HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre II

Chapitre 11

  Chapitre 11

[2,11] Ἀνελθοῦσα δὲ εἰς τὸ ὑπερῷον Καλλιρόη καὶ συγκλείσασα τὰς θύρας τὴν εἰκόνα Χαιρέου τῇ γαστρὶ προσέθηκε καὶ "ἰδοὺ" φησὶ "τρεῖς γεγόναμεν, ἀνὴρ καὶ γυνὴ καὶ τέκνον. βουλευσώμεθα περὶ τοῦ κοινῇ συμφέροντος. ἐγὼ μὲν οὖν πρώτη τὴν ἐμὴν γνώμην ἀποφαίνομαι· θέλω γὰρ ἀποθανεῖν Χαιρέου μόνου γυνή. τοῦτό μοι καὶ γονέων ἥδιον καὶ πατρίδος καὶ τέκνου, πεῖραν ἑτέρου ἀνδρὸς μὴ λαβεῖν. σὺ δέ, παιδίον, ὑπὲρ σεαυτοῦ τί αἱρῇ; φαρμάκῳ τελευτῆσαι πρὶν τὸν ἥλιον ἰδεῖν καὶ μετὰ τῆς μητρὸς ἐρρῖφθαι, τάχα δὲ μηδὲ ταφῆς ἀξιωθῆναι, ζῆν καὶ δύο πατέρας ἔχειν, τὸν μὲν Σικελίας, τὸν δὲ Ἰωνίας πρῶτον; ἀνὴρ δὲ γενόμενος γνωρισθήσῃ ῥᾳδίως ὑπὸ τῶν συγγενῶν· πέπεισμαι γὰρ ὅτι ὅμοιόν σε τέξομαι τῷ πατρί· καὶ καταπλεύσεις λαμπρῶς ἐπὶ τριήρους Μιλησίας, ἡδέως δὲ Ἑρμοκράτης ἔκγονον ἀπολήψεται, στρατηγεῖν ἤδη δυνάμενον. ἐναντίαν μοι φέρεις, τέκνον, ψῆφον καὶ οὐκ ἐπιτρέπεις ἡμῖν ἀποθανεῖν. πυθώμεθά σου καὶ τοῦ πατρός. μᾶλλον δὲ εἴρηκεν· αὐτὸς γάρ μοι παραστὰς ἐν τοῖς ὀνείροιςπαρατίθεμαί σοιφησὶτὸν υἱόν.’ μαρτύρομαί σε, Χαιρέα, σύ με Διονυσίῳ νυμφαγωγεῖς." ταύτην μὲν οὖν τὴν ἡμέραν καὶ τὴν νύκτα ἐν τούτοις ἦν τοῖς λογισμοῖς καὶ οὐ δι´ αὑτὴν ἀλλὰ διὰ τὸ βρέφος ἐπείθετο ζῆν· τῆς δὲ ὑστεραίας ἐλθοῦσα Πλαγγὼν πρῶτον μὲν καθῆστο σκυθρωπὴ καὶ σχῆμα συμπαθὲς ἐπεδείξατο, σιγὴ δὲ ἦν ἀμφοτέρων. ἐπεὶ δὲ μακρὸς ἐγίνετο χρόνος, Πλαγγὼν ἐπύθετο "τί σοι δέδοκται; τί ποιοῦμεν; καιρὸς γὰρ οὐκ ἔστι τοῦ μέλλειν." Καλλιρόη δὲ ἀποκρίνασθαι μὲν ταχέως οὐκ ἐδύνατο κλαίουσα καὶ συγκεχυμένη, μόλις δὲ εἶπε "τὸ τέκνον με προδίδωσιν ἀκούσης ἐμοῦ· σὺ πρᾶττε τὸ συμφέρον. δέδοικα δὲ μή, κἂν ὑπομείνω τὴν ὕβριν, Διονύσιός μου καταφρονήσῃ τῆς τύχης καὶ παλλακὴν μέν, ἀλλ´ οὐ γυναῖκα νομίσας οὐ θρέψῃ τὸ ἐξ ἄλλου γεννώμενον κἀγὼ μάτην ἀπολέσω τὴν σωφροσύνην." ἔτι λεγούσης Πλαγγὼν ὑπολαβοῦσα "ἔγωγε" φησὶ "περὶ τούτων προτέρα σοῦ βεβούλευμαι· σὲ γὰρ τοῦ δεσπότου μᾶλλον ἤδη φιλῶ. πιστεύω μὲν οὖν Διονυσίου τῷ τρόπῳ, χρηστὸς γάρ ἐστιν· ἐξορκιῶ δὲ ὅμως αὐτόν, κἂν δεσπότης · δεῖ πάντα ἡμᾶς ἀσφαλῶς πράττειν. καὶ σύ, τέκνον, ὀμόσαντι πίστευσον. ἄπειμι δὲ ἐγὼ τὴν πρεσβείαν κομίζουσα." [2,11] Callirhoé monta à l'étage supérieur, ferma la porte, plaça l'image de Chéréas sur son ventre et dit « Voici, nous sommes trois : un mari, sa femme et leur enfant. Délibérons sur ce qui sera le mieux pour tous trois. Moi, je vais donner la première mon avis : je veux mourir en restant la femme du seul Chéréas. Au-dessus