[11] Εἶτα τί γίνεται, ἐὰν ἡ Μετάνοια αὐτῷ συναντήσῃ;
Ἐξαιρεῖ αὐτὸν ἐκ τῶν κακῶν καὶ συνίστησιν αὐτῷ
ἑτέραν Δόξαν {καὶ Ἐπιθυμίαν} τὴν εἰς τὴν ἀληθινὴν
Παιδείαν ἄγουσαν, ἅμα δὲ καὶ τὴν εἰς τὴν Ψευδοπαιδείαν
καλουμένην.
Εἶτα τί γίνεται;
Ἐὰν μέν, φησί, τὴν Δόξαν ταύτην προσδέξηται
τὴν ἄξουσαν αὐτὸν εἰς τὴν ἀληθινὴν Παιδείαν, καθαρθεὶς
ὑπ´ αὐτῆς σώζεται καὶ μακάριος καὶ εὐδαίμων
γίνεται ἐν τῷ βίῳ· εἰ δὲ μή, πάλιν πλανᾶται ὑπὸ τῆς
Ψευδοδοξίας.
(12) Ὦ Ἡράκλεις, ὡς μέγας ὁ κίνδυνος ἄλλος
οὗτος. ἡ δὲ Ψευδοπαιδεία ποία ἐστίν; ἔφην ἐγώ.
Οὐχ ὁρᾷς τὸν ἕτερον περίβολον ἐκεῖνον;
Καὶ μάλα, ἔφην ἐγώ.
Οὐκοῦν ἔξω τοῦ περιβόλου παρὰ τὴν εἴσοδον γυνή
τις ἕστηκεν, ἣ δοκεῖ πάνυ καθάριος καὶ εὔτακτος εἶναι;
Καὶ μάλα.
Ταύτην τοίνυν οἱ πολλοὶ καὶ εἰκαῖοι τῶν ἀνδρῶν
Παιδείαν καλοῦσιν· οὐκ ἔστι δέ, ἀλλὰ Ψευδοπαιδεία,
ἔφη. οἱ μέν τοι σωζόμενοι ὁπόταν βούλωνται εἰς τὴν
ἀληθινὴν Παιδείαν ἐλθεῖν, ὧδε πρῶτον παραγίνονται.
Πότερον οὖν ἄλλη ὁδὸς οὐκ ἔστιν ἐπὶ τὴν ἀληθινὴν
Παιδείαν ἄγουσα;
Οὐκ ἔστιν, ἔφη.
(13) Οὗτοι δὲ οἱ ἄνθρωποι οἱ ἔσω τοῦ περιβόλου
ἀνακάμπτοντες τίνες εἰσίν;
Οἱ τῆς Ψευδοπαιδείας, ἔφη, ἐρασταὶ ἠπατημένοι
καὶ οἰόμενοι μετὰ τῆς ἀληθινῆς Παιδείας συνομιλεῖν.
Τίνες οὖν καλοῦνται οὗτοι;
Οἱ μὲν ποιηταί, ἔφη, οἱ δὲ ῥήτορες, οἱ δὲ διαλεκτικοί,
οἱ δὲ μουσικοί, οἱ δὲ ἀριθμητικοί, οἱ δὲ γεωμέτραι,
οἱ δὲ ἀστρολόγοι, οἱ δὲ κριτικοί, οἱ δὲ ἡδονικοί,
οἱ δὲ περιπατητικοὶ καὶ ὅσοι ἄλλοι τούτοις εἰσὶ παραπλήσιοι.
(14) Αἱ δὲ γυναῖκες ἐκεῖναι αἱ δοκοῦσαι περιτρέχειν
ὅμοιαι ταῖς πρώταις, ἐν αἷς ἔφης εἶναι τὴν
Ἀκρασίαν {καὶ αἱ ἄλλαι αἱ μετ´ αὐτῶν} τίνες εἰσίν;
Αὐταὶ ἐκεῖναί εἰσιν, ἔφη.
Πότερον οὖν καὶ ὧδε εἰσπορεύονται;
Νὴ Δία καὶ ὧδε, σπανίως δὲ καὶ οὐχὶ ὥσπερ ἐν
τῷ πρώτῳ περιβόλῳ.
Πότερον οὖν καὶ αἱ Δόξαι; ἔφην.
