[4,2] CHAPITRE II.
Ἔστω δὲ ἡμῖν τὰ ὑπομνήματα, ὡς πολλάκις εἴπομεν, διὰ τοὺς ἀνέδην ἀπείρως
ἐντυγχάνοντας ποικίλως, ὡς αὐτό που τοὔνομά φησι, διεστρωμένα, ἀπ´ ἄλλου
εἰς ἄλλο συνεχὲς μετιόντα, καὶ ἕτερον μέν τι κατὰ τὸν εἱρμὸν τῶν λόγων
μηνύοντα, ἐνδεικνύμενα δὲ ἄλλο τι.
« Χρυσὸν γὰρ οἱ διζήμενοι»,
φησὶν Ἡράκλειτος,
«γῆν πολλὴν ὀρύσσουσι καὶ εὑρίσκουσιν ὀλίγον,»
Οἱ δὲ τοῦ χρυσοῦ ὄντως γένους τὸ συγγενὲς μεταλλεύοντες εὑρήσουσι τὸ πολὺ
ἐν ὀλίγῳ· εὑρήσει γὰρ τὸν συνήσοντα ἕνα ἡ γραφή. Συλλαμβάνουσι μὲν οὖν
πρός τε ἀνάμνησιν πρός τε ἔμφασιν ἀληθείας τῷ οἵῳ τε ζητεῖν μετὰ λόγου οἱ τῶν
ὑπομνημάτων Στρωματεῖς. Δεῖ δὲ καὶ ἡμᾶς τούτοις προσεκπονεῖν καὶ
προσεφευρίσκειν ἕτερα, ἐπεὶ καὶ τοῖς ὁδὸν ἀπιοῦσιν ἣν οὐκ ἴσασιν ἀρκεῖ τὴν
φέρουσαν ὑποσημῆναι μόνον, βαδιστέον δὲ τὸ μετὰ τοῦτο ἤδη καὶ τὴν λοιπὴν
ἑαυτοῖς ἐξευρετέον, ὥσπερ φασὶ καὶ δούλῳ τινὶ χρωμένῳ ποτὲ τί ἂν ποιῶν τὸν
δεσπότην ἀρέσαιτο ἀνειπεῖν τὴν Πυθίαν,
« Εὑρήσεις ἐὰν ζητήσῃς».
Χαλεπὸν οὖν τῷ ὄντι ὡς ἔοικεν λανθάνον καλὸν ἐξευρεῖν, ἐπεὶ
«τῆς ἀρετῆς ἱδρὼς»
πρόκειται,
Μακρὸς δὲ καὶ ὄρθιος οἶμος ἐς αὐτὴν
καὶ τρηχὺς τὸ πρῶτον· ἐπὴν δ´ εἰς ἄκρον ἵκηται,
ῥηιδίη δὴ ´πειτα πέλει, χαλεπή περ ἐοῦσα.
«Στενὴ» γὰρ τῷ ὄντι «καὶ τεθλιμμένη ἡ ὁδὸς» κυρίου, καὶ
« Βιαστῶν ἐστιν ἡ βασιλεία τοῦ θεοῦ»,
ὅθεν
« Ζήτει» φησὶ «καὶ εὑρήσεις,»
τῆς βασιλικῆς ὄντως ἐχόμενος ὁδοῦ καὶ μὴ παρεκτρέχων. Εἰκότως οὖν πολὺ τὸ
γόνιμον ἐν ὀλίγῳ σπέρματι τῶν ἐμπεριεχομένων τῇδε τῇ πραγματείᾳ
δογμάτων, «ὥσπερ τὸ παμβότανον τοῦ ἀγροῦ,» φησὶν ἡ γραφή. ᾗ καὶ τὴν
ἐπιγραφὴν κυρίαν ἔχουσιν οἱ τῶν ὑπομνημάτων Στρωματεῖς ἀτεχνῶς κατὰ τὴν
παλαιὰν ἐκείνην ἀπηνθισμένοι προσφοράν, περὶ ἧς ὁ Σοφοκλῆς γράφει·
Ἦν μὲν γὰρ οἰὸς μαλλός, ἦν δ´ ἀπ´ ἀμπέλων
σπονδή τε καὶ ῥὰξ εὖ τεθησαυρισμένη,
ἐνῆν δὲ παγκάρπεια συμμιγὴς ὀλαῖς
λίπος τ´ ἐλαίου καὶ τὸ ποικιλώτατον
ξανθῆς μελίσσης κηρόπλαστον ὄργανον.
