HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Sur l'humilité

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Θρασύνει δὲ ἄνθρωπον καὶ χειρῶν δύναμις, καὶ τάχος ποδῶν, καὶ σώματος εὐμορφία· νόσων παραναλώματα, καὶ χρόνου δαπανήματα· καὶ οὐκ αἰσθάνεται, ὅτι Πᾶσα σὰρξ χόρτος, καὶ πᾶσα δόξα ἀνθρώπου, ὡς ἄνθος χόρτου. Ἐξηράνθη χόρτος, καὶ τὸ ἄνθος ἐξέπεσε. Τοιαῦται γιγάντων ἐπὶ δυνάμει ἀλαζονεῖαι, καὶ Γολιὰθ ἀνοήτου φρόνημα θεομάχον, καὶ κάλλει μέγα φρονῶν Ἀδωνίας, καὶ μεγέθει κόμης ἐπαιρόμενος Ἀβεσσαλώμ. δὲ δοκεῖ τῶν ἄλλων τῶν ὑπαρχόντων ἀνθρώποις καλῶν μέγιστον εἶναι καὶ βεβαιότερον, σοφία καὶ φρόνησις, καὶ τοῦτο ματαῖον ἔχει τὴν ἔπαρσιν, καὶ ὕψος οὐκ ἀληθὲς παρασκευάζει· τῆς παρὰ Θεοῦ σοφίας ἀπούσης, εἰς οὐδὲν τούτων λογιζομένων. Διαπίπτει μὲν γὰρ αὐτῷ τῷ διαβόλῳ τὸ κατὰ τοῦ ἀνθρώπου σόφισμα, καὶ καθ´ ἑαυτοῦ τεχνάσας ἔλαθεν κατὰ τοῦ ἀνθρώπου μεμηχάνηται, οὐδὲν τοσοῦτον ἐκεῖνον ζημιώσας, ὂν ἤλπισεν ἀπαλλοτριώσειν Θεοῦ καὶ ζωῆς αἰωνίου, ὅσον ἑαυτὸν προδοὺς, ἀποστάτης Θεοῦ γεγονὼς, καὶ θανάτῳ καταδικασθεὶς αἰωνίῳ. Καὶ τὴν κατὰ τοῦ Κυρίου στήσας παγίδα, διὰ ταύτης ἑάλω, σταυρωθεὶς ἐν σταυρώσειν προσεδόκησε, καὶ ἀποθανὼν ἐν τὸν Κύριον ἤλπισεν ἀναιρήσειν θανάτῳ. Εἰ δὲ τοῦ κόσμου ἄρχων, πρῶτος καὶ μέγιστος καὶ ἀόρατος τῆς κοσμικῆς σοφίας σοφιστὴς, ἁλίσκεται τοῖς ἑαυτοῦ σοφίσμασιν, εἰς τὴν ἐσχάτην περιιστάμενος ἀφροσύνην, πολλῷ μᾶλλον οἱ ἐκείνου μαθηταὶ καὶ ζηλωταὶ, κἂν μυρία σοφίσωνται, Φάσκοντες εἶναι σοφοὶ, ἐμωράνθησαν. Κατασοφίζεται Φαραὼ ἐπ´ ὀλέθρῳ Ἰσραήλ· ἀλλ´ ἔλαθεν κατασοφισμὸς αὐτῷ διαλυθεὶς, ὅθεν οὐ προσεδόκησε. Καὶ βρέφος ἐκτεθὲν διὰ τὸ πρόσταγμα αὐτοῦ εἰς θάνατον λανθάνει τρεφόμενον ἐπὶ τῆς οἰκίας τῆς βασιλικῆς, καὶ καθαιροῦν τὴν ἐκείνου δύναμιν καὶ τὴν τοῦ παντὸς ἔθνους, καὶ τὸν Ἰσραὴλ ἐξάγον εἰς (p. 529) σωτηρίαν. δὲ ἀνδροφόνος Ἀβιμέλεχ, τοῦ Γεδεὼν νόθος υἱὸς, τοὺς ἑβδομήκοντα παῖδας τοὺς γνησίους ἀποκτείνας, καὶ σοφὸν τοῦτο νομίσας ἐξευρηκέναι πρὸς τὸ βεβαίως τὴν βασιλείαν κατασχεῖν, συντρίβει μὲν τοὺς συνεργοὺς αὐτῷ τοῦ φόνου γενομένους, συντρίβεται δὲ ὑπ´ αὐτῶν· καὶ τέλος ἀπόλλυται χειρὶ γυναικὸς καὶ λίθου βολῇ. Καὶ ἐσοφίσαντο πάντες Ἰουδαῖοι κατὰ τοῦ Κυρίου βούλευμα ὀλέθριον, ἑαυτοῖς λέγοντες· Ἐὰν ἀφῶμεν οὕτως, πάντες πιστεύσουσιν εἰς αὐτόν· καὶ ἐλεύσονται οἱ Ῥωμαῖοι, καὶ ἀροῦσιν ἡμῶν τὸν τόπον καὶ τὸ ἔθνος. Ἐκ τούτου τοῦ βουλεύματος ἐπὶ τὴν Χριστοκτονίαν ἐλθόντες, ὡς τὸ ἔθνος αὐτοὶ καὶ τὴν χώραν διασώσοντες, ἀπολώλασι δι´ ὧν ἐβουλεύσαντο, καὶ ἐκ τῆς χώρας ἀνάστατοι, καὶ τῶν νόμων ἀλλότριοι καὶ τῆς λατρείας γεγενημένοι. Καὶ ὅλως ἐν μυρίοις ἄν τις καταμάθοι παραδείγμασι σαθρὸν τὸ τῆς ἀνθρωπίνης σοφίας πλεονέκτημα, μικρόν τε καὶ ταπεινὸν μᾶλλον μέγα καὶ ὑψηλόν. Ὥστε οὐδεὶς εὖ φρονῶν, οὔτε ἐπὶ τῇ σοφίᾳ τῇ ἑαυτοῦ μέγα φρονήσει, οὔτε ἐπὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς προειρημένοις, ἀλλὰ πεισθήσεται τῇ καλλίστῃ παραινέσει τῆς μακαρίας Ἄννης καὶ τοῦ προφήτου Ἱερεμίου· Μὴ καυχάσθω σοφὸς ἐν τῇ σοφίᾳ αὐτοῦ, καὶ μὴ καυχάσθω ἰσχυρὸς ἐν τῇ ἰσχύϊ αὐτοῦ, καὶ μὴ καυχάσθω πλούσιος ἐν τῷ πλούτῳ αὐτοῦ. [2] L'habileté des mains, l'agilité des pieds, les agréments du corps, qui sont le butin de la maladie et la proie du temps, donnent encore à l'homme de la fierté et de la confiance. Il ne fait pas réflexion que toute chair n'est que de l'herbe, que toute la gloire de l'homme est comme la fleur des champs. L'herbe sèche, et la fleur tombe (Is. 40. 