HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur la couronne

ὡς



Texte grec :

[260] Μὴ γὰρ οἴεσθ' αὐτὸν φθέγγεσθαι μὲν οὕτω μέγα, ὀλολύζειν δ' οὐχ ὑπέρλαμπρον, ἐν δὲ ταῖς ἡμέραις τοὺς καλοὺς θιάσους ἄγων διὰ τῶν ὁδῶν, τοὺς ἐστεφανωμένους τῷ μαράθῳ καὶ τῇ λεύκῃ, τοὺς ὄφεις τοὺς παρείας θλίβων καὶ ὑπὲρ τῆς κεφαλῆς αἰωρῶν, καὶ βοῶν ‘εὐοῖ σαβοῖ,’ καὶ ἐπορχούμενος ‘ὑῆς ἄττης ἄττης ὑῆς,’ ἔξαρχος καὶ προηγεμὼν καὶ κιττοφόρος καὶ λικνοφόρος καὶ τοιαῦθ' ὑπὸ τῶν γρᾳδίων προσαγορευόμενος, μισθὸν λαμβάνων τούτων ἔνθρυπτα καὶ στρεπτοὺς καὶ νεήλατα, ἐφ' οἷς τίς οὐκ ἂν ὡς ἀληθῶς αὑτὸν εὐδαιμονίσειε καὶ τὴν αὑτοῦ τύχην; (261) ἐπειδὴ δ' εἰς τοὺς δημότας ἐνεγράφης ὁπωσδήποτε, ἐῶ γὰρ τοῦτο, ἐπειδή γ' ἐνεγράφης, εὐθέως τὸ κάλλιστον ἐξελέξω τῶν ἔργων, γραμματεύειν καὶ ὑπηρετεῖν τοῖς ἀρχιδίοις. ὡς δ' ἀπηλλάγης ποτὲ καὶ τούτου, πάνθ' ἃ τῶν ἄλλων κατηγορεῖς αὐτὸς ποιήσας, (262) οὐ κατῄσχυνας μὰ Δί' οὐδὲν τῶν προυπηργμένων τῷ μετὰ ταῦτα βίῳ, ἀλλὰ μισθώσας σαυτὸν τοῖς βαρυστόνοις ἐπικαλουμένοις {ἐκείνοις} ὑποκριταῖς Σιμύκᾳ καὶ Σωκράτει, ἐτριταγωνίστεις, σῦκα καὶ βότρυς καὶ ἐλάας συλλέγων ὥσπερ ὀπωρώνης ἐκ τῶν ἀλλοτρίων χωρίων, πλείω λαμβάνων ἀπὸ τούτων ἢ τῶν ἀγώνων, οὓς ὑμεῖς περὶ τῆς ψυχῆς ἠγωνίζεσθε: ἦν γὰρ ἄσπονδος καὶ ἀκήρυκτος ὑμῖν πρὸς τοὺς θεατὰς πόλεμος, ὑφ' ὧν πολλὰ τραύματ' εἰληφὼς εἰκότως τοὺς ἀπείρους τῶν τοιούτων κινδύνων ὡς δειλοὺς σκώπτεις. (263) ἀλλὰ γὰρ παρεὶς ὧν τὴν πενίαν αἰτιάσαιτ' ἄν τις, πρὸς αὐτὰ τὰ τοῦ τρόπου σου βαδιοῦμαι κατηγορήματα. τοιαύτην γὰρ εἵλου πολιτείαν, ἐπειδή ποτε καὶ τοῦτ' ἐπῆλθέ σοι ποιῆσαι, δι' ἣν εὐτυχούσης μὲν τῆς πατρίδος λαγὼ βίον ἔζης δεδιὼς καὶ τρέμων καὶ ἀεὶ πληγήσεσθαι προσδοκῶν ἐφ' οἷς σαυτῷ συνῄδεις ἀδικοῦντι, ἐν οἷς δ' ἠτύχησαν οἱ ἄλλοι, θρασὺς ὢν ὑφ' ἁπάντων ὦψαι. (264) καίτοι ὅστις χιλίων πολιτῶν ἀποθανόντων ἐθάρρησε, τί οὗτος παθεῖν ὑπὸ τῶν ζώντων δίκαιός ἐστιν; πολλὰ τοίνυν ἕτερ' εἰπεῖν ἔχων περὶ αὐτοῦ παραλείψω: οὐ γὰρ ὅσ' ἂν