Αὐτίκα οἱ Στρωματεῖς ἡμῶν κατὰ τὸν γεωργὸν Τιμοκλέους τοῦ κωμικοῦ
Σῦκα, ἔλαιον, ἰσχάδας, μέλι
προσοδεύουσι, καθάπερ ἐκ παμφόρου χωρίου. Δι´ ἣν εὐκαρπίαν ἐπιφέρει·
Σὺ μὲν εἰρεσιώνην, οὐ γεωργίαν λέγεις,
ἐπιφωνεῖν γὰρ εἰώθεσαν Ἀθηναῖοι·
εἰρεσιώνη σῦκα φέρει καὶ πίονας ἄρτους
καὶ μέλι ἐν κοτύλῃ καὶ ἔλαιον ἀναψήσασθαι.
Χρὴ τοίνυν πολλάκις ὡς ἐν τοῖς πλοκάνοις διασείοντας καὶ ἀναρριπτοῦντας τὴν
πολυμιγίαν τῶν σπερμάτων τὸν πυρὸν ἐκλέγειν.
| [4,2] CHAPITRE II.
Nos commentaires, ainsi que nous l'avons déjà écrit pour les lecteurs ignorants et
armés de reproches, continuent de ressembler à des tapisseries de représentations
diverses, où le discours passe continuellement d'un sujet à un autre sujet,
promettant une chose et concluant par une autre.
« Le mineur, dit Héraclite, qui cherche de l'or dans les entrailles de la terre, creuse
beaucoup pour trouver peu. »
Ceux, au contraire, qui sont l'or de la terre, pour ainsi parler, et qui fouillent pour
trouver ce qui leur ressemble, trouveront beaucoup en remuant peu de terre; car ce
livre rencontrera un lecteur pour le comprendre ! Nos Stromates sont donc dans la
main de l'homme, que la raison peut guider au travers de ses recherches, un
auxiliaire pour la mémoire et pour la manifestation de la vérité. Mais ils ne
dispensent pas le lecteur de mettre lui-même la main à l'œuvre, et d'ajouter ses
réflexions aux nôtres, puisqu'au voyageur qui s'engage dans une route inconnue, il
suffit de signaler la véritable route qui le conduit au terme de la course. A lui de
marcher ensuite sans guide, et de discerner le reste de son chemin par ses propres
lumières. Un esclave consulta, jadis, la prêtresse de Delphes, pour savoir par quel
moyen il plairait à son maitre ; la Pythie lui répondit :
« Tu trouveras, si tu cherches. »
Toutefois, il me semble que la découverte du beau, qui est caché, n'est pas sans
fatigues ni difficultés.
« On n'arrive à la vertu que par la sueur; le sentier par lequel on monte à elle, est long
et taillé à pic. L'entrée en est âpre ; mais lorsqu'on arrive sur la hauteur, il devient
facile, quelque pénible qu'il ait été d'abord. »
Oui, elle est vraiment étroite et resserrée la voie du Seigneur, et le royaume de Dieu
appartient à ceux qui le ravissent. Voilà pourquoi le Seigneur nous dit :
« Cherchez, et vous trouverez, »
si vous marchez, sans jamais vous en écarter, dans la route vraiment royale. Il ne faut
donc pas s'étonner que cet ouvrage, semblable à un champ où croissent toutes sortes
de plantes, selon le langage de l'Écriture, rassemble dans un petit espace une grande
quantité de semences fécondes. Il suit de là que nos commentaires portent le titre
qui leur convient véritablement, faits à l'image de cette antique offrande que
composaient tant d'objets divers et dont Sophocle a dit :
« Il y avait une toison de brebis, une libation de vin, des raisins soigneusement
conservés, des fruits de toute nature, des vases pleins d'huile d'olive, et des rayons
du miel le plus brillant édifice de cire qu'avait bâti l'industrieuse abeille. »
Ainsi donc, nos Stromates, pour me servir de la comparaison que Timoclès le
comique met dans la bouche de son jardinier, produisent, comme un champ fertile,
des figues, de l'huile, des figues sauvages et du miel. Cette heureuse fécondité fait
dire à son maître :
« Tu veux parler, sans doute, du rameau d'olivier que l'on dépose devant le temple,
mais non d'un champ cultivé. »
C'est qu'en effet, les enfants d'Athènes avaient coutume de chanter ces vers :
« Le rameau d'olivier produit des olives, des figues et des pains nourrissants, du miel
dans nos cotyles, et de l'huile pour assouplir nos membres. »
Il faut souvent, comme le vanneur qui a démêlé le bon grain de la paille, passer le
froment au crible et le purger de ses immondices.
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