Texte grec :
[100] Πῶς οὖν ἀνέλθω, φησίν, εἰς οὐρανούς; "Ὁδός" ἐστιν ὁ κύριος,
"στενὴ" μέν, ἀλλ' "ἐξ οὐρανῶν," στενὴ μέν, ἀλλ' εἰς οὐρανοὺς
ἀναπέμπουσα· στενὴ ἐπὶ γῆς ὑπερορωμένη, (10.100.2) πλατεῖα ἐν
οὐρανοῖς προσκυνουμένη. Εἶθ' ὁ μὲν ἄπυστος τοῦ λόγου συγγνώμην τῆς
πλάνης ἔχει τὴν ἄγνοιαν, ὁ δὲ εἰς ὦτα βαλόμενος καὶ τῇ ψυχῇ
<παρακούσας> παρὰ τῆς γνώμης φέρει τὴν ἀπείθειαν, καὶ ὅσῳ γε
φρονιμώτερος εἶναι δόξει, πρὸς κακοῦ ἡ σύνεσις αὐτῷ, ὅτι τῇ φρονήσει
κέχρηται κατηγόρῳ τὸ βέλτιστον οὐχ ἑλόμενος·
πέφυκε (10.100.3) γὰρ ὡς ἄνθρωπος οἰκείως ἔχειν πρὸς θεόν.
Ὥσπερ οὖν τὸν ἵππον ἀροῦν οὐ βιαζόμεθα οὐδὲ τὸν ταῦρον κυνηγετεῖν,
πρὸς ὃ πέφυκε δὲ ἕκαστον τῶν ζῴων περιέλκομεν, οὕτως ἀμέλει καὶ τὸν
ἄνθρωπον ἐπὶ τὴν οὐρανοῦ γενόμενον θέαν, "φυτὸν οὐράνιον" ὡς
ἀληθῶς, ἐπὶ τὴν γνῶσιν παρακαλοῦμεν τοῦ θεοῦ, τὸ οἰκεῖον αὐτοῦ καὶ
ἐξαίρετον καὶ ἰδιωματικὸν παρὰ τὰ ἄλλα ζῷα κατειλημμένοι, αὔταρκες
ἐφόδιον αἰώνων, θεοσέβειαν, παρασκευάζεσθαι
συμβουλεύοντες. Γεώργει, φαμέν, εἰ γεωργὸς εἶ, ἀλλὰ γνῶθι τὸν θεὸν
γεωργῶν, καὶ πλεῖθι ὁ τῆς ναυτιλίας ἐρῶν, ἀλλὰ τὸν οὐράνιον κυβερνήτην
παρα καλῶν· στρατευόμενόν σε κατείληφεν ἡ γνῶσις· τοῦ δίκαια
σημαίνοντος ἄκουε στρατηγοῦ.
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Traduction française :
[100] — Mais par quel moyen, me dites-vous, le ciel s'ouvrira-t-il
devant moi? — Le Seigneur est la voie; voie étroite, il est vrai, mais qui
part du ciel; voie étroite, il est vrai, mais qui remonte au ciel ; voie étroite,
que la terre méprise et dédaigne, mais qui ne laisse pas d'être large et
adorée dans les cieux. Sans doute, à qui n'a jamais entendu nommer le
Verbe, il sera pardonné en faveur de son ignorance. Mais celui qui en
connaît les oracles et qui s'opiniâtre dans une incrédulité volontaire, plus
son intelligence est riche de lumières, plus ses connaissances lui seront
fatales, puisqu'il sera condamné au tribunal de sa propre science pour
avoir refusé de choisir ce qu'il y avait de meilleur.
La nature de l'homme d'ailleurs l'enchaîne à Dieu par des relations
particulières. Nous ne contraignons point le taureau à chasser, ni le chien
à labourer. Nous disposons de ces animaux dans la mesure de l'instinct
que Dieu leur a départi. Ainsi, recueillant dans l'homme, qui est fait pour
contempler le ciel, dans l'homme, plante née là-haut dans les régions de
l'éternité, les privilèges inhérents à sa nature et par lesquels il règne sur le
reste des animaux, nous l'exhortons à servir Dieu et à faire ici-bas des
provisions qui l'accompagnent dans toute l'éternité. Laboure la terre, lui
disons-nous, si telle est ta profession; mais pendant que tu remues la
terre, travaille à connaître celui qui l'a créée. Nautonier, va fendre les flots
de la mer; mais avant de prendre en main le gouvernail, invoque le pilote
de la terre et des cieux. Faut-il marcher sous l'aigle des Césars? écoute
avant tout le monarque dont la voix ne commande rien que de juste.
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