δείξαιμι προσόντ' αἰσχρὰ τούτῳ καὶ ὀνείδη, πάντ' οἶμαι δεῖν εὐχερῶς λέγειν, ἀλλ' ὅσα μηδὲν αἰσχρόν ἐστιν εἰπεῖν ἐμοί. (265) ἐξέτασον τοίνυν παρ' ἄλληλα τὰ σοὶ κἀμοὶ βεβιωμένα, πράως, μὴ πικρῶς, Αἰσχίνη: εἶτ' ἐρώτησον τουτουσὶ τὴν ποτέρου τύχην ἂν ἕλοιθ' ἕκαστος αὐτῶν. ἐδίδασκες γράμματα, ἐγὼ δ' ἐφοίτων. ἐτέλεις, ἐγὼ δ' ἐτελούμην. ἐγραμμάτευες, ἐγὼ δ' ἠκκλησίαζον. ἐτριταγωνίστεις, ἐγὼ δ' ἐθεώρουν. ἐξέπιπτες, ἐγὼ δ' ἐσύριττον. ὑπὲρ τῶν ἐχθρῶν πεπολίτευσαι πάντα, ἐγὼ δ' ὑπὲρ τῆς πατρίδος. (266) ἐῶ τἄλλα, ἀλλὰ νυνὶ τήμερον ἐγὼ μὲν ὑπὲρ τοῦ στεφανωθῆναι δοκιμάζομαι, τὸ δὲ μηδ' ὁτιοῦν ἀδικεῖν ἀνωμολόγημαι, σοὶ δὲ συκοφάντῃ μὲν εἶναι δοκεῖν ὑπάρχει, κινδυνεύεις δ' εἴτε δεῖ σ' ἔτι τοῦτο ποιεῖν, εἴτ' ἤδη πεπαῦσθαι μὴ μεταλαβόντα τὸ πέμπτον μέρος τῶν ψήφων. ἀγαθῇ γ', οὐχ ὁρᾷς; τύχῃ συμβεβιωκὼς τῆς ἐμῆς κατηγορεῖς. (267) φέρε δὴ καὶ τὰς τῶν λῃτουργιῶν μαρτυρίας ὧν λελῃτούργηκα ὑμῖν ἀναγνῶ. παρ' ἃς παρανάγνωθι καὶ σύ μοι τὰς ῥήσεις ἃς ἐλυμαίνου, "ἥκω νεκρῶν κευθμῶνα καὶ σκότου πύλας - - -" καὶ "κακαγγελεῖν μὲν ἴσθι μὴ θέλοντά με - - -" καὶ κακὸν κακῶς σε μάλιστα μὲν οἱ θεοί, ἔπειθ' οὗτοι πάντες ἀπολέσειαν, πονηρὸν ὄντα καὶ πολίτην καὶ τριταγωνιστήν. λέγε τὰς μαρτυρίας. Μαρτυρίαι. (268) ἐν μὲν τοίνυν τοῖς πρὸς τὴν πόλιν τοιοῦτος: ἐν δὲ τοῖς ἰδίοις εἰ μὴ πάντες ἴσθ' ὅτι κοινὸς καὶ φιλάνθρωπος καὶ τοῖς δεομένοις ἐπαρκῶν, σιωπῶ καὶ οὐδὲν ἂν εἴποιμι οὐδὲ παρασχοίμην περὶ τούτων οὐδεμίαν μαρτυρίαν, οὔτ' εἴ τινας ἐκ τῶν πολεμίων ἐλυσάμην, οὔτ' εἴ τισιν θυγατέρας συνεξέδωκα, οὔτε τῶν τοιούτων οὐδέν. (269) καὶ γὰρ οὕτω πως ὑπείληφα. ἐγὼ νομίζω τὸν μὲν εὖ παθόντα δεῖν μεμνῆσθαι πάντα τὸν χρόνον, τὸν δὲ ποιήσαντ' εὐθὺς ἐπιλελῆσθαι, εἰ δεῖ τὸν μὲν χρηστοῦ, τὸν δὲ μὴ μικροψύχου ποιεῖν ἔργον ἀνθρώπου. τὸ δὲ τὰς ἰδίας εὐεργεσίας ὑπομιμνῄσκειν καὶ λέγειν μικροῦ δεῖν ὅμοιόν ἐστι τῷ ὀνειδίζειν. οὐ δὴ ποιήσω τοιοῦτον οὐδέν, οὐδὲ προαχθήσομαι, ἀλλ' ὅπως ποθ' ὑπείλημμαι περὶ τούτων, ἀρκεῖ μοι.

