HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre VII

Chapitre 1

  Chapitre 1

[7,0] LIVRE VII. [7,0] LIVRE VII.
[7,1] Πάντων δὲ ἐξιόντων μετὰ βασιλέως ἐπὶ τὸν πόλεμον τὸν πρὸς τοὺς Αἰγυπτίους Χαιρέᾳ παρήγγειλεν οὐδείς· βασιλέως γὰρ δοῦλος οὐκ ἦν, ἀλλὰ τότε μόνος ἐν Βαβυλῶνι ἐλεύθερος. ἔχαιρε δὲ ἐλπίζων ὅτι καὶ Καλλιρόη μένει. τῆς οὖν ὑστεραίας ἦλθεν ἐπὶ τὰ βασίλεια, ζητῶν τὴν γυναῖκα. κεκλεισμένα δὲ ἰδὼν καὶ πολλοὺς ἐπὶ θύραις τοὺς φυλάσσοντας περιῄει τὴν πόλιν ὅλην ἐξερευνώμενος καὶ συνεχῶς καθάπερ ἐμμανὴς Πολυχάρμου τοῦ φίλου πυνθανόμενος "Καλλιρόη δὲ ποῦ; τί γέγονεν; οὐ δήπου γὰρ καὶ αὐτὴ στρατεύεται." μὴ εὑρὼν δὲ Καλλιρόην ἐζήτει Διονύσιον τὸν ἀντεραστὴν καὶ ἧκεν ἐπὶ τὴν οἰκίαν τὴν ἐκείνου. προῆλθεν οὖν τις ὥσπερ εὐκαίρως, καὶ εἶπεν ἅπερ ἦν δεδιδαγμένος. θέλων γὰρ Διονύσιος ἀπελπίσαι Χαιρέαν τὸν Καλλιρόης γάμον καὶ μηκέτι μένειν τὴν δίκην, ἐπενόησέ τι στρατήγημα τοιοῦτον. ἐξιὼν ἐπὶ τὴν μάχην κατέλιπε τὸν ἀπαγγελοῦντα πρὸς Χαιρέαν ὅτι βασιλεὺς Περσῶν χρείαν ἔχων συμμάχων πέπομφε Διονύσιον ἀθροῖσαι στρατιὰν ἐπὶ τὸν Αἰγύπτιον καί, ἵνα πιστῶς αὐτῷ καὶ προθύμως ἐξυπηρετῆται, Καλλιρόην ἀπέδωκε. ταῦτα ἀκούσας Χαιρέας ἐπίστευσεν εὐθύς· εὐεξαπάτητον γὰρ ἄνθρωπος δυστυχῶν. καταρρηξάμενος οὖν τὴν ἐσθῆτα καὶ σπαράξας τὰς τρίχας, τὸ στέρνον ἅμα παίων ἔλεγεν "ἄπιστε Βαβυλών, κακὴ ξενοδόχε, ἐπ´ ἐμοῦ δὲ καὶ ἐρήμη. καλοῦ δικαστοῦ· προαγωγὸς γέγονεν ἀλλοτρίας γυναικός. ἐν πολέμῳ γάμοι. καὶ ἐγὼ μὲν ἐμμελετῶν τὴν δίκην καὶ πάνυ ἐπεπείσμην δίκαια ἐρεῖν· ἐρήμην δὲ κατεκρίθην καὶ Διονύσιος νενίκηκε σιγῶν. ἀλλ´ οὐδὲν ὄφελος αὐτῷ τῆς νίκης· οὐ γὰρ ζήσεται Καλλιρόη παρόντος διαζευχθεῖσα Χαιρέου, εἰ καὶ τὸ πρῶτον ἐξηπάτησεν αὐτὴν τῷ δοκεῖν ἐμὲ τεθνηκέναι. τί οὖν ἐγὼ βραδύνω καὶ οὐκ ἀποσφάζω πρὸ τῶν βασιλείων ἐμαυτόν, προχέας τὸ αἷμα ταῖς θύραις τοῦ δικαστοῦ; γνώτωσαν Πέρσαι καὶ Μῆδοι, πῶς βασιλεὺς ἐδίκασεν ἐνταῦθα." Πολύχαρμος δὲ ἰδὼν ἀπαρηγόρητον αὑτῷ τὴν συμφορὰν καὶ ἀδύνατον σωθῆναι Χαιρέαν "πάλαι μὲν" ἔφη "παρεμυθούμην σε, φίλτατε, καὶ πολλάκις ἀποθανεῖν ἐκώλυσα, νῦν δέ μοι δοκεῖς καλῶς βεβουλεῦσθαι· καὶ τοσοῦτον ἀποδέω τοῦ σε κωλύειν, ὥστε καὶ αὐτὸς ἤδη συναποθανεῖν ἕτοιμος. σκεψώμεθα δὲ θανάτου τρόπον, ὅστις ἂν γένοιτο βελτίων· ὃν γὰρ σὺ διανοῇ, φέρει μέν τινα φθόνον βασιλεῖ καὶ πρὸς τὸ μέλλον αἰσχύνην, οὐ μεγάλην δὲ ἐκδικίαν ὧν πεπόνθαμεν. δοκεῖ δέ μοι τὸν ἅπαξ ὡρισμένον θάνατον ὑφ´ ἡμῶν εἰς ἄμυναν καταχρήσασθαι τοῦ τυράννου· καλὸν γὰρ λυπήσαντας αὐτὸν ἔργῳ ποιῆσαι μετανοεῖν, ἔνδοξον καὶ τοῖς ὕστερον ἐσομένοις διήγημα καταλείποντας ὅτι δύο Ἕλληνες ἀδικηθέντες ἀντελύπησαν τὸν μέγαν βασιλέα καὶ ἀπέθανον ὡς ἄνδρες." "πῶς οὖν" εἶπε Χαιρέας "ἡμεῖς οἱ δύο μόνοι καὶ πένητες καὶ ξένοι τὸν κύριον τηλικούτων καὶ τοσούτων ἐθνῶν καὶ δύναμιν ἔχοντα ἣν ἑωράκαμεν λυπῆσαι δυνάμεθα; τοῦ μὲν γὰρ σώματος αὐτῷ φυλακαὶ καὶ προφυλακαί, κἂν ἀποκτείνωμεν δέ τινα τῶν ἐκείνου, κἂν ἐμπρήσωμέν τι τῶν ἐκείνου κτημάτων, οὐκ αἰσθήσεται τῆς βλάβης." "ὀρθῶς ἂν" ἔφη Πολύχαρμος "ταῦτα ἔλεγες, εἰ μὴ πόλεμος ἦν· νῦν δὲ ἀκούομεν Αἴγυπτον μὲν ἀφεστάναι, Φοινίκην δὲ ἑαλωκέναι, Συρίαν δὲ κατατρέχεσθαι. βασιλεῖ δὲ πόλεμος ἀπαντήσει καὶ πρὸ τοῦ διαβῆναι τὸν Εὐφράτην. οὐκ ἐσμὲν οὖν οἱ δύο μόνοι, τοσούτους δὲ ἔχομεν συμμάχους ὅσους Αἰγύπτιος ἄγει, τοσαῦτα ὅπλα, τοσαῦτα χρήματα, τοσαύτας τριήρεις. χρησώμεθα ἀλλοτρίᾳ δυνάμει πρὸς τὴν ὑπὲρ ἑαυτῶν ἄμυναν." οὔπω πᾶν εἴρητο ἔπος καὶ Χαιρέας ἀνεβόησε "σπεύδωμεν, ἀπίωμεν. δίκας ἐν τῷ πολέμῳ λήψομαι παρὰ τοῦ δικαστοῦ." [7,1] Tandis que tout le monde partait avec le Roi en guerre contre les Egyptiens, personne ne donna aucune instruction à Chéréas; car il n'était pas sujet du Roi mais le seul homme libre, alors, dans Babylone. Il se réjouissait, dans l'espoir que Callirhoé resterait. Donc, le lendemain, il se rendit au palais pour chercher sa femme, mais, voyant qu'il était fermé et qu'il y avait de nombreux gardes aux portes, il fit le tour de toute la ville en s'informant et demandant maintes fois, comme un insensé, à son ami Polycharme : « Où est Callirhoé? Qu'est-elle devenue? Car elle ne part pas en guerre, elle! » Ne trouvant pas Callirhoé, il se mit à la recherche de Dionysios son rival et il alla chez lui. Quelqu'un sortit de la maison, comme par hasard et lui récita la leçon qu'il avait apprise. Désirant enlever à Chéréas tout espoir d'épouser Callirhoé et le décourager d'attendre le jugement, voici ce que Dionysios avait imaginé : en partant pour la guerre, il avait laissé quelqu'un chargé de faire savoir à Chéréas que le Roi de Perse, ayant besoin d'alliés, avait envoyé Dionysios réunir une armée contre les Egyptiens et, pour s'assurer de sa part une obéissance fidèle et empressée, lui avait rendu Callirhoé. En apprenant cela, Chéréas le crut immédiatement; car il n'est rien de plus facile à tromper qu'un homme dans le malheur. Il déchira ses vêtements, s'arracha les cheveux, se frappa la poitrine et dit : « Babylone traîtresse, ville inhospitalière, et, pour moi, de plus, déserte. O le beau juge, qui se fait entremetteur de la femme d'un autre! C'est à la guerre que l'on se marie? Et moi, jétudiais soigneusement le procès et j'étais bien persuadé de la justice des