Μένει γὰρ καὶ ἐν τούτοις τὸ πόμα, ὃ ἔπιον παρὰ
τῆς Ἀπάτης, καὶ ἡ ἄγνοια μένει {ἐν τούτοις νὴ Δία}
καὶ μετ´ αὐτῆς γε ἡ ἀφροσύνη, καὶ οὐ μὴ ἀπέλθῃ ἀπ´
αὐτῶν οὔθ´ ἡ δόξα οὔθ´ ἡ λοιπὴ κακία μέχρι ἂν ἀπογνόντες
τῆς Ψευδοπαιδείας εἰσέλθωσιν εἰς τὴν ἀληθινὴν
ὁδὸν καὶ πίωσι τὰς τούτων καθαρτικὰς δυνάμεις.
εἶτα ὅταν καθαρθῶσι καὶ ἐκβάλωσι τὰ κακὰ
πάνθ´ ὅσα ἔχουσι καὶ τὰς δόξας καὶ τὴν ἄγνοιαν καὶ
τὴν λοιπὴν κακίαν πᾶσαν, τότε ἂν οὕτω σωθήσονται.
ὧδε δὲ μένοντες παρὰ τῇ Ψευδοπαιδείᾳ οὐδέποτε
ἀπολυθήσονται οὐδὲ ἐλλείψει αὐτοὺς κακὸν οὐδὲν
ἕνεκα τούτων τῶν μαθημάτων.
(15) Ποία οὖν αὕτη ἡ ὁδός ἐστιν ἡ φέρουσα ἐπὶ
τὴν ἀληθινὴν Παιδείαν; {ἔφην}.
Ὁρᾷς ἄνω, ἔφη, τόπον τινὰ ἐκεῖνον, ὅπου οὐδεὶς
ἐπικατοικεῖ, ἀλλ´ ἔρημος δοκεῖ εἶναι;
Ὁρῶ.
Οὐκοῦν καὶ θύραν τινὰ μικρὰν καὶ ὁδόν τινα πρὸ
τῆς θύρας, ἥτις οὐ πολὺ ὀχλεῖται, ἀλλ´ ὀλίγοι πάνυ
πορεύονται ὥσπερ δι´ ἀνοδίας τινὸς καὶ τραχείας καὶ
πετρώδους εἶναι δοκούσης;
Καὶ μάλα, ἔφην.
Οὐκοῦν καὶ βουνός τις ὑψηλὸς δοκεῖ εἶναι καὶ
ἀνάβασις στενὴ πάνυ καὶ κρημνοὺς ἔχουσα ἔνθεν καὶ
ἔνθεν βαθεῖς.
Ὁρῶ.
Αὕτη τοίνυν ἐστὶν ἡ ὁδὸς, ἔφη, ἡ ἄγουσα πρὸς
τὴν ἀληθινὴν Παιδείαν.
Καὶ μάλα γε χαλεπὴ προσιδεῖν.
Οὐκοῦν καὶ ἄνω ἐπὶ τοῦ βουνοῦ ὁρᾷς πέτραν τινὰ
μεγάλην καὶ ὑψηλὴν καὶ κύκλῳ ἀπόκρημνον;
Ὁρῶ, ἔφην.
(16) Ὁρᾷς οὖν καὶ γυναῖκας δύο ἑστηκυίας ἐπὶ
τῆς πέτρας λιπαρὰς καὶ εὐεκτούσας τῷ σώματι, ὡς
ἐκτετάκασι τὰς χεῖρας προθύμως;
Ὁρῶ, ἀλλὰ τίνες καλοῦνται, ἔφην, αὗται;
Ἡ μὲν Ἐγκράτεια καλεῖται, ἔφη, ἡ δὲ Καρτερία·
εἰσὶ δὲ ἀδελφαί.
Τί οὖν τὰς χεῖρας ἐκτετάκασι προθύμως οὕτως;
Παρακαλοῦσιν, ἔφη, τοὺς παραγινομένους ἐπὶ τὸν
τόπον θαρρεῖν καὶ μὴ ἀποδειλιᾶν λέγουσαι ὅτι βραχὺ
ἔτι δεῖ καρτερῆσαι αὐτοὺς, εἶτα ἥξουσιν εἰς ὁδὸν καλήν.
Ὅταν οὖν παραγένωνται ἐπὶ τὴν πέτραν, πῶς ἀναβαίνουσιν;
ὁρῶ γὰρ ὁδὸν φέρουσαν οὐδεμίαν ἐπ´ αὐτάς.
Αὗται ἀπὸ τοῦ κρημνοῦ προσκαταβαίνουσι καὶ
ἕλκουσιν αὐτοὺς ἄνω πρὸς αὑτάς, εἶτα κελεύουσιν
αὐτοὺς διαναπαύσασθαι. καὶ μετὰ μικρὸν διδόασιν
ἰσχὺν καὶ θάρσος καὶ ἐπαγγέλλονται αὐτοὺς καταστήσειν
πρὸς τὴν ἀληθινὴν Παιδείαν καὶ δεικνύουσιν
αὐτοῖς τὴν ὁδόν, ὡς ἔστι καλή τε καὶ ὁμαλὴ καὶ
εὐπόρευτος καὶ καθαρὰ παντὸς κακοῦ, ὥσπερ ὁρᾷς.