Traduction française :

[260] avec une aussi forte voix, on doit primer par l'éclat des hurlements! Le jour, menant par les rues cette brillante troupe de fanatiques couronnés de fenouil et de peuplier, pressant des serpents et les élevant au-dessus de ta tête, tu vociférais, Evoè Saboë, et tu dansais en chantant, Hyès Attès, Attès Hyès. Salué par les vieilles femmes des titres de prince, de général, de porte-lierre, de porte-van, et d'autres noms magnifiques, tu en recevais pour honoraires des tourtes, des gâteaux, des pains frais. Qui donc ne proclamerait ton bonheur? qui n'exalterait une telle fortune? A peine inscrit dans une tribu (de qu'elle manière? passons), tu choisis la fonction la plus noble, tu te fis copiste et valet des magistrats du dernier rang. Tu quittas aussi ce métier, après y avoir fait tout ce que tu reproches aux autres; et, par Jupiter! tu ne flétris pas ce brillant début par la suite de ta vie : tu te mis aux gages de ces histrions fameux, les Simylos et les Socrate, appelés les Soupireurs. Tu jouais les troisièmes rôles; maraudeur, tu cueillais figues, raisins, olives, comme si tu avais acheté la récolte. Dans ces expéditions tu reçus encore plus de coups que sur le théâtre, où tes camarades et toi vous risquiez votre vie. Point de trêve ! les spectateurs vous faisaient une guerre implacable. Tant de glorieuses blessures t'ont bien acquis le droit d'accuser de lâcheté ceux qui n'ont pas connu ces périls! Passons encore; ces vices, On peut les attribuer à l'indigence : arrivons aux choses dont la source est dans ton coeur. Dès que tu te fus avisé de te mêler aussi du gouvernement, ton système politique fut tel que, dans les prospérités de la patrie, tu as mené la vie d'un lièvre, tremblant, rongé de crainte, toujours dans l'attente du supplice dû aux trahisons que te reprochait ta conscience ; mais hardi, bravant tous les regards, quand tes compatriotes étaient malheureux. Or, celui qui triomphe de la mort de mille citoyens, quel châtiment ne mérite-t-il point de la part de ceux qui survivent? J'aurais encore beaucoup à dire; je m'arrête. Loin de dévoiler au hasard toutes ces ignominies, je ne dois toucher qu'à celles qui ne me souilleront pas moi-même. Rapproche donc, Eschine, ta vie de la mienne, mais avec calme, sans aigreur ; puis demande à ces citoyens laquelle chacun d'eux voudrait choisir. Tu enseignais les premières lettres; moi, j'avais des maîtres; tu servais dans les mystères, j'étais initié; tu étais danseur, moi chorége; scribe, moi orateur ; histrion subalterne, moi spectateur ; tu tombais sur la scène, je sifflais ! Homme d'État, tu faisais tout pour l'ennemi; moi, tout pour la patrie : et, pour abréger le parallèle, aujourd'hui même où il est question pour moi d'une couronne, nous sommes jugés tous deux, moi irréprochable, oi calomniateur ; seulement, tu cours risque de quitter le métier, si tu n'obtiens pas la cinquième partie des suffrages. Tu le vois, Eschine : brillante compagne de ta vie, cette fortune te permet d'accuser mon misérable sort ! Je vais produire toutes les pièces qui attestent les charges publiques que j'ai remplies. Par représailles, lis-nous ces tirades si maltraitées par toi : De l'éternelle nuit, je quitte les abîmes, ou : "Sachez que, malgré moi, j'annonce les désastres" ; ou bien : "Malheur à toi, méchant !..." Que les Dieux, que nos juges t'exterminent, scélérat, perfide citoyen, histrion subalterne! Qu'on lise les témoignages. Témoignages. Voilà donc ce que je fus pour ma patrie. Dans les relations privées, si vous ne savez tous que j'ai été doux, humain, secourable à ceux qui avaient besoin, je me tais, je n'ajoute pas une parole, je ne produis pas un témoin, ni sur les captifs que j'ai pu racheter, ni sur les filles que j'ai dotées, ni sur aucune action pareille. Car voici mon sentiment à ce sujet. Qu'un service soit sans cesse présent à la mémoire de celui qui l'a reçu, et promptement oublié du bienfaiteur, si l'un veut être reconnaissant, l'autre généreux. Publier ses bienfaits, c'est presque les reprocher. Je ne ferai rien de semblable, je n'en viendrai jamais là. Quoi qu'on pense de moi à cet égard, cette opinion me suffit.





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Dernière mise à jour : 17/11/2005