arguments que je présenterais; mais j'ai été jugé en mon absence et Dionysios a obtenu gain de cause sans mot dire. Mais sa victoire ne lui servira guère; car Callirhoé ne survivra pas, séparée de Chéréas, et sachant qu'il est là, car, autrefois elle avait été trompée parce quelle me croyait mort. Pourquoi attendre plus longtemps, ne pas m'égorger devant le palais et asperger de sang les portes du juge? Que les Perses et les Mèdes sachent comment le Roi a jugé ici! » Polycharme, voyant que son malheur ne comportait plus aucune consolation et qu'il était impossible de sauver Chéréas, lui dit : « Jusqu'ici, je cherchais à te consoler, mon bien cher ami, et je t'ai maintes fois empêché de mourir, mais maintenant je crois que ta résolution est juste; et je suis si loin de vouloir y faire obstacle que je suis moi-même prêt à mourir avec toi. Mais réfléchissons au genre de mort qui sera le meilleur : celui auquel tu songes comporte, sans doute, quelque réprobation pour le Roi et entraînera, dans l'avenir, un déshonneur pour lui, mais bien léger châtiment pour ce que nous avons souffert! Je suis d'avis que la mort à laquelle nous nous sommes une fois décidés serve à nous venger du tyran. Il serait beau de lui causer un mal réel qui le fasse se repentir, et nous laisserions à la postérité l'histoire glorieuse de deux Grecs qui, victimes d'une injustice, ont rendu coup pour coup au Grand Roi et sont morts comme des hommes. — Comment donc, dit Chéréas, nous qui sommes seuls, pauvres, étrangers, pourrons-nous causer du mal au maître de tant de si grandes nations, qui dispose de toute la puissance que nous avons vue? Sa personne est protégée par plusieurs rangs de gardes, et même si nous tuons l'un de ses gens, même si nous mettons le feu à quelque chose qui lui appartient, il ne s'apercevra pas du dommage. — Ce que tu dis serait juste, répondit Polycharme, s'il n'y avait pas la guerre; mais aujourd'hui nous savons que l'Égypte s'est révoltée, que la Phénicie est prise, que la Syrie est envahie. Le Roi va trouver la guerre en face de lui avant même d'avoir traversé l'Euphrate. Nous ne sommes donc pas seulement deux, mais nous avons autant d'alliés qu'en met en ligne l'Égyptiens, autant d'armes, autant d'argent, autant de trières. Servons-nous donc de la puissance d'autrui pour notre propre vengeance. » Il n'avait pas fini de parler que Chéréas s'écria : « Vite, partons! J'obtiendrai par la guerre justice du juge. »


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Dernière mise à jour : 24/01/2007