Texte grec :
[1] (p. 353) Ὥσπερ ἐπὶ τῶν ἰατρικῶν παραγγελμάτων, ὅταν
εὐστόχως καὶ κατὰ τὸν λόγον τῆς τέχνης γίγνηται,
μετὰ τὴν πεῖραν μάλιστα τὸ ἀπ´ αὐτῶν
ὠφέλιμον διαδείκνυται· οὕτως ἐπὶ τῶν πνευματικῶν
παραινέσεων, ἐπειδὰν μάλιστα τὴν ἔκβασιν μαρτυροῦσαν λάβῃ τὰ
παραγγέλματα, τότε τὸ σοφὸν αὐτῶν
καὶ ὠφέλιμον πρὸς τὴν ἐπανόρθωσιν τοῦ βίου καὶ
τὴν τῶν πειθομένων τελείωσιν ἀναφαίνεται. Ἀκούοντες μὲν
γὰρ τῶν Παροιμιῶν διαῤῥήδην ἀποφαινομένων, ὅτι Ὀργὴ ἀπόλλυσι
καὶ φρονίμους· ἀκούοντες δὲ καὶ ἀποστολικῶν παραινέσεων·
Πᾶσα ὀργὴ καὶ θυμὸς καὶ κραυγὴ ἀρθήτω ἀφ´ ὑμῶν σὺν
πάσῃ κακίᾳ· καὶ τοῦ Κυρίου λέγοντος τὸν ὀργιζόμενον εἰκῆ τῷ ἀδελφῷ
αὐτοῦ ἔνοχον εἶναι τῇ κρίσει· νῦν ὅτε εἰς πεῖραν ἤλθομεν τοῦ πάθους,
οὐκ ἐν ἡμῖν γενομένου, ἀλλ´ ἔξωθεν ἡμῖν προσπεσόντος ὥσπερ
καταιγίδος τινὸς ἀδοκήτου, τότε μάλιστα τὸ θαυμαστὸν τῶν θείων
παραγγελμάτων ἐπέγνωμεν. Δόντες μὲν αὐτοὶ τῇ ὀργῇ τόπον,
ὥσπερ ῥεύματι βιαίῳ διέξοδον, καταμανθάνοντες δὲ ἐν ἡσυχίᾳ
τὴν ἀσχήμονα ταραχὴν τῶν ὑπὸ τοῦ πάθους κατεχομένων,
ἐπέγνωμεν ἐπὶ τῶν ἔργων τὴν εὐστοχίαν τοῦ ῥήματος· ὅτι Ἀνὴρ
θυμώδης οὐκ εὐσχήμων. Ἐπειδὰν
γὰρ ἅπαξ παρωσάμενον τοὺς λογισμοὺς τὸ πάθος
αὐτὸ τὴν δυναστείαν τὴν ψυχῆς παραλάβῃ, ἀποθηριοῖ παντελῶς
τὸν ἄνθρωπον, καὶ οὐδὲ ἄνθρωπον
εἶναι συγχωρεῖ, οὐκέτι ἔχοντα τὴν ἐκ τοῦ λόγου
βοήθειαν. Ὅπερ γὰρ τοῖς ἰοβόλοις ἐστὶν ὁ ἰὸς, τοῦτο
τοῖς παροξυνθεῖσιν ὁ θυμὸς γίνεται. Λυσσῶσιν
ὥσπερ οἱ κύνες, ᾄττουσιν ὥσπερ οἱ σκορπίοι, δάκνουσιν ὥσπερ οἱ ὄφεις.
Οἶδε καὶ ἡ Γραφὴ τοὺς ὑπὸ τοῦ
πάθους κεκρατημένους ταῖς τῶν θηρίων προσηγορίαις ἀποκαλεῖν,
οἷς ἑαυτοὺς διὰ τῆς πονηρίας ᾠκείωσαν. Κύνας γὰρ ἐννεοὺς, καὶ ὄφεις,
γεννήματα ἐχιδνῶν, καὶ τὰ τοιαῦτα προσαγορεύει. Οἱ γὰρ ἕτοιμοι
πρὸς τὴν κατ´ ἀλλήλων φθορὰν, καὶ τὴν κατὰ τῶν (p. 356) ὁμοφύλων βλάβην, εἰκότως ἂν θηρίοις καὶ ἰοβόλοις συναριθμοῖντο, οἷς ἀδιάλλακτον ἐκ φύσεως ἐνυπάρχει πρὸς ἀνθρώπους τὸ μῖσος.
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Traduction française :
[1] DANS les préceptes de la médecine qui sont dictés à propos et suivant toutes les
règles de l'art, c'est l'expérience surtout qui convainc de leur utilité : ainsi, dans les
avis spirituels, c'est lorsque les préceptes sont confirmés par les événements, que l'on
reconnaît leur sagesse, que l’on voit combien ils sont utiles pour instruire les hommes
et pour redresser ceux à qui on les donne. Lorsque nous lisons dans les proverbes
cette maxime : La colère perd les sages (Prov. 15. 1) ; lorsque nous entendons
l'Apôtre nous donner cet avis : Que toute colère, tout emportement, toute clameur,
enfin que toute malice soit bannie d’entre vous (Eph. 4. 31) ; et le Seigneur nous
dire que celui qui se met en colère sans raison contre son frère, mérite d'être
condamné par le jugement (Matth. 5. 21) ; lorsque ensuite nous venons à connaître
par expérience cette passion, je ne dis pas qui naît en nous, mais qui vient de dehors
fondre sur nous comme une tempête imprévue, alors surtout nous reconnaissons
combien les sentences divines sont admirables. Quand nous-mêmes nous donnons
lieu à la colère, et que la laissant passer comme un torrent impétueux, nous
examinons tranquillement combien elle trouble et défigure ceux qu'elle possède, nous
apprenons par l'usage combien il est vrai de dire qu'un homme emporté se met dans
un état indécent (Prov. 11. 25). Oui, sans doute, lorsqu'une fois la colère, bannissant
la raison, s'empare de toutes les facultés de l’âme, elle change l'homme en une bête
féroce, ne lui permet plus d'être homme et d'user de son intelligence naturelle. Ce que
fait le venin dans les animaux venimeux, la colère le fait dans ceux qu'elle anime. Ils
sont enragés comme des chiens, s'élancent comme des scorpions, mordent comme
des serpents. L’Ecriture en général a coutume de donner à ceux qu'une passion
domine, les noms des bêtes auxquelles ils se rendent semblables par leurs vices. Elle
les appelle chiens muets, serpents, race de vipères (Is. 56. 10. — Matth. 23. 33), et
autres noms pareils. Des hommes prêts à détruire leurs semblables, à nuire à leurs
compatriotes, peuvent être mis au nombre des bêtes féroces et des animaux
venimeux, qui, par nature, sont ennemis irréconciliables de l'homme.
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