et de difficile dans la délibération actuelle, ô Athéniens ! c'est que, d'un côté, nous avons fait par notre négligence bien des pertes sur lesquelles il serait superflu de raisonner longuement, et que, de l'autre, ne pouvant nous accorder sur les moyens de conserver ce qui nous reste, nous sommes toujours divisés sur nos vrais intérêts. (2) Mais ce qui augmente encore l'embarras, c'est que, par un défaut qui vous est propre, au lieu de songer à prévenir le mal, vous ne délibérez que quand le mal est fait. De là vient que, tout en applaudissant à l'orateur qui vous reproche vos fautes, vous laissez les affaires vous échapper au moment même où il semble qu'elles vous occupent. (3) Malgré ces obstacles de votre part, je me flatte (et c'est ce qui me fait monter à la tribune que si, renonçant à tout esprit de contention, vous voulez m'entendre avec la tranquillité d'un peuple qui délibère sur les intérêts de la patrie et sur les affaires de la plus grande importance) je me flatte que mes avis et mes discours vous mettront en état d'améliorer votre situation, et de réparer vos pertes. (4) Je sais que, quand on le peut prendre sur soi, il est un moyen facile de réussir auprès de tous c'est de vous parler de soi-même, et de vous rappeler les avis qu'on a ouverts dans l'occasion. Mais ce moyen me déplaît si fort, que je me fais une peine d'y avoir recours, quoique j'en voie la nécessité. Je m'y résous néanmoins, persuadé que vous jugerez mieux des conseils que je vous donne, si je vous rappelle quelques-uns de ceux que je vous donnai par le passé. (5) Et d'abord, lorsque, pendant les troubles de l'Eubée, on vous conseillait de secourir Plutarque, et de vous charger d'une guerre aussi dispendieuse que peu honorable, je fus le premier et le seul qui montai à la tribune pour m'y opposer. Peu s'en fallut que je ne fusse mis en pièces par ces perfides qui, pour un vil intérêt, vous engagèrent dans mille fautes énormes. Le déshonneur dont cette guerre vous couvrit, et les insultes que vous essuyâtes, telles que jamais peuple n'en éprouva de la part de ceux qu'il voulait secourir, vous firent bientôt reconnaître la bonté de mes avis, et la perversité des citoyens qui vous avaient donné de mauvais conseils. (6) Dans une autre occasion, voyant le comédien Néoptolème obtenir de vous toute licence, grâce à son talent, porter à la république des coups mortels, abuser de son crédit pour employer toutes vos forces et toutes vos ressources en faveur de Philippe, je parus encore et je dénonçai le traître sans nul esprit de haine et de malignité, comme l'événement le fit voir. (7) Je ne m'en prendrai pas aux défenseurs de Néoptolème, puisque personne n'osa le défendre, mais à vous-mêmes, Athéniens. Quand vous eussiez assisté à de vains spectacles, et que vous n'eussiez pas eu à délibérer sur des affaires publiques et sur le salut de l'état, vous n'auriez pu nous écouter, lui avec plus d'intérêt, moi avec plus de répugnance. (8) Aucun de vous néanmoins n'ignore maintenant que cet homme qui fit alors un voyage chez nos ennemis, sous prétexte d'aller recueillir en Macédoine l'argent qui lui était dû pour revenir ici s'acquitter des charges ; que cet homme qui se plaignait sans cesse, qui trouvait affreux qu'on fit un crime à quelqu'un d'aller recevoir ses dettes, que ce même homme, dis-je, réalisa les fonds qu'il possédait chez nous, et alla s'établir auprès de Philippe avec toute sa fortune. (9) Ces deux premiers faits y justifiés par l'événement, sont une preuve de la droiture et de la sincérité des discours que je vous tins alors. Je vais vous rappeler une troisième circonstance, après quoi j'entre en matière. Au retour de l'ambassade où mes collègues et moi nous avions reçu Ies serments pour la paix, on vous promettait de la part de Philippe,


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Dernière mise à jour : 4/09/2008