[32] ἔπειτα τηλικοῦτον μισθὸν ὁρίσαι τῆς κοινωνίας, αἰώνιον, σκηνήν.
ὢ καλῆς ἐμπορίας, ὢ θείας ἀγορᾶς· ὠνεῖται χρημάτων τις ἀφθαρσίαν,
καὶ δοὺς τὰ διολλύμενα τοῦ κόσμου μονὴν τούτων αἰώνιον ἐν οὐρανοῖς
ἀντιλαμβάνει. πλεῦσον ἐπὶ ταύτην. ἂν σωφρονῇς. τὴν πανήγυριν,
ὦ πλούσιε, κἂν δέῃ, περίελθε γῆν ὅλην, μὴ φείσῃ κινδύνων καὶ
πόνων, ἵν´ ἐνταῦθα βασιλείαν οὐράνιον ἀγοράσῃς. τί σε λίθοι διαφανεῖς
καὶ σμάραγδοι τοσοῦτον εὐφραίνουσι καὶ οἰκία, τροφὴ πυρὸς
ἢ χρόνου παίγνιον ἢ σεισμοῦ πάρεργον ἢ ὕβρισμα τυράννου; ἐπιθύμησον
ἐν οὐρανοῖς οἰκῆσαι καὶ βασιλεῦσαι μετὰ θεοῦ, ταύτην σοὶ τὴν
βασιλείαν ἄνθρωπος δώσει θεὸν ἀπομιμούμενος· ἐνταῦθα μικρὰ
λαβὼν ἐκεῖ δι´ ὅλων αἰώνων σύνοικόν σε ποιήσεται. ἱκέτευσον ἵνα
λάβῃ· σπεῦσον, ἀγωνίασον, φοβήθητι μή σε ἀτιμάσῃ· οὐ γὰρ κεκέλευσται
λαβεῖν, ἀλλὰ σὺ παρασχεῖν. οὐ μὴν οὐδ´ εἶπεν ὁ κύριος·
›δὸς‹ ἢ ›παράσχες‹ ἢ ›εὐεργέτησον‹ ἢ ›βοήθησον‹, ›φίλον‹ δὲ ›ποίησαι‹·
ὁ δὲ φίλος οὐκ ἐκ μιᾶς δόσεως γίνεται, ἀλλ´ ἐξ ὅλης ἀναπαύσεως καὶ
συνουσίας μακρᾶς· οὔτε γὰρ ἡ πίστις οὔτε ἡ ἀγάπη οὔτε ἡ καρτερία
μιᾶς ἡμέρας, ἀλλ´ »ὁ ὑπομείνας εἰς τέλος, οὗτος σωθήσεται«.
| [32] Quelle récompense cependant de votre charité et de vos bienfaits, les
tabernacles éternels ! Quel admirable et divin commerce! échanger des
biens qui périssent contre des biens qui ne périssent pas ! Vous bâtir de
vos propres mains dans le ciel une demeure indestructible ! O vous qui
êtes riches, si votre folie ne vous aveugle point, hâtez-vous, faites,
concluez un marché si avantageux ! Parcourez, s'il le faut, la terre
entière ; n'épargnez ni soins ni dangers. Tandis que cette vie vous est
laissée, tandis que vous le pouvez encore, achetez le royaume des deux.
Pourquoi mettre votre joie dans des pierres précieuses, dans des palais
que le feu dévore, que le temps détruit, qu'un tremblement de terre
ébranle et renverse, que l'injustice des tyrans vous ravit ? Tournez vos
vœux vers les palais célestes. Y voulez-vous régner avec Dieu ? Un homme
vous les ouvrira. Partagez avec lui vos trésors terrestres; il partagera
avec vous les trésors du ciel. Pressez, priez, suppliez pour qu'il accepte
vos bienfaits. Craignez surtout qu'il ne les refuse. Il ne lui est point
ordonné de les recevoir, il l'est à vous de les lui offrir. Le Seigneur
enfin n'a point dit: Offrez, donnez, soyez bienfaisant et secourable, il a
dit: « Faites-vous un ami. » Pensez-vous qu'un ami s'acquière par quelques
présents ? Non, il y faut une longue habitude, une longue suite de soins
et de bienfaits. Pensez-vous qu'il suffise d'être fidèle, patient,
charitable un seul jour? Non, il faut l'être tous les jours de votre vie.
Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.
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