[5,7] CHAPITRE VII.
Ὅθεν καὶ Αἰγύπτιοι οὐ τοῖς ἐπιτυχοῦσι τὰ παρὰ σφίσιν ἀνετίθεντο μυστήρια
οὐδὲ μὴν βεβήλοις τὴν τῶν θείων εἴδησιν ἐξέφερον, ἀλλ´ ἢ μόνοις γε τοῖς
μέλλουσιν ἐπὶ βασιλείαν προϊέναι καὶ τῶν ἱερέων τοῖς κριθεῖσιν εἶναι
δοκιμωτάτοις ἀπό τε τῆς τροφῆς καὶ τῆς παιδείας καὶ τοῦ γένους.
Ὅμοια γοῦν τοῖς Ἑβραϊκοῖς κατά γε τὴν ἐπίκρυψιν καὶ τὰ τῶν Αἰγυπτίων
αἰνίγματα. Αἰγυπτίων οἳ μὲν ἐπὶ πλοίου, οἳ δὲ ἐπὶ κροκοδείλου τὸν ἥλιον
δεικνύουσι. σημαίνουσι δὲ ὅτι ὁ ἥλιος, δι´ ἀέρος γλυκεροῦ καὶ ὑγροῦ τὴν πορείαν
ποιούμενος, γεννᾷ τὸν χρόνον, ὃν αἰνίσσεται ὁ κροκόδειλος διά τινα ἄλλην
ἱερατικὴν ἱστορίαν. ναὶ μὴν καὶ ἐν Διοσπόλει τῆς Αἰγύπτου ἐπὶ τοῦ ἱεροῦ
καλουμένου πυλῶνος διατετύπωται παιδίον μὲν γενέσεως σύμβολον, φθορᾶς δὲ
ὁ γέρων, θεοῦ τε αὖ ὁ ἱέραξ, ὡς ὁ ἰχθὺς μίσους, καὶ κατ´ ἄλλο πάλιν
σημαινόμενον ὁ κροκόδειλος ἀναιδείας. φαίνεται τοίνυν συντιθέμενον τὸ πᾶν
σύμβολον δηλωτικὸν εἶναι τοῦδε·
« Ὦ γινόμενοι καὶ ἀπογινόμενοι, θεὸς μισεῖ ἀναίδειαν.»
Τά τε ὦτα καὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς οἱ δημιουργοῦντες ἐξ ὕλης τιμίας καθιεροῦσιν
τοῖς θεοῖς ἀνατιθέντες εἰς τοὺς νεώς, τοῦτο δήπου αἰνισσόμενοι ὡς πάντα θεὸς
ὁρᾷ καὶ ἀκούει. πρὸς τοῖσδε ἀλκῆς μὲν καὶ ῥώμης σύμβολον αὐτοῖς ὁ λέων·
ὥσπερ ἀμέλει γῆς τε αὐτῆς καὶ γεωργίας καὶ τροφῆς ὁ βοῦς, ἀνδρείας τε καὶ
παρρησίας ὁ ἵππος, ἀλκῆς τε αὖ μετὰ συνέσεως ἡ σφίγξ, τὸ μὲν σῶμα πᾶν
λέοντος, τὸ πρόσωπον δὲ ἀνθρώπου ἔχουσα. ὁμοίως τε τούτοις σύνεσιν καὶ
μνήμην καὶ κράτος καὶ τέχνην ὁ ἄνθρωπος αἰνισσόμενος τοῖς ἱεροῖς πρὸς αὐτῶν
ἐγγλύφεται. ἤδη δὲ κἀν ταῖς καλουμέναις παρ´ αὐτοῖς κωμασίαις τῶν θεῶν
χρυσᾶ ἀγάλματα, δύο μὲν κύνας, ἕνα δὲ ἱέρακα καὶ ἶβιν μίαν περιφέρουσι καὶ
καλοῦσι τὰ τέσσαρα τῶν ἀγαλμάτων εἴδωλα τέσσαρα γράμματα. εἰσὶ γοῦν οἱ
μὲν κύνες σύμβολα τῶν δυεῖν ἡμισφαιρίων, οἷον περιπολούντων καὶ
φυλασσόντων· ὁ δὲ ἱέραξ ἡλίου· πυρώδης γὰρ καὶ ἀναιρετικός· αὐτίκα τὰς
λοιμικὰς νόσους ἡλίῳ ἀνατιθέασιν· ἡ δὲ ἶβις σελήνης, τὰ μὲν σκιερὰ τῷ μέλανι,
τὰ δὲ φωτεινὰ τῷ λευκῷ τῶν πτίλων εἰκαζόντων. εἰσὶν δ´ οἳ τοὺς μὲν τροπικοὺς
πρὸς τῶν κυνῶν μηνύεσθαι βούλονται, οἳ δὴ διαφυλάσσουσι καὶ πυλωροῦσι τὴν
ἐπὶ νότον καὶ ἄρκτον πάροδον τοῦ ἡλίου· τὸν δ´ ἰσημερινόν, ὑψηλὸν ὄντα καὶ
διακεκαυμένον, ὁ ἱέραξ δηλοῖ, καθάπερ ἡ ἶβις τὸν λοξόν· ἀριθμοῦ γὰρ ἐπινοίας
καὶ μέτρου μάλιστα τῶν ζῴων ἡ ἶβις ἀρχὴν παρεσχῆσθαι τοῖς Αἰγυπτίοις δοκεῖ,
ὡς τῶν κύκλων ὁ λοξός.
