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Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Quel riche peut être sauvé ?

Chapitre 19

  Chapitre 19

[19] μὲν ἄρα ἀληθῶς καὶ καλῶς πλούσιός ἐστιν τῶν ἀρετῶν πλούσιος καὶ πάσῃ τύχῃ χρῆσθαι ὁσίως καὶ πιστῶς δυνάμενος· δὲ νόθος πλούσιος κατὰ σάρκα πλουτῶν καὶ τὴν ζωὴν εἰς τὴν ἔξω κτῆσιν μετενηνοχὼς τὴν παρερχομένην καὶ φθειρομένην καὶ ἄλλοτε ἄλλου γινομένην καὶ ἐν τῷ τέλει μηδενὸς μηδαμῇ. πάλιν αὖ κατὰ τὸν αὐτὸν τρόπον καὶ γνήσιος πτωχὸς καὶ νόθος ἄλλος πτωχὸς καὶ ψευδώνυμος. μὲν κατὰ πνεῦμα πτωχός, τὸ ἴδιον, δὲ κατὰ κόσμον, τὸ ἀλλότριον. τῷ δὴ κατὰ κόσμον οὐ πτωχῷ καὶ πλουσίῳ κατὰ τὰ πάθη κατὰ πνεῦμα {οὐ} πτωχὸς καὶ κατὰ θεὸν πλούσιοςἀπόστηθιφησίτῶν ὑπαρχόντων ἐν τῇ ψυχῇ σου κτημάτων ἀλλοτρίων, ἵνα καθαρὸς τῇ καρδίᾳ γενόμενος ἴδῃς τὸν θεόν, ὅπερ καὶ δι´ ἑτέρας φωνῆς ἐστιν εἰσελθεῖν εἰς τὴν βασιλείαν τῶν οὐρανῶν. καὶ πῶς αὐτῶν ἀποστῇς; πωλήσας. τί οὖν; χρήματα ἀντὶ κτημάτων λάβῃς; ἀντίδοσιν πλούτου πρὸς πλοῦτον ποιησάμενος, ἐξαργυρίσας τὴν φανερὰν οὐσίαν; οὐδαμῶς· ἀλλὰ ἀντὶ τῶν πρότερον ἐνυπαρχόντων τῇ ψυχῇ, ἣν σῶσαι ποθεῖς, ἀντεισαγόμενος ἕτερον πλοῦτον θεοποιὸν καὶ ζωῆς χορηγὸν αἰωνίου, τὰς κατὰ τὴν ἐντολὴν τοῦ θεοῦ διαθέσεις, ἀνθ´ ὧν σοι περιέσται μισθὸς καὶ τιμή, διηνεκὴς σωτηρία καὶ αἰώνιος ἀφθαρσία. οὕτως καλῶς πωλεῖς τὰ ὑπάρχοντα, τὰ πολλὰ καὶ περισσὰ καὶ ἀποκλείοντά σοι τοὺς οὐρανούς, ἀντικαταλλασσόμενος αὐτῶν τὰ σῶσαι δυνάμενα. ἐκεῖνα ἐχέτωσαν οἱ σάρκινοι πτωχοὶ καὶ τούτων δεόμενοι, σὺ δὲ τὸν πνευματικὸν πλοῦτον ἀντιλαβὼν ἔχοις ἂν ἤδη θησαυρὸν ἐν οὐρανοῖς.‹ [19] Le vrai riche, s'appuyant sur la vertu, fait de sa fortune, quelle qu'elle soit, un usage saint et agréable à Dieu. Le faut riche attache sa vie et toutes ses pensées à une substance extérieure, tantôt périssant tout entière, tantôt passant d'un homme à un autre, et dont enfin rien ne demeure. Comme il y a de vrais et de faux riches, il y a de véritables et de faux pauvres. Les uns, en effet, sont pauvres d'esprit, ce qui est le caractère de la véritable pauvreté ; les autres le sont seulement des biens du siècle, ce qui n'a aucun rapport avec le commandement du Sauveur. C'est à ce dernier, pauvre des biens du siècle et riche de vices, non point à celui qui est pauvre d'esprit et riche selon Dieu, qu'il adresse ces paroles : « Abandonnez ces biens étrangers qui possèdent votre âme, afin que, devenant purs de cœur et d'esprit, vous voyiez Dieu. » Ce qui est dire, sous d'autres paroles, afin que vous entriez dans le royaume des cieux. Comment abandonner vos richesses? En les vendant. Quoi donc ! faudra-t-il que vous receviez en argent le prix de vos héritages? Echangerez-vous des richesses que vos yeux voient et que vos mains touchent contre un argent également frivole et périssable? Nullement; mais au lieu des richesses qui souillent votre âme que vous voulez sauver, acquérez-en d'autres qui vous rendent semblables à Dieu et vous le font voir. Vous obéirez ainsi véritablement à ses préceptes, et vous en recevrez, pour prix de cette obéissance, une gloire sans fin, une vie éternelle et incorruptible. Vous échangerez des biens superflus qui vous ferment les portes du ciel contre des biens invisibles qui vous les ouvrent. Laissez donc aux pauvres du siècle ces folles richesses, et, vous mettant en peine seulement des spirituelles, amassez-vous un trésor dans le ciel.


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Dernière mise à jour : 8/05/2008