| Texte grec :
 
 
  
  
   | [4] Μόνος γοῦν 
 τῶν πώποτε τὰ ἀργαλεώτατα θηρία, τοὺς ἀνθρώπους, ἐτιθάσευεν, πτηνὰ 
 μὲν τοὺς κούφους αὐτῶν, ἑρπετὰ δὲ τοὺς ἀπατεῶνας, καὶ λέοντας μὲν τοὺς 
 θυμικούς, σύας δὲ τοὺς ἡδονικούς, λύκους δὲ τοὺς ἁρπακτικούς. Λίθοι δὲ 
 καὶ ξύλα οἱ ἄφρονες· πρὸς δὲ καὶ λίθων ἀναισθητότερος ἄνθρωπος ἀγνοίᾳ 
 βεβαπτισμένος. Μάρτυς ἡμῖν προφητικὴ παρίτω φωνή, συνῳδὸς 
 ἀληθείας, τοὺς ἐν ἀγνοίᾳ καὶ ἀνοίᾳ κατατετριμμένους οἰκτείρουσα· 
 "Δυνατὸς γὰρ ὁ θεὸς ἐκ τῶν λίθων τούτων ἐγεῖραι τέκνα τῷ Ἀβραάμ". 
 Ὃς κατελεήσας τὴν ἀμαθίαν τὴν πολλὴν καὶ τὴν σκληροκαρδίαν τῶν 
 εἰς τὴν ἀλήθειαν λελιθωμένων ἤγειρεν θεοσεβείας σπέρμα ἀρετῆς 
 αἰσθόμενον (1.4.3) ἐκ λίθων ἐκείνων, τῶν λίθοις πεπιστευκότων ἐθνῶν. 
 Αὖθις οὖν ἰοβόλους τινὰς καὶ παλιμβόλους ὑποκριτὰς ἐφοδεύοντας 
 δικαιοσύνῃ "γεννήματα ἐχιδνῶν" κέκληκέ που· ἀλλὰ καὶ τούτων εἴ τις τῶν 
 ὄφεων μετανοήσαι ἑκών, ἑπόμενος δὴ τῷ λόγῳ "ἄνθρωπος" γίνεται 
 "θεοῦ". "Λύκους" δὲ ἄλλους ἀλληγορεῖ προβάτων κῳδίοις ἠμφιεσμένους, 
 τοὺς ἐν ἀνθρώπων μορφαῖς ἁρπακτικοὺς αἰνιττόμενος. Καὶ πάντα ἄρα 
 ταῦτα ἀγριώτατα θηρία καὶ τοὺς τοιούτους λίθους ἡ οὐράνιος ᾠδὴ αὐτὴ 
 μετεμόρφωσεν εἰς ἀνθρώπους ἡμέρους.
 (1.4.4) "Ἦμεν γάρ, ἦμέν ποτε καὶ ἡμεῖς ἀνόητοι, ἀπειθεῖς, 
 πλανώμενοι, δουλεύοντες ἡδοναῖς καὶ ἐπιθυμίαις ποικίλαις, ἐν κακίᾳ καὶ 
 φθόνῳ διάγοντες, στυγητοί, μισοῦντες ἀλλήλους", ᾗ φησιν ἡ ἀποστολικὴ 
 γραφή· "ὅτε δὲ ἡ χρηστότης καὶ ἡ φιλανθρωπία ἐπεφάνη τοῦ σωτῆρος 
 ἡμῶν θεοῦ, οὐκ ἐξ ἔργων τῶν ἐν δικαιοσύνῃ, ἃ ἐποιήσαμεν ἡμεῖς, ἀλλὰ 
 κατὰ τὸ αὐτοῦ ἔλεος ἔσωσεν ἡμᾶς". Ὅρα τὸ ᾆσμα τὸ καινὸν ὅσον ἴσχυσεν· 
 ἀνθρώπους ἐκ λίθων καὶ ἀνθρώπους ἐκ θηρίων πεποίηκεν. Οἱ δὲ 
 τηνάλλως νεκροί, οἱ τῆς ὄντως οὔσης ἀμέτοχοι ζωῆς, ἀκροαταὶ μόνον 
 γενόμενοι τοῦ ᾄσματος ἀνεβίωσαν. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [4] lui seul a pu attendrir la barbarie, apprivoiser 
l'homme, de tous les animaux le plus féroce. Le oiseaux sont légers, les 
serpents trompeurs, les lions furieux les pourceaux impurs, les loups 
rapaces ; le bois et la pierre sont insensibles : l'homme plongé dans 
l'ignorance est plus stupide encore. J'en atteste cette parole prophétique 
d'accord avec la vérité, déplorant le malheur de l'homme, usé par la rouille 
de l'ignorance et de l'insensibilité : Dieu peut des pierres mêmes susciter 
des enfants à Abraham.
La vérité ne parlait plus au cœur des hommes ; ils lui opposaient 
toute la dureté du marbre depuis qu'ils portaient à la pierre le tribut de leur 
foi et de leurs hommages. C'est alors que ce Dieu, touché d'une misère si 
profonde, fit sortir de la pierre, c'est-à-dire du cœur des Gentils, un germe 
de piété, le sentiment de la vertu.
Les imposteurs, les hypocrites, habiles à se déguiser, toujours en 
embuscade pour surprendre la justice, il les appelle race de vipères. Mais 
que le repentir touche leur cœur, qu'ils suivent le Verbe, de serpents qu'ils 
étaient, ils seront des hommes divins. Il en appelle d'autres loups couverts 
de peaux de brebis, désignant par là les hommes rapaces et avides. Eh 
bien ! toutes ces natures si féroces, toutes ces pierres si dures se sont 
amollies, sont devenues les hommes les plus doux. Et voilà l'œuvre de 
notre chantre céleste et de ses divins accords.
Et nous aussi, pour me servir du langage de l'Écriture, nous étions 
autrefois insensés, incrédules, égarés, asservis à nos passions et à nos 
plaisirs, pleins de malice et d'envie, dignes de haine, et nous haïssant les 
uns les autres. Mais, depuis que la clémence du Dieu Sauveur a paru sur 
la terre, nous avons été sauvés, non par nos œuvres de justice, mais par 
sa miséricorde. Admirez donc la puissance de ces nouveaux accords, ils 
transforment en homme la brute sauvage, la pierre insensible. Ceux qui 
étaient comme morts, ils n'avaient plus part à la véritable vie, n'eurent pas 
plutôt entendu ce chant céleste, qu'ils se sentirent renaître, et sortirent de 
leur tombeau. |  |