de mes parents, de ma patrie, de mon enfant, je place le fait de ne connaître aucun autre homme. Et toi, mon petit, que choisis-tu pour toi-même ? De mourir empoisonné avant de voir le soleil et d'être jeté à la voirie avec ta mère et peut-être ne pas même être jugé digne d'une sépulture, ou de vivre et d'avoir deux pères, l'un, le premier de la Sicile, l'autre le premier de l'Ionie? Devenu homme, tu seras facilement reconnu par ta famille; car je suis sûre que je te mettrai au monde semblable à ton père; et tu t'en iras, magnifiquement, voguant sur une trière de Milet; Hermocrate accueillera avec joie son descendant, déjà devenu capable d'être un chef. Ton vote, mon enfant, est contraire au mien, et tu ne me permets pas de mourir. Interrogeons maintenant aussi ton père. Mais non, il a déjà parlé; car c'est lui qui s'est tenu devant moi dans mon rêve et m'a dit : « Je te confie notre fils. » Je te prends à témoin, Chéréas, c'est toi qui me donnes en mariage à Dionysios. » Pendant tout ce jour et pendant toute la nuit, elle réfléchit de la sorte et ce fut à cause de son enfant, non pas pour elle-même, qu'elle se persuada de vivre. Le lendemain, Plangon survint : d'abord, elle s'assit, l'air sombre, et son attitude exprimait la part qu'elle prenait à sa douleur et toutes deux restaient silencieuses. Lorsqu'un long moment se fut écoulé, Plangon lui demanda : « Quelle est ta décision ? Que ferons-nous ? Car ce n'est plus le moment de tarder. » Callirhoé ne put lui répondre tout de suite, tant elle pleurait et était bouleversée, enfin, elle dit : « Mon enfant me trahit contre mon gré; toi, fais le nécessaire; mais je crains que, même si je me soumets à cette violence, Dionysios ne méprise ma condition, qu'il me considère seulement comme une concubine et non comme sa femme, qu'il n'élève pas l'enfant engendré par un autre et que moi je ne perde en vain mon honneur. » Elle n'eut pas le temps d'achever que déjà Plangon répondait : « Il y a longtemps que j'ai réfléchi à tout cela avant toi, car je t'aime maintenant plus que le maître. Pourtant, fais confiance au caractère de Dionysios : c'est un honnête homme. Mais je le ferai s'engager par serment, bien qu'il soit mon maître; il faut que nous agissions en toute sûreté. Quant à toi, mon enfant, accorde-moi ta confiance. Et maintenant, je m'en vais accomplir mon ambassade. »


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Dernière mise à jour : 28/04/2006