| [5,7] CHAPITRE VII.
Nous trouvons les mêmes précautions chez les Égyptiens. Au lieu de révéler à tous
indistinctement le sens de leurs mystères, et de confier aux profanes la connaissance
des choses divines, ils n'admettaient à ces initiations que ceux qui étaient destinés à
la royauté, et ceux d'entre les prêtres qui avaient pour eux la triple recommandation
de l'éducation, de la doctrine et de la naissance.
Les symboles de l'Égypte ont donc, par leur sens énigmatique, un grand rapport avec
les symboles des Hébreux. L'allégorie égyptienne représente le soleil tantôt sous la
forme d'un navire, tantôt sous la forme d'un crocodile. Elle veut indiquer par là que
le soleil, traversant l'air doux et humide, engendre le temps dont le crocodile est la
figure emblématique, suivant une autre tradition sacerdotale. A Diospolis, ville
d'Egypte, on voit, dit on, dans un lieu que l'on appelle le Vestibule sacré, un petit
enfant, symbole de la naissance, et un vieillard, symbole de la mort. A côté d'eux, un
épervier figure la Divinité, un poisson, la haine. A l'extrémité du tableau allégorique
un crocodile exprime l'impudence. L'ensemble du symbole nous parait avoir cette
signification :
« Ô vous qui naissez et qui mourez, n'oubliez pas que Dieu hait l'impudence. »
Les prêtres égyptiens fabriquent encore avec une matière précieuse des oreilles et des
yeux, qu'ils consacrent et suspendent dans les temples, sans doute pour avertir les
assistants que la Divinité est tout yeux et tout oreilles. Joignez à cela que le lion est
chez eux le symbole de la force et du courage ; que le bœuf représente
indubitablement la terre, l'agriculture, les aliments; que le cheval est l'emblème du
courage et de l'indépendance, et que le sphinx unit la force à l'intelligence, puisqu'il a
tout le corps du lion et le visage de l'homme. Veulent-ils désigner la perspicacité, la
mémoire, la puissance, l'art et l'industrie? Par un procédé semblable, ils sculptent
dans leurs temples l'effigie d'un homme. En outre, dans les banquets des dieux, qu'ils
nomment komasies, ils portent autour des tables quatre statues d'or ; la première et la
seconde statues représentent un chien, la troisième un épervier, et la quatrième un
ibis. Ils appellent ces quatre effigies les quatre lettres. Les deux chiens sont les
symboles des deux hémisphères, parce que ceux-ci roulent sur eux-mêmes dans une
orbite qu'ils gardent invariablement. L'épervier figure le soleil avec ses rayons
enflammés, et sa puissance de destruction ; car les Égyptiens attribuent au soleil les
maladies pestilentielles. L'ibis représente la lune ; ses plumes noires rappellent
l'ombre, et ses plumes blanches la lumière de cette planète. Selon une autre
interprétation, les deux chiens désigneraient les deux tropiques, sentinelles vigilantes
qui, placées l'une au seuil des régions australes, l'autre au seuil des régions boréales,
surveillent la marche du soleil quand il s'avance vers l'un de ces points. L'épervier
serait la ligne équinoxiale, à cause de l'élévation de cette ligne et de la chaleur qui la
brûle; l'ibis signifierait le cercle oblique, autrement le Zodiaque. Car c'est l'ibis, parmi
les autres animaux, comme le cercle oblique, parmi les autres cercles, qui
paraissent avoir conduit les Égyptiens à la découverte de la numération et de
l'arpentage.
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