HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Clément d'Alexandrie, Le divin Maître ou Le Pédagogue, livre II

Chapitre 1j

  Chapitre 1j

[2,1j] Πολυτέλεια δὲ οὐκ εἰς ἀπόλαυσιν ἔρημον, ἀλλ´ εἰς μετάδοσιν κοινωνικὴν ἐπιτήδειος. Διὸ παραφυλακτέον τῶν βρωμάτων μὴ πεινῶντας ἡμᾶς ἐσθίειν ἀναπείθει γοητεύοντα τὰς ὀρέξεις. Μὴ γὰρ οὐκ ἔνεστι καὶ ἐν εὐτελείᾳ σώφρονι πολυειδία ἐδεσμάτων ὑγιεινή; βολβοί, ἐλαῖαι, λαχάνων ἔνια, γάλα, τυρὸς τά τε ὡραῖα ἑψήματά τε παντοδαπὰ ζωμῶν ἄνευ. Κἂν ὀπτοῦ δέῃ κρέως ἑφθοῦ, μεταδοτέον. «Ἔχετέ τι βρώσιμον ἐνθάδε;» εἶπεν κύριος πρὸς τοὺς μαθητὰς μετὰ τὴν ἀνάστασιν. «Οἳ δέ»—ἅτε ὑπ´ αὐτοῦ εὐτέλειαν ἀσκεῖν δεδιδαγμένοι—«ἐπέδωκαν αὐτῷ ἰχθύος ὀπτοῦ μέρος· καὶ φαγὼν ἐνώπιον αὐτῶν εἶπεν αὐτοῖς», φησὶν Λουκᾶς, ὅσα εἶπεν. Πρὸς τούτοις οὐδὲ τραγημάτων καὶ κηρίων ἀμοίρους περιορατέον τοὺς δειπνοῦντας κατὰ λόγον. Τῶν γάρ τοι βρωμάτων ἐπιτηδειότατα οἷς αὐτόθεν χρῆσθαι ὑπάρχει δίχα πυρός, ἐπεὶ καὶ ἑτοιμότερα, δεύτερα δὲ τὰ εὐτελέστερα, ὡς προειρήκαμεν. Τῶν δὲ ἀμφὶ τὰς φλεγμαινούσας κυπταζόντων τραπέζας, τὰ σφέτερα τιθηνουμένων πάθη, δαίμων καθηγεῖται λιχνότατος, ὃν ἔγωγε οὐκ ἂν αἰσχυνθείην «κοιλιοδαίμονα» προσειπεῖν, καὶ δαιμόνων κάκιστον καὶ ἐξωλέστατον. Παραπλήσιος οὖν οὗτος ἀτεχνῶς τῷ ἐγγαστριμύθῳ καλουμένῳ. Ἄμεινον δὲ πολλῷ τοῦ δαίμονα ἔχειν σύνοικον εὐδαίμονα γενέσθαι· εὐδαιμονία δὲ ἐν χρήσει ἀρετῆς ἐξετάζεται. Ματθαῖος μὲν οὖν ἀπόστολος σπερμάτων καὶ ἀκροδρύων καὶ λαχάνων ἄνευ κρεῶν μετελάμβανεν, Ἰωάννης δὲ ὑπερτείνας τὴν ἐγκράτειαν «ἀκρίδας καὶ μέλι ἤσθιεν ἄγριον». Ὑῶν δὲ ἀπείχετο καὶ Πέτρος· ἀλλ´ «ἔπεσεν ἐπ´ αὐτὸν ἔκστασις», ἐν ταῖς Πράξεσι τῶν Ἀποστόλων γέγραπται, «καὶ θεωρεῖ τὸν οὐρανὸν ἀνεῳγμένον καί τι σκεῦος τέτταρσιν ἀρχαῖς ἐκδεδεμένον ἐπὶ τῆς γῆς· πάντα τὰ τετράποδα καὶ τὰ ἑρπετὰ τῆς γῆς καὶ τὰ πτηνὰ τοῦ οὐρανοῦ ἐν αὐτῷ· καὶ ἐγένετο φωνὴ πρὸς αὐτόν· ἀνάστα καὶ θῦσον καὶ φάγε. Πέτρος δὲ εἶπεν· μηδαμῶς, κύριε, ὅτι οὐδέποτε ἔφαγον πᾶν κοινὸν καὶ ἀκάθαρτον. Καὶ φωνὴ πάλιν πρὸς αὐτὸν ἐκ δευτέρου· θεὸς ἐκαθάρισεν, σὺ μὴ κοίνουΚαὶ ἡμῖν δὲ ἄρα ἀδιάφορος χρῆσις. «Οὐ γὰρ τὰ εἰσερχόμενα εἰς τὸ στόμα κοινοῖ τὸν ἄνθρωπον», ἀλλὰ περὶ τῆς ἀκρασίας διάληψις κενή. γάρ τοι θεὸς τὸν ἄνθρωπον πλάσας «πάντα ὑμῖν» εἶπεν «ἔσται εἰς βρῶσιν». «Λάχανα δὲ μετὰ ἀγάπης μόσχον μετὰ δολιότητος·» εὖ τοῦτο ὑπομιμνῄσκει τοῦ προειρημένου λόγου, ὡς οὐ τὰ λάχανα ἀγάπη, μετὰ δὲ ἀγάπης τὰ δεῖπνα παραληπτέα. Ἀγαθὴ μὲν μέση κατάστασις ἐν πᾶσι μέν, οὐχ ἥκιστα δὲ καὶ ἐν τῇ ἀμφὶ τὴν ἑστίασιν παρασκευῇ· ἐπεὶ αἱ μὲν ἀκρότητες σφαλεραί, αἱ μεσότητες δὲ ἀγαθαί. Μέσον δέ ἐστι πᾶν τὸ ἀνενδεὲς τῶν ἀναγκαίων· αἱ γὰρ κατὰ φύσιν ὀρέξεις αὐταρκείᾳ περιορίζονται. [2,1j] Le luxe et la magnificence des festins ne servent pas seulement à l'usage d'un seul, mais se communiquent à plusieurs; c'est pourquoi il se faut abstenir des mets qui nous excitent à manger sans faim, et qui trompent notre appétit par une sorte de prestige et d'enchantement. La frugalité