Texte grec :
[16] Τί δ' εἰ καὶ τὰ ἐπίλοιπα προσθείην; Κυεῖ μὲν ἡ Δημήτηρ,
ἀνατρέφεται δὲ ἡ Κόρη, μίγνυται δ' αὖθις ὁ γεννήσας οὑτοσὶ Ζεὺς τῇ
Φερεφάττῃ, τῇ ἰδίᾳ θυγατρί, μετὰ τὴν μητέρα τὴν Δηώ, ἐκλαθόμενος τοῦ
προτέρου μύσους, πατὴρ καὶ φθορεὺς κόρης ὁ Ζεύς, καὶ μίγνυται δράκων
(2.16.2) γενόμενος, ὃς ἦν ἐλεγχθείς. Σαβαζίων γοῦν μυστηρίων σύμβολον
τοῖς μυουμένοις ὁ διὰ κόλπου θεός· δράκων δέ ἐστιν οὗτος, διελκόμενος
τοῦ κόλπου τῶν τελουμένων, (2.16.3) ἔλεγχος ἀκρασίας Διός. Κυεῖ καὶ ἡ
Φερέφαττα παῖδα ταυρόμορφον· ἀμέλει, φησί τις ποιητὴς εἰδωλικός, ...
ταῦρος πατὴρ δράκοντος καὶ πατὴρ ταύρου δράκων, ἐν ὄρει τὸ κρύφιον,
βουκόλος, τὸ κέντρον, βουκολικόν, οἶμαι, κέντρον τὸν νάρθηκα ἐπικαλῶν,
ὃν δὴ ἀναστέφουσιν οἱ βάκχοι.
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Traduction française :
[16] Et le reste, vous le dirai-je ? Cérès conçoit de Jupiter et met au
monde une fille qu'on appela Coré ou Proserpine; et voilà que ce Jupiter,
après avoir corrompu la mère, corrompt la fille ; c'est ainsi qu'il répare son
premier crime. Il est tout à la fois le père et le corrupteur de Coré; pour
arriver à ses fins, il s'était caché sous la forme d'un serpent, de manière
cependant qu'on put encore le reconnaître. Quel est, en effet, le symbole
offert aux initiés dans les mystères bachiques ? Un dieu qui se glisse
furtivement dans leur sein, et ce Dieu, c'est un reptile qu'on retire du sein
des adeptes. Preuve incontestable de la lubricité de Jupiter; Proserpine
accouche et met au monde un taureau, comme le chante un poète,
fervent adorateur des idoles : « Le taureau est père du dragon et le
dragon père du taureau : le pâtre cache son aiguillon dans la montagne. »
Que veut-il faire entendre par cet aiguillon ? N'est-ce pas l'élégante férule
que les prêtres du dieu entourent de feuillage ?
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