HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur la couronne

ὡς



Texte grec :

[220] Τί οὖν; εἴποι τις ἄν, σὺ τοσοῦθ' ὑπερῆρας ῥώμῃ καὶ τόλμῃ ὥστε πάντα ποιεῖν αὐτός; οὐ ταῦτα λέγω, ἀλλ' οὕτως ἐπεπείσμην μέγαν εἶναι τὸν κατειληφότα κίνδυνον τὴν πόλιν ὥστ' οὐκ ἐδόκει μοι χώραν οὐδὲ πρόνοιαν οὐδεμίαν τῆς ἰδίας ἀσφαλείας διδόναι, ἀλλ' ἀγαπητὸν εἶναι, εἰ μηδὲν παραλιπών τις ἃ δεῖ πράξειεν. (221) ἐπεπείσμην δ' ὑπὲρ ἐμαυτοῦ, τυχὸν μὲν ἀναισθητῶν, ὅμως δ' ἐπεπείσμην, μήτε γράφοντ' ἂν ἐμοῦ γράψαι {βέλτιον} μηδένα μήτε πράττοντα πρᾶξαι μήτε πρεσβεύοντα πρεσβεῦσαι προθυμότερον μηδὲ δικαιότερον. διὰ ταῦτ' ἐν πᾶσιν ἐμαυτὸν ἔταττον. Λέγε τὰς ἐπιστολὰς τὰς τοῦ Φιλίππου.Ἐπιστολαί (222) εἰς ταῦτα κατέστησε Φίλιππον ἡ ἐμὴ πολιτεία, Αἰσχίνη: ταύτην τὴν φωνὴν ἐκεῖνος ἀφῆκε, πολλοὺς καὶ θρασεῖς τὰ πρὸ τούτων τῇ πόλει λόγους ἐπαιρόμενος. ἀνθ' ὧν δικαίως ἐστεφανούμην ὑπὸ τουτωνί, καὶ σὺ παρὼν οὐκ ἀντέλεγες, ὁ δὲ γραψάμενος Διώνδας τὸ μέρος τῶν ψήφων οὐκ ἔλαβεν. Καί μοι λέγε ταῦτα τὰ ψηφίσματα τὰ ἀποπεφευγότα, ὑπὸ τούτου δ' οὐδὲ γραφέντα. Ψηφίσματα. (223) ταυτὶ τὰ ψηφίσματ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὰς αὐτὰς συλλαβὰς καὶ ταὐτὰ ῥήματ' ἔχει ἅπερ πρότερον μὲν Ἀριστόνικος, νῦν δὲ Κτησιφῶν γέγραφεν οὑτοσί. καὶ ταῦτ' Αἰσχίνης οὔτ' ἐδίωξεν αὐτὸς οὔτε τῷ γραψαμένῳ συγκατηγόρησεν. καίτοι τότε τὸν Δημομέλη τὸν ταῦτα γράφοντα καὶ τὸν Ὑπερείδην, εἴπερ ἀληθῆ μου νῦν κατηγορεῖ, μᾶλλον ἂν εἰκότως ἢ τόνδ' ἐδίωκεν. (224) διὰ τί; ὅτι τῷδε μὲν ἔστ' ἀνενεγκεῖν ἐπ' ἐκείνους καὶ τὰς τῶν δικαστηρίων γνώσεις καὶ τὸ τοῦτον αὐτὸν ἐκείνων μὴ κατηγορηκέναι ταὐτὰ γραψάντων ἅπερ οὗτος νῦν, καὶ τὸ τοὺς νόμους μηκέτ' ἐᾶν περὶ τῶν οὕτω πραχθέντων κατηγορεῖν, καὶ πόλλ' ἕτερα: τότε δ' αὐτὸ τὸ πρᾶγμ' ἂν ἐκρίνετ' ἐφ' αὑτοῦ, πρίν τι τούτων προλαβεῖν. (225) ἀλλ' οὐκ ἦν, οἶμαι, τόθ' ὃ νυνὶ ποιεῖν, ἐκ παλαιῶν χρόνων καὶ ψηφισμάτων πολλῶν ἐκλέξαντα, ἃ μήτε προῄδει μηδεὶς μήτ' ἂν ᾠήθη τήμερον ῥηθῆναι, διαβάλλειν, καὶ μετενεγκόντα τοὺς χρόνους καὶ προφάσεις ἀντὶ τῶν ἀληθῶν ψευδεῖς μεταθέντα τοῖς πεπραγμένοις δοκεῖν τι λέγειν. (226) οὐκ ἦν τότε ταῦτα, ἀλλ' ἐπὶ τῆς ἀληθείας, ἐγγὺς τῶν ἔργων, ἔτι μεμνημένων ὑμῶν καὶ μόνον οὐκ ἐν ταῖς χερσὶν ἕκαστ' ἐχόντων, πάντες ἐγίγνοντ' ἂν οἱ λόγοι. διόπερ τοὺς παρ' αὐτὰ τὰ πράγματ' ἐλέγχους φυγὼν νῦν ἥκει, ῥητόρων ἀγῶνα νομίζων, ὥς γ' ἐμοὶ δοκεῖ, καὶ οὐχὶ τῶν πεπολιτευμένων ἐξέτασιν ποιήσειν ὑμᾶς, καὶ λόγου κρίσιν, οὐχὶ τοῦ τῇ πόλει συμφέροντος ἔσεσθαι. (227) εἶτα σοφίζεται καὶ φησὶ προσήκειν ἧς μὲν οἴκοθεν ἥκετ' ἔχοντες δόξης περὶ ἡμῶν ἀμελῆσαι, ὥσπερ δ', ὅταν οἰόμενοι περιεῖναι χρήματά τῳ λογίζησθε, ἂν καθαραὶ ὦσιν αἱ ψῆφοι καὶ μηδὲν περιῇ, συγχωρεῖτε, οὕτω καὶ νῦν τοῖς ἐκ τοῦ λόγου φαινομένοις προσθέσθαι. θεάσασθε τοίνυν ὡς σαθρόν, ὡς ἔοικεν, ἔστι φύσει πᾶν ὅ τι ἂν μὴ δικαίως ᾖ πεπραγμένον. (228) ἐκ γὰρ αὐτοῦ τοῦ σοφοῦ τούτου παραδείγματος ὡμολόγηκε νῦν γ' ἡμᾶς ὑπάρχειν ἐγνωσμένους ἐμὲ μὲν λέγειν ὑπὲρ τῆς πατρίδος, αὐτὸν δ' ὑπὲρ Φιλίππου: οὐ γὰρ ἂν μεταπείθειν ὑμᾶς ἐζήτει μὴ τοιαύτης οὔσης τῆς ὑπαρχούσης ὑπολήψεως περὶ ἑκατέρου. (229) καὶ μὴν ὅτι γ' οὐ δίκαια λέγει μεταθέσθαι ταύτην τὴν δόξαν ἀξιῶν, ἐγὼ διδάξω ῥᾳδίως, οὐ τιθεὶς ψήφους οὐ γάρ ἐστιν ὁ τῶν πραγμάτων οὗτος λογισμόσ, ἀλλ' ἀναμιμνῄσκων ἕκαστ' ἐν βραχέσι, λογισταῖς ἅμα καὶ μάρτυσι τοῖς ἀκούουσιν ὑμῖν χρώμενος. ἡ γὰρ ἐμὴ πολιτεία, ἧς οὗτος κατηγορεῖ, ἀντὶ μὲν τοῦ Θηβαίους μετὰ Φιλίππου συνεμβαλεῖν εἰς τὴν χώραν, ὃ πάντες ᾤοντο, μεθ' ἡμῶν παραταξαμένους ἐκεῖνον κωλύειν ἐποίησεν.