n'a-t-elle pas, pour se réjouir modérément, mille mets variés? Les ognons, les olives, diverses sortes de légumes, le lait, le fromage, les fruits et mille autres choses qui se cuisent sans aucun apprêt. S'il est nécessaire d'user de quelque viande rôtie ou bouillie, on peut le faire. « Avez-vous là quelque chose à manger, dit le Seigneur à ses disciples après sa résurrection. » et comme ils observaient une austère frugalité, d'après l'exemple qu'il leur en avait donné, ils lui présentèrent un morceau de poisson et un rayon de miel. Après avoir mangé devant eux, il prit ce qui restait et le leur donna. Le miel donc peut être d'usage sur les lèvres frugales. Les mets les plus propres à la nourriture du Chrétien sont ceux dont on peut user sans feu, parce qu'ils sont toujours prêts ; après ceux-ci, ce sont les plus simples et les plus communs , comme nous l'avons déjà dit un peu plus haut. Un démon gourmand gouverne ceux qui se livrent au luxe des tables et nourrissent eux-mêmes leurs maladies : j'appelle ce démon le démon du ventre; c'est le plus méchant et le plus pernicieux de tous. Il est semblable vraiment au démon appelé ventriloque. Il vaut mieux être heureux que d'avoir un démon qui habite en vous: la félicité est dans l'usage de la vertu. L'apôtre saint Mathieu se nourrissait de légumes et de fruits, et ne faisait usage d'aucune sorte de viandes. Saini Jean, poussant plus loin la frugalité, vivait de sauterelles et de miel sauvage. Saint Pierre s'abstenait de la chair de porc ; mais il changea de sentiment après la vision qu'il eut, et dont il est parlé dans les actes des apôtres. Il vit le ciel ouvert, et comme une grande nappe suspendue par les quatre coins qui descendait du ciel en terre, et où étaient toutes sortes de quadrupèdes, de reptiles et d'oiseaux du ciel; une voix vint à lui : « Lève-toi, Pierre, tue et mange. » Or, Pierre dit : « Non , Seigneur, car je n'ai jamais mangé rien d'impur ni de souillé. » La voix, une seconde fois, dit : « N'appelle pas impur ce que Dieu a purifié. » Il est donc indifférent en soi de se nourrir d'une chose ou d'une autre. Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche de l'homme qui le souille, mais le vice de la gourmandise. Et Dieu, qui a créé l'homme, lui a dit : « Tout vous servira de nourriture. » Les légumes avec la charité valent mieux qu'un veau avec le mensonge. C'est nous rappeler clairement ce qui a déjà été dit, que les légumes ne sont point la charité, mais que la charité doit présider à nos repas , et que la médiocrité qui est bonne en toutes choses, l'est surtout dans les apprêts d'un festin. Les extrêmes sont dangereux ; la vertu est dans un juste milieu, et en ceci le juste milieu est d'avoir le nécessaire. C'est tout ce qu'il faut pour satisfaire les besoins naturels.


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Dernière mise à jour : 17/12/2009