[2,8f] Οὐκ ἔγνω τὸν κύριον ὁ λαὸς ὁ πεπλανημένος, οὐ περιτέτμηται τὸν
λογισμόν, οὐ πεφώτισται τὸν σκοτισμόν, οὐκ εἶδεν τὸν θεόν, τὸν
κύριον ἠρνήσατο, ἀπολώλεκεν τὸ εἶναι Ἰσραήλ, ἐδίωξεν τὸν θεόν,
καθυβρίζειν ἤλπισε τὸν λόγον, καὶ ὃν ἐσταύρωσεν ὡς κακοῦργον,
ἀνέστεψεν ὡς βασιλέα.
Διὰ τοῦτό τοι εἰς ὃν οὐκ ἐπίστευσαν ἄνθρωπον, τὸν φιλάνθρωπον
θεὸν ἐπιγνώσονται κύριον καὶ δίκαιον· ὅτι αὐτοὶ παρεπίκραναν
ἐπιδείξασθαι τὸν κύριον, τοῦτο αὐτῷ ὑψουμένῳ μεμαρτυρήκασι, τὸ
διάδημα τῆς δικαιοσύνης τῷ ὑπὲρ πᾶν ὄνομα ἐπηρμένῳ περιάψαντες
διὰ τῆς ἀειθαλοῦς ἀκάνθης. Τὸ διάδημα τοῦτο τοῖς ἐπιβουλεύουσι
πολέμιον ἐκώλυσεν αὐτούς, τοῖς συνεκκλησιάζουσιν φίλον ἐθρίγκωσεν
αὐτούς· ὁ στέφανος οὗτος ἄνθος ἐστὶ τῶν πεπιστευκότων εἰς τὸν
δεδοξασμένον, αἱμάσσει δὲ καὶ κολάζει τοὺς ἠπιστηκότας. Ναὶ μὴν
καὶ σύμβολόν ἐστι δεσποτικοῦ κατορθώματος, βαστάσαντος αὐτοῦ
τῇ κεφαλῇ καὶ τῷ ἡγεμονικῷ τοῦ σώματος πάντα ἡμῶν τὰ πονηρά,
δι´ ὧν ἐκεντούμεθα· αὐτὸς γὰρ τῷ ἰδίῳ πάθει ῥυσάμενος ἡμᾶς ἀπὸ
σκανδάλων καὶ ἁμαρτιῶν καὶ τῶν τοιούτων ἀκανθῶν καὶ τὸν διάβολον
καταργήσας εἰκότως ἐπευχόμενος εἴρηκεν· «Ποῦ σου, θάνατε, τὸ
κέντρον;» καὶ ἡμεῖς μὲν ἐξ ἀκανθῶν τρυγῶμεν σταφυλὴν καὶ σῦκα
ἀπὸ βάτων· οἳ δὲ εἰς τραύματα καταξαίνονται, ἐφ´ οὓς ἐξεπέτασε
τὰς χεῖρας ἐπὶ λαὸν ἀπειθῆ καὶ ἄκαρπον.
Ἔχοιμ´ ἄν σοι καὶ ἄλλο μυστικὸν ἐνταῦθα εἰπεῖν. Ἐπεὶ γὰρ ὁ
παγκρατὴς κύριος τῶν ὅλων, ὁπηνίκα νομοθετεῖν ἤρχετο τῷ λόγῳ,
{καὶ} τῷ Μωσεῖ καταφανῆ ἐβούλετο γενέσθαι τὴν αὑτοῦ δύναμιν,
ὄψις αὐτῷ δείκνυται θεοειδὴς φωτὸς μεμορφωμένου ἐπὶ φλεγομένῳ
βάτῳ· τὸ δὲ ἀκανθῶδες φυτόν ἐστιν, ὁ βάτος· ἐπειδὴ 〈δὲ〉 ἐπαύσατο
τῆς νομοθεσίας καὶ τῆς εἰς ἀνθρώπους ἐπιδημίας ὁ λόγος, ὁ κύριος
μυστικῶς αὖθις ἀναστέφεται ἀκάνθῃ, ἐνθένδε ἀπιὼν ἐκεῖσε ὅθεν
κατῆλθεν, ἀνακεφαλαιούμενος τὴν ἀρχὴν τῆς καθόδου τῆς παλαιᾶς,
ὅπως ὁ διὰ βάτου τὸ πρῶτον ὀφθείς, ὁ λόγος, διὰ τῆς ἀκάνθης
ὕστερον ἀναληφθεὶς μιᾶς ἔργον τὰ πάντα δείξῃ δυνάμεως, εἷς ὢν
ἑνὸς ὄντος τοῦ πατρός, ἀρχὴ καὶ τέλος αἰῶνος.
| [2,8f] Ce peuple, qui s'était éloigné des voies du Seigneur, ne l'a point connu quand il s'est présenté à lui. Circoncis de corps, il ne l'était plus de raison et d'intelligence. Les ténèbres dont son orgueil l'avait entouré étaient si épaisses, que la lumière divine n'a pu les percer. Il a méconnu Dieu, il l'a nié, il a cessé d'être Israel. Il a persécuté Dieu, il a follement espéré de pouvoir outrager le Verbe ; et celui qu'il a crucifié comme malfaiteur, il l'a couronné comme roi. Mais, dans cet homme qu'ils ont méconnu, ils reconnaîtront le Seigneur, Dieu juste et clément : sa divinité, que leurs outrages se sont efforcés de lui faire manifester à leurs yeux par quelque signe éclatant, eux-mêmes l'ont manifestée et lui ont rendu témoignage en l'élevant en haut et en plaçant sur sa tête, au-dessus de tout nom humain, ce diadème de justice dont l'épine n'a pas cessé depuis sa mort et ne cessera jamais de fleurir. Cette couronne fait la perte des incrédules et le salut des fidèles qu'elle rassemble et qu'elle entoure comme d'un rempart. Elle est la brillante et l'éternelle parure de tous ceux qui ont cru à la glorification du Sauveur; elle punit, elle blesse, elle ensanglante ceux qui l'ont niée. Elle atteste la bonté infinie de Jésus-Christ , qui a chargé sa tête du poids de nos crimes, souffrant ainsi les peines que nous devions souffrir. Car lorsqu'il nous eût délivrés des épines de nos péchés par celles de sa passion ; lorsqu'il eut vaincu le démon et anéanti sa puissance, il eut raison de s'écrier : « O mort, où est ton ai guillon ? »
Nous cueillons des raisins parmi les épines et des figues sur les buissons ; mais les mains du peuple infidèle et stérile vers lequel le Verbe étend vainement les siennes, s'y blessent et s'y déchirent. Ce sujet que je traite est tout plein de mysticité ; car lorsque le Créateur tout-puissant de la nature commença à donner sa loi, et qu'il voulut manifester sa puissance à Moïse, il lui apparut en forme de lumière dans un buisson ardent, qui brûlait sans se consumer. De même lorsque le Verbe eut établit sa loi et cessé de converser avec les hommes, il remonta au ciel, d'où il était descendu, avec une mystique couronne d'épines sur la tête, unissant ainsi les deux époques de la promulgation de sa loi, afin de prouver que c'est un seul et même Dieu, le père et le fils, principe et fin du siècle, qui les a données.
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