| Texte grec :
 
 
  
  
   | [119] Ἧκε, ὦ παραπλήξ, μὴ θύρσῳ σκηριπτόμενος, μὴ κιττῷ 
 ἀναδούμενος, ῥῖψον τὴν μίτραν, ῥῖψον τὴν νεβρίδα, σωφρό νησον· δείξω 
 σοι τὸν λόγον καὶ τοῦ λόγου τὰ μυστήρια, κατὰ τὴν σὴν διηγούμενος 
 εἰκόνα. Ὄρος ἐστὶ τοῦτο θεῷ πεφιλημένον, οὐ τραγῳδίαις ὡς Κιθαιρὼν 
 ὑποκείμενον, ἀλλὰ τοῖς ἀληθείας ἀνακείμενον δράμασιν, ὄρος νηφάλιον, 
 ἁγναῖς ὕλαις σύσκιον· βακχεύουσι δὲ ἐν αὐτῷ οὐχ αἱ Σεμέλης "τῆς 
 κεραυνίας" ἀδελφαί, αἱ μαινάδες, αἱ δύσαγνον κρεανο μίαν μυούμεναι, ἀλλ' 
 αἱ τοῦ θεοῦ θυγατέρες, αἱ ἀμνάδες αἱ καλαί, τὰ σεμνὰ τοῦ λόγου 
 θεσπίζουσαι ὄργια, χορὸν ἀγείρουσαι σώφρονα. Ὁ χορὸς οἱ 
 δίκαιοι, τὸ ᾆσμα ὕμνος ἐστὶ τοῦ πάντων βασιλέως· ψάλλουσιν αἱ κόραι, 
 δοξάζουσιν ἄγγελοι, προφῆται λαλοῦσιν, ἦχος στέλλεται μουσικῆς, δρόμῳ 
 τὸν θίασον διώκουσιν, σπεύδουσιν οἱ κεκλημένοι (12.119.3) πατέρα 
 ποθοῦντες ἀπολαβεῖν. Ἧκέ μοι, ὦ πρέσβυ, καὶ σύ, τὰς Θήβας λιπὼν καὶ 
 τὴν μαντικὴν καὶ τὴν βακχικὴν ἀπορ ρίψας πρὸς ἀλήθειαν χειραγωγοῦ· 
 ἰδού σοι τὸ ξύλον ἐπερεί δεσθαι δίδωμι· σπεῦσον, Τειρεσία, πίστευσον· 
 ὄψει. Χριστὸς ἐπιλάμπει φαιδρότερον ἡλίου, δι' ὃν ὀφθαλμοὶ τυφλῶν 
 ἀναβλέπουσιν· νύξ σε φεύξεται, πῦρ φοβηθήσεται, θάνατος οἰχήσεται· 
 ὄψει τοὺς οὐρανούς, ὦ γέρον, ὁ Θήβας μὴ βλέπων. |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [119] Viens donc, ô insensé ! non plus le thyrse à la main, ni la 
couronne de lierre sur la tête. Jette le turban de ton Dieu ; dépouille les 
ornements de ses fêtes; reprends ta raison. Je te dévoilerai le Verbe et 
les mystères du Verbe, en adoptant tes images et tes symboles. Voici la 
montagne sainte et chérie de Dieu, qui n'a point, comme votre Cithéron, 
fourni matière aux mensonges de la fable, mais qui est consacrée par les 
prodiges de la vérité. Montagne sanctifiée par la sagesse ! chastes 
ombrages habités par la pudeur ! Là ne s'égarent point, dans les aveugles 
transports de Bacchus, les sœurs de Sémélé frappées par la foudre, ces 
Ménades initiées par l'impure dilacération des victimes. À leur place, tu 
trouveras les filles de Dieu, vierges éclatantes d'innocence, qui célèbrent 
les vénérables mystères du Verbe, en formant des chœurs d'une pudique 
sobriété. Les justes chantent alternativement un hymne en l'honneur du 
maître de l'univers. Les jeunes filles font résonner le luth sacré ; les anges 
célèbrent Dieu ; les prophètes proclament leurs oracles; d'harmonieux 
concerts retentissent; on poursuit le thyase d'une course rapide ; les élus 
volent, saintement désireux de retrouver promptement leur père. 
Approche, ma main te présente le bois sur lequel tu peux appuyer tes pas 
chancelants. Hâte-toi donc, ô Tirésias, commence à croire, tes jeux se 
rouvriront à la lumière. Le Christ, qui rend la vue aux aveugles, brille plus 
éclatant que le soleil. Avec la foi, la nuit fuira de ta paupière ; la flamme 
infernale s'éteindra ; la mort se retirera vaincue. Infortuné vieillard, toi qui 
ne peux contempler ta patrie terrestre, tu contempleras la magnificence 
des cieux. |  |