6). Tels étaient et les géants qui se glorifiaient de leurs forces (Gen. 6. 4. - Sag. 14. 6), et l'insensé Goliath qui s'attaquait à Dieu même (I . Rois. 17). Tels étaient encore Adonias qui était fier de sa beauté (3. Rois. 1. 5) ; Absalon qui était idolâtre de sa chevelure (2. Rois. 14.26). Et ce qui de tous les biens humains paraît être le plus grand et le plus solide, la sagesse et la prudence, elles inspirent aussi un vain orgueil, elles donnent une fausse grandeur, et ne sont comptées pour rien quand elles sont séparées de la sagesse divine. Les ruses que le démon a employées contre l'homme ne lui ont pas réussi. Par ces artifices, il s'est fait plus de mal qu'à l'homme qu'il voulait éloigner de Dieu. Il s'est trahi lui-même, il s'est révolté contre Dieu, et s'est vu condamné à une mort éternelle. Il s'est trouvé pris dans le filet qu'il avait tendu contre le Seigneur, crucifié sur la croix où il espérait le crucifier, et subissant la mort qu'il désirait lui faire subir. Mais si le prince de ce monde, cet esprit invisible, ce grand et premier maître de la sagesse mondaine, s'est trouvé pris par ses propres artifices, s'il est tombé dans la dernière extravagance ; à plus forte raison ses disciples et ses sectateurs, quelque habiles qu'ils soient, sont devenus fous en s'attribuant le nom de sages (Rom. 1.2). Pharaon avait concerté habilement la perte du peuple d'Israël, mais il ne put jamais prévoir l'obstacle qui renverserait tous ses desseins. Un enfant exposé à mourir par ses ordres, nourri secrètement dans son palais, détruit la puissance du roi et de sa nation, sauve le peuple d'Israël, L'homicide Abimelec, ce fils bâtard de Gédéon, qui avait fait massacrer soixante-dix de ses frères (Jug. 9), et qui par-là avait cru s'assurer la puissance souveraine, se tourne contre ceux qui l'avaient secondé dans son massacre, les soulève contre lui, et finit par périr d'un coup de pierre de la main d'une femme. Les Juifs, d'après un raisonnement qu'ils croyaient fort sage, prirent contre le Seigneur un parti qui leur a été funeste à eux-mêmes. Si nous le laissons faire, disaient-ils, tous croiront en lui, et les Romains viendront, ils ruineront notre pays et notre nation (Jean. 11. 48). C'est après avoir raisonné de la sorte, qu'ils résolurent de faire mourir Jésus-Christ pour sauver leur pays et leur nation; et c'est par-là qu'ils se perdirent, qu ils furent chassés de leur pays, qu'ils furent privés de leurs lois et de leur culte. Je pourrais prouver, par une infinité d'autres exemples, combien la prudence humaine est trompeuse, que ses vues sont plus basses et plus bornées qu'on ne se l’imagine. Quelque éclairé qu'on soit, on ne doit s'applaudir, ni de sa sagesse, ni d’aucun autre avantage, mais suivre l'avis sensé de la bienheureuse Anne et du prophète Jérémie: Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de ses richesses (1. Rois. 2. 3. et Jér, 9. 23 et 4 ).


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Dernière mise à jour : 6/04/2009