Ἐμφαίνει νὴ Δία.
(17) Ὁρᾷς οὖν, ἔφη, καὶ ἔμπροσθεν τοῦ ἄλσους
ἐκείνου τόπον τινά, ὃς δοκεῖ καλός τε εἶναι καὶ λειμωνοειδὴς
καὶ φωτὶ πολλῷ καταλαμπόμενος;
Καὶ μάλα.
Κατανοεῖς οὖν ἐν μέσῳ τῷ λειμῶνι περίβολον ἕτερον
καὶ πύλην ἑτέραν;
Ἔστιν οὕτως. ἀλλὰ τίς καλεῖται ὁ τόπος οὗτος;
Εὐδαιμόνων οἰκητήριον, ἔφη· ὧδε γὰρ διατρίβουσιν
αἱ Ἀρεταὶ πᾶσαι καὶ ἡ Εὐδαιμονία.
Εἶεν, ἔφην ἐγώ, ὡς καλὸν λέγεις τὸν τόπον εἶναι.
(18) Οὐκοῦν παρὰ τὴν πύλην ὁρᾷς, ἔφη, ὅτι
γυνή τις ἐστὶ καλὴ καὶ καθεστηκυῖα τὸ πρόσωπον,
μέσῃ δὲ καὶ κεκριμένῃ ἤδη τῇ ἡλικίᾳ, στολὴν δ´ ἔχουσα
ἁπλῆν τε καὶ ἀκαλλώπιστον; ἕστηκε δὲ οὐκ ἐπὶ στρογγύλου
λίθου, ἀλλ´ ἐπὶ τετραγώνου ἀσφα_ | [11] Alors, qu'arrive-t-il? — Si le Repentir vient à le rencontrer, il le
délivre de ce cruel esclavage, et, lui inspirant de nouveaux désirs, de
nouvelles opinions, il lui donne le choix de deux routes, dont l'une doit
le conduire à la Véritable Instruction, et l'autre à la fausse. S'il
choisit la meilleure, au terme de son voyage il est purifié, arraché aux
dangers qui le menaçaient, et il passe le reste de sa vie dans le sein du
bonheur, à l'abri de toute disgrâce, sinon la Fausse Instruction l'engage
dans des routes d'erreur.
— Grand Jupiter, que ce danger est terrible ! Et la Fausse Instruction, où
est-elle? — Voyez-vous cette autre enceinte, et à l'entrée du vestibule
cette femme parée avec tant d'art et de propreté? La multitude et les
hommes légers l'appellent Instruction, mais c'est un nom qu'elle ne mérite
pas. Tous ceux qui doivent être préservés sont obligés de passer ici avant
de parvenir au séjour de la véritable Instruction. — Est-ce qu'il n'y a
pas d'autre chemin qui y conduise? — Oui, il y en a d'autres. — Qui sont
ceux que l'on voit se promener dans l'intérieur de l'enceinte? — Ce sont
les adorateurs de la Fausse Instruction, qui, séduits par elle, croient
vivre avec la véritable. — Comment les appelez-vous? — Poètes, orateurs,
dialecticiens, musiciens, arithméticiens, géomètres, astrologues,
épicuriens, péripatéticiens, critiques, et autres qui leur ressemblent.
— Et ces femmes qui paraissent courir de côté et d'autre et ressemblent
aux premières du nombre desquelles étaient l’Intempérance et ses
compagnes, quelles sont-elles? — Ce sont les mêmes. — Comment !
entrent-elles aussi dans cette enceinte ! — Oui certes, mais plus rarement
que dans la première. — Les Opinions aussi? — Assurément. L’ignorance et
la Folie font aussi partie de cette troupe. Ceux que je vous ai nommés
ressentent encore les effets du breuvage funeste que leur a présenté
l’imposture. Ils ne peuvent être délivrés du joug de l’Opinion et des
autres vices, qu'ils n'aient abandonné leur fausse déesse, suivi la
véritable route, pris une liqueur salutaire capable de les purifier, et
banni l'Opinion, l’Ignorance et tous les vices qui les assiègent. C'est
alors que leur délivrance est assurée. Mais tant qu'ils demeureront auprès
de la Fausse Instruction, leur esclavage durera toujours, et leurs
connaissances seront pour eux la source de mille maux.
