[2,8g] Ἀλλ´ ἐξέβην γὰρ τοῦ παιδαγωγικοῦ τύπου τὸ διδασκαλικὸν
εἶδος παρεισάγων, αὖθις οὖν ἐπὶ τὸ προκείμενον ἐπάνειμι. Ὡς μὲν
οὖν ἐν φαρμάκου μοίρᾳ ἰάσεως ἕνεκα, ἔσθ´ ὅπῃ δὲ καὶ διαχύσεως
σώφρονος, οὐκ ἀποβλητέον τὴν ἀπὸ τῶν ἀνθῶν τέρψιν καὶ τὴν
ἀπὸ τῶν μύρων τε καὶ θυμιαμάτων ὠφέλειαν, δεδηλώκαμεν. Εἰ δὲ
καὶ λέγοιέν τινες, τίς οὖν ἔτι χάρις ἀνθῶν τοῖς μὴ χρωμένοις αὐτοῖς,
ἴστων ὡς ἄρα καὶ τὰ μύρα ἐξ αὐτῶν σκευάζεται καὶ ἔστι πολυωφελῆ·
σούσινον μὲν ἐκ κρίνων καὶ λειρίων, ἔστι δὲ θερμαντικόν, ἀναστομωτικόν,
ἑλκυστικόν, ὑγραντικόν, σμηκτικόν, λεπτομερές, χολῆς
κινητικόν, μαλακτικόν· ναρκίσσινον δὲ τὸ ἐκ ναρκίσσου ἐπ´ ἴσης
ὀνίνησι τῷ σουσίνῳ· μύρσινον δὲ τὸ ἐκ μύρτων καὶ μυρρίνης στυπτικόν,
παρακατέχον τὰς ἀπὸ τοῦ σώματος ἀποφοράς· τὸ δὲ ἐκ
ῥόδων ἐμψυκτικόν. Καθόλου γὰρ καὶ ταῦτα εἰς τὴν ἡμετέραν εὐχρηστίαν
δεδημιούργηται. «Εἰσακούσατέ μου», φησί, «καὶ ὡς ῥόδον
πεφυτευμένον ἐπὶ ῥευμάτων ὑδάτων βλαστήσατε, ὡς λίβανος
εὐωδιάσατε ὀσμήν, καὶ εὐλογήσατε κύριον ἐπὶ τὰ ἔργα αὐτοῦ.»
Καὶ πολὺς ἂν εἴη ὁ περὶ τούτων λόγος, εἰς τὰς ἀναγκαίας ὠφελείας
λεγόντων ἡμῶν τὰ ἄνθη καὶ τὰ ἀρώματα, οὐκ εἰς τὰς ὕβρεις τῆς
τρυφῆς γεγονέναι. Εἰ δὲ καὶ ἄρα τι συγχωρητέον, ἀπόχρη τῆς
ὀδμῆς ἀπολαύειν αὐτοῖς τῶν ἀνθῶν, μὴ καταστεφέτωσαν δέ· πολυωρεῖ
γὰρ τὸν ἄνθρωπον ὁ πατὴρ καὶ τὴν ἰδίαν αὐτοῦ τέχνην τούτῳ
παρέχει μόνῳ. Λέγει γοῦν ἡ γραφή· «Ὕδωρ καὶ πῦρ καὶ σίδηρος
καὶ γάλα, σεμίδαλις πυροῦ καὶ μέλι, αἷμα σταφυλῆς καὶ ἔλαιον
καὶ ἱμάτιον, ταῦτα πάντα τοῖς εὐσεβέσιν εἰς ἀγαθά.»
| [2,8g] J'ai quitté la manière pédagogique pour prendre la dogmatique ; mais je rentre dans mon sujet et je retourne à ma méthode.
Nous avons prouvé que les fleurs peuvent être employées comme remèdes contre les maladies et pour réjouir modérément la vue, et qu'on ne se doit pas priver de l'utilité des parfums qu'elles exhalent. Si quelqu'un me demande de quelle utilité elles peuvent être à ceux qui ne s'en servent point, je lui répondrai qu'on en compose divers onguents dont l'usage est très salutaire. L'onguent de lis, par exemple , est chaud et apéritif; il attire, il humecte, il nettoie, il remue les parties subtiles de la bile, adoucit l'àcreté des humeurs. L'onguent de narcisse fait à peu près les mêmes effets que celui du lis. L'onguent de myrte constipe, mais il corrige les mauvaises odeurs que le corps exhale. L'onguent de rose rafraîchit. Enfin, tous ces parfums nous ont été donnés afin que nous en fassions un bon usage. « Une voix me dit : » Écoutez-moi, germes divins; fructifiez comme les rosiers » plantés près du courant des eaux ; répandez des parfums » comme le Liban, et bénissez le Seigneur dans ses œuvres. » On pourrait dire encore une infinité d'autres choses sur ce que les parfums nous ont été donnés pour nous être utiles et non pour nous aider à nous plonger dans la mollesse et la volupté. Que si l'on veut accorder encore quelque chose à la faiblesse des hommes, il suffit qu'ils jouissent de l'odeur des fleurs ; mais il ne faut jamais, et en aucun cas, qu'ils s'en tressent des couronnes. Le Créateur apprend lui-même à l'homme, qui est son ouvrage, tous les arts dont il a besoin pour subsister. « Le nécessaire pour la vie de l'homme, » dit l'Écriture, c'est l'eau, le feu et le fer; le sel, le lait et le pain de fleur de farine ; le miel et le raisin, l'huile et les vêtements. » Toutes ces choses sont des biens pour les saints, et elles se changent en maux pour les méchants et pour les pécheurs.
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