HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Démosthène, Sur la couronne

δὲ



Texte grec :

[320] Ὧν, ὅτε μὲν τῇ πόλει τὰ βέλτισθ' ἑλέσθαι παρῆν, ἐφαμίλλου τῆς εἰς τὴν πατρίδ' εὐνοίας ἐν κοινῷ πᾶσι κειμένης, ἐγὼ κράτιστα λέγων ἐφαινόμην, καὶ τοῖς ἐμοῖς καὶ ψηφίσμασι καὶ νόμοις καὶ πρεσβείαις ἅπαντα διῳκεῖτο, ὑμῶν δ' οὐδεὶς ἦν οὐδαμοῦ, πλὴν εἰ τούτοις ἐπηρεάσαι τι δέοι: ἐπειδὴ δ' ἃ μήποτ' ὤφελεν συνέβη, καὶ οὐκέτι συμβούλων ἀλλὰ τῶν τοῖς ἐπιταττομένοις ὑπηρετούντων καὶ τῶν κατὰ τῆς πατρίδος μισθαρνεῖν ἑτοίμων καὶ τῶν κολακεύειν ἕτερον βουλομένων ἐξέτασις ἦν, τηνικαῦτα σὺ καὶ τούτων ἕκαστος ἐν τάξει καὶ μέγας καὶ λαμπρὸς ἱπποτρόφος, ἐγὼ δ' ἀσθενής, ὁμολογῶ, ἀλλ' εὔνους μᾶλλον ὑμῶν τουτοισί. (321) δύο δ', ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τὸν φύσει μέτριον πολίτην ἔχειν δεῖ οὕτω γάρ μοι περὶ ἐμαυτοῦ λέγοντι ἀνεπιφθονώτατον εἰπεῖν, ἐν μὲν ταῖς ἐξουσίαις τὴν τοῦ γενναίου καὶ τοῦ πρωτείου τῇ πόλει προαίρεσιν διαφυλάττειν, ἐν παντὶ δὲ καιρῷ καὶ πράξει τὴν εὔνοιαν: τούτου γὰρ ἡ φύσις κυρία, τοῦ δύνασθαι δὲ καὶ ἰσχύειν ἕτερα. ταύτην τοίνυν παρ' ἐμοὶ μεμενηκυῖαν εὑρήσεθ' ἁπλῶς. (322) ὁρᾶτε δέ. οὐκ ἐξαιτούμενος, οὐκ εἰς Ἀμφικτύονας δίκας ἐπαγόντων, οὐκ ἀπειλούντων, οὐκ ἐπαγγελλομένων, οὐχὶ τοὺς καταράτους τούτους ὥσπερ θηρία μοι προσβαλλόντων, οὐδαμῶς ἐγὼ προδέδωκα τὴν εἰς ὑμᾶς εὔνοιαν. τὸ γὰρ ἐξ ἀρχῆς εὐθὺς ὀρθὴν καὶ δικαίαν τὴν ὁδὸν τῆς πολιτείας εἱλόμην, τὰς τιμάς, τὰς δυναστείας, τὰς εὐδοξίας τὰς τῆς πατρίδος θεραπεύειν, ταύτας αὔξειν, μετὰ τούτων εἶναι. (323) οὐκ ἐπὶ μὲν τοῖς ἑτέρων εὐτυχήμασι φαιδρὸς ἐγὼ καὶ γεγηθὼς κατὰ τὴν ἀγορὰν περιέρχομαι, τὴν δεξιὰν προτείνων καὶ εὐαγγελιζόμενος τούτοις οὓς ἂν ἐκεῖσ' ἀπαγγελεῖν οἴωμαι, τῶν δὲ τῆς πόλεως ἀγαθῶν πεφρικὼς ἀκούω καὶ στένων καὶ κύπτων εἰς τὴν γῆν, ὥσπερ οἱ δυσσεβεῖς οὗτοι, οἳ τὴν μὲν πόλιν διασύρουσιν, ὥσπερ οὐχ αὑτοὺς διασύροντες, ὅταν τοῦτο ποιῶσιν, ἔξω δὲ βλέπουσι, καὶ ἐν οἷς ἀτυχησάντων τῶν Ἑλλήνων ηὐτύχησ' ἕτερος, ταῦτ' ἐπαινοῦσι καὶ ὅπως τὸν ἅπαντα χρόνον μενεῖ φασὶ δεῖν τηρεῖν. (324) μὴ δῆτ', ὦ πάντες θεοί, μηδεὶς ταῦθ' ὑμῶν ἐπινεύσειεν, ἀλλὰ μάλιστα μὲν καὶ τούτοις βελτίω τινὰ νοῦν καὶ φρένας ἐνθείητε, εἰ δ' ἄρ' ἔχουσιν ἀνιάτως, τούτους μὲν αὐτοὺς καθ' ἑαυτοὺς ἐξώλεις καὶ προώλεις ἐν γῇ καὶ θαλάττῃ ποιήσατε, ἡμῖν δὲ τοῖς λοιποῖς τὴν ταχίστην ἀπαλλαγὴν τῶν ἐπηρτημένων φόβων δότε καὶ σωτηρίαν ἀσφαλῆ.

