Texte grec : 
  
 
  
   | [31] Τὰς δὲ Μούσας, ἃς Ἀλκμὰν Διὸς καὶ Μνημοσύνης γενεαλογεῖ καὶ 
 οἱ λοιποὶ ποιηταὶ καὶ συγγραφεῖς ἐκθειά ζουσιν καὶ σέβουσιν, ἤδη δὲ καὶ 
 ὅλαι πόλεις μουσεῖα τεμε νίζουσιν αὐταῖς, Μυσὰς οὔσας θεραπαινίδας 
 ταύτας ἐώνηται (2.31.2) Μεγακλὼ ἡ θυγάτηρ ἡ Μάκαρος. Ὁ δὲ Μάκαρ 
 Λεσβίων μὲν ἐβασίλευεν, διεφέρετο δὲ ἀεὶ πρὸς τὴν γυναῖκα, ἠγα νάκτει δὲ 
 ἡ Μεγακλὼ ὑπὲρ τῆς μητρός· τί δ' οὐκ ἔμελλε; Καὶ Μυσὰς θεραπαινίδας 
 ταύτας τοσαύτας τὸν ἀριθμὸν ὠνεῖται καὶ καλεῖ Μοίσας κατὰ τὴν διάλεκτον 
 τὴν Αἰολέων. (2.31.3) Ταύτας ἐδιδάξατο ᾄδειν καὶ κιθαρίζειν τὰς πράξεις 
 τὰς παλαιὰς ἐμμελῶς. Αἳ δὲ συνεχῶς κιθαρίζουσαι καὶ καλῶς 
 κατεπᾴδουσαι τὸν Μάκαρα ἔθελγον καὶ κατέπαυον τῆς (2.31.4) ὀργῆς. Οὗ 
 δὴ χάριν ἡ Μεγακλὼ χαριστήριον αὐτὰς ὑπὲρ τῆς μητρὸς ἀνέθηκε χαλκᾶς 
 καὶ ἀνὰ πάντα ἐκέλευσε τιμᾶσθαι τὰ ἱερά. Καὶ αἱ μὲν Μοῦσαι τοιαίδε· ἡ δὲ 
 ἱστορία παρὰ Μυρσίλῳ τῷ Λεσβίῳ. 
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      Traduction française : 
  
  
  
       
  | [31] Voulez-vous savoir ce qu'étaient les Muses, ces filles de Jupiter 
et de Mnémosyne, selon Alexandre, révérées comme déesses par les 
poètes et les autres écrivains, invoquées par toutes les villes qui leur 
élevèrent des temples? C'étaient des esclaves qui furent achetées par 
Mégaclo, fille de Macar, roi des Lesbiens, toujours en querelle avec sa 
femme. Mégaclo était malheureuse du sort cruel de sa mère ; que ne 
devait-elle pas souffrir en effet? Il lui vint a la pensée d'acheter ces 
esclaves au nombre de neuf. Elle les appelle Muses, d'un mot grec 
emprunté au dialecte éolien, et leur apprit à chanter les exploits des 
anciens héros et à s'accompagner de la guitare ; la douceur de leurs voix 
et la mélodie de leurs accords charmaient Macar et calmaient sa colère. 
Mégaclo, reconnaissante pour sa mère, qui n'avait plus à souffrir de son 
mari, leur éleva des statues de bronze et leur fit rendre des honneurs 
divins dans tous les temples. Voilà ce qu'étaient les Muses. C'est Myrsille 
de Lesbos qui nous apprend leur histoire.
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