| Texte grec :
 
 
  
  
   | [96] Πιστεύσατε ἡμῖν κἂν ὡς μέθῃ, ἵνα σωφρονήσητε· πιστεύσατε κἂν 
 ὡς ὕβρει, ἵνα ζήσητε. Εἰ δὲ καὶ πείθεσθαι βούλεσθε τὴν ἐναργῆ τῶν 
 ἀρρήτων ἐποπτεύσαντες πίστιν, φέρε ὑμῖν ἐκ περιουσίας τὴν περὶ τοῦ 
 λόγου παραθήσομαι (10.96.2) πειθώ. Ὑμεῖς δέ, οὐ γὰρ τὰ πάτρια ὑμᾶς ἔτι 
 τῆς ἀληθείας ἀπασχολεῖ ἔθη προκατηχημένους, ἀκούοιτ' ἂν ἤδη τὸ μετὰ 
 τοῦτο ὅπως ἔχει· 
 καὶ δὴ μή τις ὑμᾶς τοῦδε τοῦ ὀνόματος αἰσχύνη προκαταλαμβανέτω, 
 "ἥτ' ἄνδρας μέγα σίνεται," (10.96.3) παρατρέπουσα σωτηρίας. 
 Ἀποδυσάμενοι δ' οὖν περιφανῶς ἐν τῷ τῆς ἀληθείας σταδίῳ γνησίως 
 ἀγωνιζώμεθα, βραβεύοντος μὲν τοῦ λόγου τοῦ ἁγίου, ἀγωνοθετοῦντος δὲ 
 τοῦ δεσπότου τῶν ὅλων. Οὐ γὰρ σμικρὸν ἡμῖν τὸ ἆθλον ἀθανασία 
 (10.96.4) πρόκειται. Μὴ οὖν ἔτι φροντίζετε μηδὲ {εἰ} ὀλίγον, τί ὑμᾶς 
 ἀγορεύουσι σύρφακές τινες ἀγοραῖοι, δεισιδαιμονίας ἄθεοι χορευταί, ἀνοίᾳ 
 καὶ παρανοίᾳ ἐς αὐτὸ ὠθούμενοι τὸ βάραθρον, εἰδώλων ποιηταὶ καὶ λίθων 
 προσκυνηταί· οἵδε γὰρ ἀνθρώ πους ἀποθεοῦν τετολμήκασι, 
 τρισκαιδέκατον Ἀλέξανδρον τὸν Μακεδόνα ἀναγράφοντες θεόν, "ὃν 
 Βαβυλὼν ἤλεγξε νεκρόν". |  | Traduction française :
 
 
 
  
       
  | [96] Ah! pour devenir sobres, croyez du moins à nos paroles comme 
vous croyez à l'ivresse; pour acquérir la vie, croyez à nos paroles comme 
vous croyez à la colère et à l'injustice. Que si, dociles à la foi qui parle au 
fond de toutes les vertus, vous vous déterminez enfin à obéir, je produirai 
devant vous une foule surabondante de témoignages, fournis par le 
Verbe, pour solliciter votre acquiescement. Vous donc, car telle est la 
préoccupation de vos mœurs nationales, qu'elles vous ont éloignés 
complètement jusqu'ici de l'étude de la vérité, prêtez une oreille attentive 
à ce qui va suivre.
La foi, à ce mot, ne vous laissez pas surprendre par une mauvaise 
honte, qui ne peut qu'être funeste à l'homme et le détourner du salut. 
Dépouillons donc nos vêtements sans rougir, et combattons avec des 
armes légitimes dans l'arène de la vérité, ayant pour juge le Verbe saint et 
pour ordonnateur des jeux l'éternel modérateur de l'univers. L'immortalité, 
en effet, quelle récompense plus auguste brille placée au bout de la 
carrière ! On parlera de nous avec mépris, me répondrez-vous peut-être ! 
Et que vous importent les clameurs de quelques misérables, tirés de la lie 
du peuple, qui conduisent les chœurs impies de la superstition et dans 
leur extravagance courent tête baissée vers l'abîme, insensés fabricateurs 
d'idoles, stupides adorateurs de la pierre? Voilà les hommes qui osèrent 
transformer les mortels en dieux! Ce sont eux qui inscrivent comme 
treizième divinité ce conquérant macédonien dont Babylone montre 
encore le tombeau. |  |