[7] Πρὸς δὴ ταῦτα ἐροῦμεν, ὅτι καὶ οἱ θρῆνοι καὶ τὰ δάκρυα τῶν
ἁγίων διὰ τὴν πρὸς Θεὸν ἀγάπην ἐγίγνοντο. Ἀεὶ
οὖν ἐνορῶντες τῷ ἀγαπητῷ, καὶ τὴν ἐκεῖθεν ἑαυτοῖς
εὐφροσύνην συναύξοντες, τὰ περὶ τοὺς ὁμοδούλους
ἑαυτῶν ᾠκονόμουν· πενθοῦντες τοὺς ἁμαρτάνοντας,
ἐπανορθούμενοι αὐτοὺς διὰ τῶν δακρύων. Ὥσπερ δὲ
οἱ ἐπὶ τῶν αἰγιαλῶν ἑστῶτες, τοῖς ἐν τῇ θαλάττῃ
βαπτιζομένοις συμπάσχοντες, οὐ προΐενται τὴν οἰκείαν
ἀσφάλειαν ἐν τῇ περὶ τῶν κινδυνευόντων φροντίδι·
οὕτως οὐδὲ οἱ τοῖς ἁμαρτήμασι τῶν πέλας ἐπιστυγνάζοντες
τὴν οἰκείαν ἀφανίζουσιν εὐφροσύνην. Τὸ
ἐναντίον μὲν οὖν, καὶ μείζονα ποιοῦσιν αὐτὴν, ὑπὲρ
(p. 228) τῶν εἰς τὸν ἀδελφὸν δακρύων τῆς χαρᾶς τοῦ Κυρίου
καταξιούμενοι. Διὰ τοῦτο μακάριοι οἱ κλαίοντες, καὶ
μακάριοι οἱ πενθοῦντες, ὅτι αὐτοὶ παρακληθήσονται,
καὶ αὐτοὶ γελάσουσι. Γέλωτα δὲ λέγει οὐ τὸν διὰ τῶν
παρειῶν ἐκπίπτοντα ψόφον ἐν τῷ αἵματος ἀναβρασμῷ,
ἀλλὰ τὴν ἄκρατον καὶ ἀμιγῆ παντὸς σκυθρωποῦ ἱλαρότητα.
Κλαίειν οὖν μετὰ κλαιόντων συγχωρεῖ ὁ Ἀπόστολος, ἐπειδὴ
τὸ δάκρυον τοῦτο οἱονεὶ σπέρμα καὶ
δάνεισμα γίνεται τῆς αἰωνίου χαρᾶς. Ἀνάβα μοι
τῇ διανοίᾳ, καὶ θέασαι τὴν ἀγγελικὴν κατάστασιν,
εἰ ἄλλη τις αὐτοῖς πρέπει κατάστασις, πλὴν τοῦ χαίρειν
καὶ διευθυμεῖσθαι· ὅτι ἠξίωνται παρεστάναι Θεῷ,
καὶ ἀπολαύειν τοῦ ἀποῤῥήτου κάλλους τῆς δόξης τοῦ
κτίσαντος ἡμᾶς. Πρὸς ἐκεῖνον οὖν τὸν βίον παρορμῶν
ἡμᾶς ὁ Ἀπόστολος, πάντοτε χαίρειν ἡμῖν διετάξατο.
| [7] A cela nous dirons que les pleurs et les gémissements des saints procédaient de
leur amour pour Dieu. Ainsi, les yeux toujours fixés sur cet objet de leur affection, et
puisant leur joie dans cette source, ils s’occupaient de la conduite de leurs frères,
pleurant sur les pécheurs, cherchant à les ramener par les larmes. Et comme des
personnes sur le rivage, qui s'attendrissent en voyant des malheureux près d’être
engloutis dans les flots, ne perdent pas leur sûreté propre par le tendre intérêt
qu'elles prennent à leurs périls : ainsi les justes qui s’affligent à cause des péchés de
leur prochain, loin d'altérer par-là leur joie, ne font que la rendre plus parfaite, les
larmes qu’ils répandent pour leurs frères leur méritant d’entrer dans la joie du
Seigneur. Ceux qui s'affligent et lui pleurent sont heureux, parce qu'ils seront
consolés et qu'ils riront. Le ris dont parle l’Evangile ne consiste nullement dans le bruit
et l'éclat que fait la bouche lorsque le sang s'échauffe, mais dans une joie sincère qui
n'est altérée par aucun mélange de tristesse. L'Apôtre nous permet donc de pleurer
avec ceux qui pleurent, parce que ces larmes sont comme la semence d'une joie
éternelle, que cette joie est comme l’intérêt de ces larmes. Elevez-vous en esprit dans
le ciel, pour contempler le bonheur des anges. Ce bonheur est-il autre chose que la
joie et la satisfaction qu'ils éprouvent, parce qu'ils sont sans cesse en présence de
Dieu, et qu'ils jouissent des beautés ineffables de la gloire de noire Créateur ? C'est à
cette vie que veut nous porter le bienheureux Paul, quand il nous ordonne de nous
réjouir toujours.
|