— Quelle route mène donc à la véritable Instruction ? — Voyez-vous cet
endroit élevé qui parait inhabité, désert, cette porte étroite, et devant
la porte un sentier peu fréquenté, qui semble escarpé, raboteux,
impraticable? Là s'élève une hauteur d'un accès difficile, et environnée
de tous côtés d'affreux précipices. Voilà le chemin qui y conduit. — Il
semble en effet bien rude au seul aspect. — Auprès de la hauteur est un
rocher élevé, escarpé de tous côtés, duquel deux femmes robustes et
vigoureuses tendent les bras d'un air d'empressement. — Je les aperçois,
mais quel est leur nom? — L'une s'appelle la Modération, et l'autre la
Patience. Ce sont deux sœurs. — Pourquoi tendent-elles les mains avec cet
air d'empressement? — Pour exhorter les voyageurs, parvenus jusque là, à
s'armer de courage, à ne pas s'abandonner à un lâche désespoir. Elles leur
disent qu'après quelques efforts ils vont trouver une route agréable. —
Mais, quand ils sont arrivés au pied du rocher, comment peuvent-ils y
monter? car je ne vois pas de sentier qui conduise au sommet. — Les deux
nymphes en descendent, et les tirent à elles. Ensuite elles leur disent de
respirer, et bientôt après leur donnent la force et la confiance, leur
promettent de les conduire à la véritable Instruction, et leur montrent
combien la route est belle, aplanie, sans obstacles et sans dangers.
Voyez-vous encore devant ce bois une prairie charmante, éclairée par un
jour pur et brillant? puis, au milieu de cette prairie, une autre enceinte
et une autre porte? — Oui; mais comment nomme-t-on ces lieux? — Le séjour
des Bienheureux : car c'est là qu'habitent toutes les Vertus et le
Bonheur. — Que ce séjour est digne d'envie ! — Auprès de la porte vous
apercevez une belle femme, pleine d'une modeste assurance, sur le déclin
de l'âge mûr, simple dans son extérieur et sans aucune parure empruntée.
Elle est placée, non pas sur un globe, mais sur une pierre carrée et
immobile. A côté d'elle sont deux autres qui paraissent être ses deux
filles. Cette déesse est l'Instruction, et ses deux compagnes la Vérité et
la Persuasion. — Pourquoi est-elle placée sur une base carrée? —C'est pour
montrer aux voyageurs que la route qui conduit à elle est sûre et solide,
et que la possession de ses dons est assurée. — Quels sont ces dons? — La
confiance et une sécurité inaltérable. — Quelle est leur utilité? — La
persuasion intime et fondée, qu'on n'éprouvera plus aucun mal dans le
cours de sa vie. — Dieux ! quels dons magnifiques ! Mais pourquoi se
tient-elle hors de l'enceinte? — Pour guérir ses hôtes, et leur présenter
un Breuvage salutaire. Dès qu'ils sont purifiés par cette liqueur, elle
les conduit aux Vertus. — Quoi ! je ne vous entends pas. — Je vais me
faire comprendre. Je suppose qu'un homme, attaqué d'une maladie
dangereuse, soit conduit au médecin. Celui-ci commence à écarter, par des
purgatifs, toutes les causes de la maladie ; ensuite il s'attache à
rétablir ses forces et à lui rendre la santé. Mais si le malade refusait
de se conformer aux ordonnances du médecin, n'aurait-on pas raison de le
renvoyer et ne mériterait-il pas d'être emporté par la maladie? — Je vous
entends. — De même lorsqu'un voyageur est parvenu jusqu'à l’Instruction,
elle le guérit, et lui présente la liqueur qui doit le purifier de tous
les vices qu'il a amenés avec lui. — Quels sont ces vices? — L'ignorance
et l'erreur bues dans la coupe de l’Imposture, l'orgueil, la cupidité,
l'intempérance, la colère, l'avarice et tous les autres auxquels il s'est
livré dans la première enceinte.
— Lorsqu'il est purifié, où l'envoie-t-on ? — On l'introduit dans le
séjour de la Science et des autres vertus. Voyez-vous sur la porte cette
troupe de femmes belles, modestes, sans parure et sans art? — La première
s'appelle la Science, les autres, qui sont ses sœurs, la Force, la
Justice, l’Intégrité, la Tempérance, la Modération, la Liberté, la
Continence et la Douceur. — Qu'elles sont belles ! que nos espérances sont
brillantes ! — Oui, si vous comprenez et mettez en pratique ce que vous
aurez entendu. — Comptez que nous y donnerons tous nos soins. —Votre
bonheur en dépend.
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