Traduction française :

[320] Tant que la République a pu choisir les meilleurs conseils, tant qu'il a été permis à tous les citoyens de rivaliser de zèle, c'est moi qu'on a vu proposer les avis les plus utiles ; c'est sur mes décrets, mes lois, mes ambassades, que tout se réglait ; aucun de vous n'a jamais paru que pour nuire au Peuple. Après les événements (que les Dieux ne les ont-ils détournés!), quand on cherchait, au lieu de fidèles conseillers, des esclaves dociles, des traîtres, des mercenaires, des adulateurs, alors tes pareils et toi vous brillâtes au premier rang, nourrissant de beaux coursiers ; moi, j'étais peu de chose, il est vrai, mais j'avais de meilleures intentions que vous pour la patrie ! Deux grandes qualités, hommes d'Athènes ! caractérisent l'honnête citoyen, titre que je puis prendre sans irriter l'envie : dans l'exercice de la puissance, une fermeté inébranlable à maintenir l'honneur et la prééminence de la République; en tout temps, pour chaque fait, du dévouement. Ce dernier point dépend de nous, le coeur en est maître ; mais la puissance est hors de nous. Le dévouement ! vous le trouvez en moi, constant, inaltérable. Voyez, en effet. On a demandé ma tête, on m'a cité au tribunal des Amphictyons, on a mis en jeu menaces et promesses, on a lâché sur moi ces misérables comme des bêtes féroces : j'ai toujours été fidèle à mon zèle pour vous. Dès mes premiers pas, j'ai choisi la route la plus droite : soutenir les prérogatives, la puissance, la gloire de ma patrie, les étendre, m'identifier avec elles, telle a été ma politique. Quand l'étranger prospère, on ne me voit pas, rayonnant de joie, me promener sur la place publique, tendre la main, conter l'heureuse nouvelle à qui ne manquera pas de la transmettre en Macédoine. Si notre ville a quelque bonheur, je ne l'apprends pas en frissonnant, en gémissant, le regard abattu, ainsi que ces impies qui décrient la République, comme si ce n'était. pas se décrier eux-mêmes ; qui, toujours l'oeil au dehors, exaltent les succès de celui qui est heureux du malheur de la Grèce, et veulent qu'on s'applique à les perpétuer. Rejetez tous, Dieux immortels ! leurs coupables voeux ! Corrigez, corrigez leur esprit et leur coeur ! Mais, si leur méchanceté est incurable, puissent-ils, isolés dans le monde, périr avant le temps, sur la terre, sur les flots ! Pour nous, dernière espérance de la patrie, hâtez-vous de dissiper les craintes suspendues sur nos têtes, et d'assurer notre salut !





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Dernière mise à jour : 17/11/2005