[40] Τῶν μὲν οὖν προγεγενημένων θεὸς δίδωσιν ἄφεσιν, τῶν δὲ ἐπιόντων
αὐτὸς ἕκαστος ἑαυτῷ. καὶ τοῦτ´ ἔστι μεταγνῶναι τὸ καταγνῶναι
τῶν παρῳχημένων καὶ αἰτήσασθαι τούτων ἀμνηστίαν παρὰ πατρός.
ὃς μόνος τῶν ἁπάντων οἷός τέ ἐστιν ἄπρακτα ποιῆσαι τὰ πεπραγμένα
ἐλέῳ τῷ παρ´ αὑτοῦ καὶ δρόσῳ πνεύματος ἀπαλείψας τὰ
προημαρτημένα. »ἐφ´ οἷς γὰρ ἂν εὕρω ὑμᾶς«, φησίν, »ἐπὶ τούτοις
καὶ κρινῶ·« καὶ παρ´ ἕκαστα βοᾷ τὸ τέλος πάντων· ὥστε καὶ τῷ
τὰ μέγιστα εὖ πεποιηκότι κατὰ τὸν βίον, ἐπὶ δὲ τοῦ τέλους ἐξοκείλαντι
πρὸς κακίαν, ἀνόνητοι πάντες οἱ πρόσθεν πόνοι, ἐπὶ τῆς
καταστροφῆς τοῦ δράματος ἐξάθλῳ γενομένῳ, τῷ τε χεῖρον καὶ
ἐπισεσυρμένως βιώσαντι πρότερον ἔστιν ὕστερον μετανοήσαντι πολλοῦ
χρόνου πολιτείαν πονηρὰν ἐκνικῆσαι τῷ μετὰ τὴν μετάνοιαν χρόνω·
ἀκριβείας δὲ δεῖ πολλῆς, ὥσπερ τοῖς μακρᾷ νόσῳ πεπονηκόσι σώμασι
διαίτης χρεία καὶ προσοχῆς πλείονος. ὁ κλέπτης, ἄφεσιν βούλει
λαβεῖν; μηκέτι κλέπτε· ὁ μοιχεύσας, μηκέτι πυρούσθω· ὁ πορνεύσας,
λοιπὸν ἁγνευέτω· ὁ ἁρπάσας, ἀποδίδου καὶ προσαποδίδου· ὁ ψευδομάρτυς,
ἀλήθειαν ἄσκησον· ὁ ἐπίορκος, μηκέτι ὄμνυε· καὶ τὰ ἄλλα
πάθη σύντεμε, ὀργήν, ἐπιθυμίαν, λύπην, φόβον, ἵνα εὑρεθῇς ἐπὶ τῆς
ἐξόδου πρὸς τὸν ἀντίδικον ἐνταῦθα διαλελύσθαι φθάνων. ἔστιν μὲν
οὖν ἀδύνατον ἴσως ἀθρόως ἀποκόψαι πάθη σύντροφα, ἀλλὰ μετὰ
θεοῦ δυνάμεως καὶ ἀνθρωπείας ἱκεσίας καὶ ἀδελφῶν βοηθείας καὶ
εἰλικρινοῦς μετανοίας καὶ συνεχοῦς μελέτης κατορθοῦται.
| [40] Dieu nous accorde le pardon de nos crimes passés. C'est à nous de n'en
plus commettre. Regrettons amèrement ceux que nous avons commis; demandons
lui avec ardeur qu'il les efface de sa mémoire, et que les couvrant des
voiles de sa miséricorde et de la rosée du Saint-Esprit, ils soient devant
lui comme s'ils n'étaient pas. « Dans l'état où je vous trouverai, dit-il,
je vous jugerai. » Et chaque jour il nous montre notre fin prochaine dans
la fin commune de tous les hommes. Il nous avertit, par ces paroles, que
si nous nous détournons à la fin de nos jours de la bonne voie où nous
aurons marché toute notre vie nos bonnes œuvres périront et ne nous
défendront pas contre sa justice; que si, au contraire, après avoir vécu
dans la dissolution et dans le crime, nous nous repentons sincèrement, et
persistons jusqu'à la fin dans la sincérité de notre repentir, tous nos
péchés, quelque grands qu'ils aient été nous seront pardonnes et remis.
Mais les maladies de l'âme ont besoin, pour être guéries, de soins plus
assidus, d'une diète plus austère que celles du corps. Veux-tu, ô voleur,
que ton crime te soit remis? Cesse de voler. Adultère, éteins les flammes
d'une passion criminelle. Impudique, vis chastement. Détenteur injuste du
bien d'autrui, restitue-le et ajoutes-y encore du tien. Faux témoin,
apprends à être vrai. Parjure, cesse de jurer. Vous tous enfin, qui êtes
vicieux, retranchez, coupez vos vices jusqu'à la racine; arrachez de votre
âme la colère, la cupidité, l'envie, la crainte ; faites surtout la paix
avec votre adversaire, afin que Dieu, à votre mort, vous trouve réconcilié
avec lui. Je sais qu'il est bien difficile, et presque impossible,
d'arracher tout d'un coup et à la fois des habitudes vicieuses et
invétérées. Nous le pouvons cependant par le secours de la grâce de Dieu
et des prières de nos frères, par une vraie pénitence et des méditations assidues.
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