Traduction française :

[220] Quoi! me dira-t-on, as-tu sur les autres une telle supériorité de force et d'audace, que seul tu suffises à tout? Je ne dis pas cela ; mais je le voyais si grand, le péril de ma patrie, qu'elle me semblait réclamer tous mes instants, faire taire toute sollicitude personnelle, heureuse qu'un citoyen portât tout le poids des affaires. Or, j'avais de moi cette opinion, peut-être à tort, mais enfin je l'avais, que, pour les décrets, pour leur exécution, pour les ambassades, nul n'agirait avec plus de sagesse., de zèle, d'intégrité que moi. C'est pourquoi je me plaçai à tous les postes. Lis les lettres de Philippe. Lettres. Voilà, Eschine; jusqu'où ma politique a rabaissé Philippe; tel est le langage auquel j'ai fait descendre celui qui avait lancé contre la République tant de menaces hautaines. Aussi, je fus justement couronné par ces citoyens; et toi, qui étais présent, tu ne t'y opposas point. Diondas m'accusa, mais n'obtint pas le cinquième des suffrages. - Lis les décrets qui ne furent ni condamnés par les juges, ni attaqués par Eschine. Décrets. Ces décrets, hommes d'Athènes ! sont conçus dans les mêmes termes qu'autrefois celui d'Aristonique, et qu'aujourd'hui celui de Ctésiphon : or, loin de les attaquer de son chef, Eschine n'a pas même secondé l'accusateur. Cependant, si ses imputations actuelles étaient fondées, il pouvait poursuivre Démomèle et Hypéride, auteurs des décrets, avec plus d'apparence de justice qu'il ne poursuit maintenant Ctésiphon. Pourquoi? parce que Ctésiphon peut s'appuyer et de leur exemple, et des arrêts des tribunaux, et du silence d'Eschine lui-même sur plusieurs décrets parfaitement conformes au sien, et des lois qui ne permettent pas de remettre en question la chose jugée, et de bien d'autres raisons. Alors, au contraire, on eût examiné la cause en elle-même, sans aucun de ces préjugés. Mais, alors aussi, l'accusateur n'aurait pu, comme aujourd'hui fouiller dans de vieilles annales, dans un amas de décrets, exhumer ce que personne ne s'attendait à voir reparaître; calomnier à l'aise, confondre l'ordre des temps, aux vrais motifs en substituer de faux, enfin jouer l'éloquence. Non, ces secours alors n'existaient pas. En face de la vérité, devant les faits encore présents à votre mémoire et comme sous votre main, il eût fallu tout dire. Aussi a-t-il fui les preuves qui jaillissent des faits récents ; et c'est bien tard, c'est aujourd'hui qu'il entre en lice, s'imaginant sans doute que ce serait ici un combat d'orateur, et non une recherche sévère sur notre administration ; un jugement sur des périodes, et non sur les intérêts de la patrie ! Subtil sophiste, à l'entendre, vous devez déposer l'opinion que vous apportez ici sur nous deux. Persuadés, dit-il, qu'un comptable est en reste, vous examinez ses comptes; mais, s'ils sont trouvés justes, si rien n'est dû, vous lui donnez décharge : de même ici, rendez-vous à l'évidence des preuves. Voyez comme, par un juste retour, l'oeuvre de l'iniquité se brise elle-même. Par cette adroite comparaison il avoue que vous me reconnaissez pour l'orateur dela patrie, et lui pour l'orateur de Philippe. S'il ne savait que telle est votre pensée sur chacun de nous, il ne s'efforcerait point de la hanger ; prétention injuste, comme je le prouverai aisément, non avec des jetons, ce n'est pas ainsi que l'on rend compte des affaires, mais par le court exposé de chaque fait. Vous serez à la fois mes témoins et mes juges. Voici ce qu'a produit cette politique qu'il a tant décriée. Les Thébains, suivant l'attente générale, allaient fondre sur notre pays avec Philippe : je les ai joints à nous pour l'arrêter.





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Dernière mise à jour : 17/11/2005