Texte grec :
[36] Τούτοις οὖν εἰκότως ἕπεται τοὺς ἐρωτικοὺς ὑμῶν καὶ παθητικοὺς
τούτους θεοὺς ἀνθρωποπαθεῖς ἐκ παντὸς εἰσάγειν τρόπου. "Καὶ γάρ θην
κείνοις θνητὸς χρώς". Τεκμηριοῖ δὲ Ὅμηρος μάλα ἀκριβῶς, Ἀφροδίτην ἐπὶ
τῷτραύματι παρεισάγων ὀξὺ καὶ μέγα ἰάχουσαν αὐτόν τε τὸν
πολεμικώτατον Ἄρη ὑπὸ τοῦ Διομήδους κατὰ τοῦ κενεῶνος (2.36.2)
οὐτασμένον διηγούμενος.
Πολέμων δὲ καὶ τὴν Ἀθηνᾶν ὑπὸ Ὀρνύτου τρωθῆναι λέγει· ναὶ μὴν καὶ
τὸν Ἀιδωνέα ὑπὸ Ἡρακλέους τοξευθῆναι Ὅμηρος λέγει καὶ τὸν Ἥλιον
{Αὐγέαν} Πανύασσις ἱστορεῖ. Ἤδη δὲ καὶ τὴν Ἥραν τὴν ζυγίαν ἱστορεῖ ὑπὸ
τοῦ αὐτοῦ Ἡρακλέους ὁ αὐτὸς οὗτος Πανύασσις "ἐν Πύλῳ ἠμαθόεντι".
Σωσίβιος δὲ καὶ τὸν Ἡρακλέα πρὸς τῶν Ἱπποκοωντιδῶν κατὰ τῆς χειρὸς
(2.36.3) οὐτασθῆναι λέγει. Εἰ δὴ τραύματα, καὶ αἵματα· οἱ γὰρ ἰχῶρες οἱ
ποιητικοὶ εἰδεχθέστεροι καὶ τῶν αἱμάτων, σῆψις γὰρ αἵματος ἰχὼρ νοεῖται.
Ἀνάγκη τοίνυν θεραπείας καὶ (2.36.4) τροφὰς παρεισάγειν αὐτοῖς, ὧν εἰσιν
ἐνδεεῖς. Διὸ τράπεζαι καὶ μέθαι καὶ γέλωτες καὶ συνουσίαι, οὐκ ἂν
ἀφροδισίοις χρωμένων ἀνθρωπίνοις οὐδὲ παιδοποιουμένων οὐδὲ μὴν
ὑπνωσσόντων, εἰ ἀθάνατοι καὶ ἀνενδεεῖς καὶ ἀγήρῳ ὑπῆρχον.
(2.36.5) Μετέλαβεν δὲ καὶ τραπέζης ἀνθρωπίνης παρὰ τοῖς Αἰθίοψιν,
ἀπανθρώπου δὲ καὶ ἀθέσμου αὐτὸς ὁ Ζεὺς παρὰ Λυκάονι τῷ Ἀρκάδι
ἑστιώμενος· ἀνθρωπείων γοῦν ἐνεφορεῖτο σαρκῶν οὐχ ἑκών. Ἠγνόει γὰρ
ὁ θεὸς ὡς ἄρα Λυκάων ὁ Ἀρκὰς ὁ ἑστιάτωρ αὐτοῦ τὸν παῖδα κατασφάξας
τὸν αὑτοῦ (Νύκτιμος ὄνομα αὐτῷ) παραθείη ὄψον τῷ Διί.
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Traduction française :
[36] Il raconte d'autres faits qui suivent ceux-ci. Il faut aussi vous
faire voir ces mêmes dieux, languissant d'amour, en proie à de violentes
passions et à tous les maux qu'éprouvent les hommes, ils avaient un
corps mortel : c'est Homère qui nous l'apprend, et il le prouve quand il
introduit sur la scène Vénus blessée et poussant d'horribles cris ; quand il
nous montre Mars lui-même percé au ventre par Diomède.
Ornyte, selon Polémon, ensanglanta Minerve. Pluton lui même fut
atteint d'une flèche lancée par Hercule, ainsi que nous l'apprenons encore
d'Homère. Panyasis raconte un semblable exploit d'Augéas d'Élée. Il dit
aussi que le même Hercule fit couler dans les sables d'Ilos le sang de
Junon, qu préside aux mariages ; mais il était juste que cet Hercule eût
son tour : aussi Sosibius nous le montre blessé à la maison par les
enfants d'Hippocoon. S'il y a des blessures, il y a du sang. Et quel sang !
c'est le jus noir de tous; ce sang que les poètes appellent ichor est un
sang corrompu. D'après cela il faut des soins, des aliments, mille autre
choses indispensables : aussi je vois qu'il est question de festins, qu'on
parle d'ivresse, de joie, de voluptés. Et pourquoi de ces voluptés
d'hommes, pourquoi des enfants, pourquoi du sommeil, s'ils ne
connaissent ni mort, ni besoin, ni vieillesse?
Jupiter, en Éthiopie, partagea la table d'un mortel, table barbare,
impie : il avait été reçu par l'Arcadien Lycaon, et là il se rassasia de chair
humaine. Il faut tout dire, c'était contre son gré : ce dieu ne savait pas que
cet hôte lui avait servi son propre fils, qu'il venait d'égorger : Nyctime était
son nom.
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