HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Chariton d'Aphrodise, Chéréas et Callirhoé, livre I

δὲ



Texte grec :

[1,7] Θήρων γάρ τις ἦν, πανοῦργος ἄνθρωπος, ἐξ ἀδικίας πλέων τὴν θάλασσαν καὶ λῃστὰς ἔχων ὑφορμοῦντας τοῖς λιμέσιν ὀνόματι πορθμείου, πειρατήριον συγκροτῶν. οὗτος τῇ ἐκκομιδῇ παρατυχὼν ἐπωφθάλμισε τῷ χρυσῷ καὶ νύκτωρ κατακλινεὶς οὐκ ἐκοιμᾶτο λέγων πρὸς ἑαυτὸν "ἀλλὰ ἐγὼ κινδυνεύω μαχόμενος τῇ θαλάσσῃ καὶ τοὺς ζῶντας ἀποκτείνων ἕνεκα λημμάτων μικρῶν, ἐξὸν πλουτῆσαι παρὰ μιᾶς νεκρᾶς; ἀνερρίφθω κύβος· οὐκ ἀφήσω τὸ κέρδος. τίνας δ´ οὖν ἐπὶ τὴν πρᾶξιν στρατολογήσω; σκέψαι, Θήρων, τίς ἐπιτήδειος ὧν οἶδας. Ζηνοφάνης ὁ Θούριος; συνετὸς μὲν ἀλλὰ δειλός. Μένων ὁ Μεσσήνιος; τολμηρὸς μὲν ἀλλὰ προδότης." ἐπεξιὼν δὲ τῷ λογισμῷ καθέκαστον ὥσπερ ἀργυρογνώμων, πολλοὺς ἀποδοκιμάσας, ὅμως ἔδοξέ τινας ἐπιτηδείους. ἕωθεν οὖν διατρέχων εἰς τὸν λιμένα, ἕκαστον αὐτῶν ἀνεζήτει. εὗρε δὲ ἐνίους μὲν ἐν πορνείοις, οὓς δ´ ἐν καπηλείοις, οἰκεῖον στρατὸν τοιούτῳ στρατηγῷ. φήσας οὖν ἔχειν τι διαλεχθῆναι πρὸς αὐτοὺς ἀναγκαῖον, κατόπιν τοῦ λιμένος ἀπήγαγε καὶ τούτων ἤρξατο τῶν λόγων· "ἐγὼ θησαυρὸν εὑρὼν ὑμᾶς κοινωνοὺς εἱλόμην ἐξ ἁπάντων· οὐ γάρ ἐστιν ἑνὸς τὸ κέρδος, οὐδὲ πόνου πολλοῦ δεόμενον, ἀλλὰ μία νὺξ δύναται ποιῆσαι πάντας ἡμᾶς πλουσίους. οὐκ ἄπειροι δ´ ἐσμὲν τοιούτων ἐπιτηδευμάτων, ἃ παρὰ μὲν τοῖς ἀνοήτοις ἀνθρώποις ἔχει διαβολήν, ὠφέλειαν δὲ τοῖς φρονίμοις δίδωσι." συνῆκαν εὐθὺς ὅτι λῃστείαν ἢ τυμβωρυχίων ἢ ἱεροσυλίαν καταγγέλλει, καὶ "παῦσαι" ἔφασαν "ἀναπείθων τοὺς πεπεισμένους ἤδη καὶ μόνον μήνυε τὴν πρᾶξιν, καὶ τὸν καιρὸν μὴ παραπολλύωμεν." ὁ δὲ Θήρων ἔνθεν ἑλὼν "ἑωράκατε" φησὶ "τὸν χρυσὸν καὶ ἄργυρον τῆς νεκρᾶς. οὗτος ἡμῶν τῶν ζώντων δικαιότερον γένοιτ´ ἄν. δοκεῖ δή μοι νυκτὸς ἀνοῖξαι τὸν τάφον, εἶτα ἐνθεμένους τῷ κέλητι, πλεύσαντας ὅποι ποτ´ ἂν φέρῃ τὸ πνεῦμα διαπωλῆσαι τὸν φόρτον ἐπὶ ξένης." ἤρεσε. "νῦν μὲν οὖν" φησὶ "τρέπεσθε ἐπὶ τὰς συνήθεις διατριβάς· βαθείας δὲ ἑσπέρας ἕκαστος ἐπὶ τὸν κέλητα κατίτω κομίζων οἰκοδομικὸν ὄργανον."

Traduction française :

[1,7] Il y avait en effet un certain Théron, fort méchant homme, qui naviguait sur la mer, plein de mauvaises intentions et avec un équipage de pirates, pour attaquer les ports. Sous couleur de transport, il avait formé une entreprise de piraterie et, se trouvant par hasard assister aux funérailles, avait vu tout cet or; aussi la nuit, sur son lit, incapable de dormir, il se disait : « Oui, je m'expose au danger en combattant sur la mer et en tuant des vivants pour un faible butin, alors que je pourrais m'enrichir aux dépens d'une seule morte. Que le dé en soit jeté! Je ne laisserai pas échapper l'aubaine. Mais quel compagnon prendrai-je pour faire le coup ? Voyons, Théron, parmi ceux que tu connais, lequel convient ? Zénophane de Thurium ? Il est fin, mais peureux. Ménon de Messine ? Il a de l'audace, mais il n'est pas sûr. » Après les avoir passé un à un en revue dans son esprit, comme un changeur essaie les pièces d'argent, et en avoir éliminé beaucoup, à la fin il en trouva pourtant quelques-uns qui convenaient. Dès l'aube, il courut au port et se mit en devoir de les chercher un à un. Il en rencontra quelques-uns dans les lupanars, d'autres dans les tavernes - belle armée, digne d'un tel chef! Il leur dit qu'il avait quelque chose de pressant à leur exposer et les emmena derrière le port, puis il se mit à leur parler ainsi : « J'ai trouvé un trésor et je vous ai choisis entre tous pour vous faire participer à l'aubaine; il y a là à gagner pour plus d'un, et sans se donner beaucoup de mal; une seule nuit peut nous rendre tous riches. Nous ne sommes pas sans expérience de pareilles entreprises, qui passent auprès des sots pour déshonorantes, mais qui rapportent aux gens avisés. » Ils comprirent aussitôt qu'il parlait d'un acte de piraterie ou d'une profanation de tombeau ou du pillade d'un sanctuaire. Sur quoi : « Cesse, lui dirent-ils, de chercher à persuader des gens déjà tout persuadés, dis-nous seulement ce qu il y a à faire, et ne laissons pas passer l'occasion. » Alors Théron reprit : « Vous avez vu, leur dit-il, l'or et l'argent de la morte. Il serait plus juste qu'il nous appartînt à nous, qui sommes vivants. Je suis d'avis que, pendant la nuit, nous ouvrions le tombeau, que nous chargions tout cela sur notre bateau et que, allant où le vent nous poussera, nous vendions le butin à l'étranger. » Les autres furent du même avis. « Eh bien, maintenant, reprit Théron, retournez à vos occupations habituelles; quand la nuit sera complètement tombée, que chacun descende au navire avec des outils de maçon. »





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Dernière mise à jour : 23/03/2006