HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Panégyrique des quarante martyrs

Chapitre 8

  Chapitre 8

[8] Οὗτοί εἰσιν οἱ τὴν καθ´ ἡμᾶς χώραν διαλαβόντες, οἱονεὶ πύργοι τινὲς συνεχεῖς, ἀσφάλειαν ἐκ τῆς τῶν ἐναντίων καταδρομῆς παρεχόμενοι, οὐχ ἑνὶ τόπῳ ἑαυτοὺς κατακλείσαντες, ἀλλὰ πολλοῖς ἤδη ἐπιξενωθέντες χωρίοις, καὶ πολλὰς πατρίδας κατακοσμήσαντες. Καὶ τὸ παράδοξον, οὐ καθ´ ἕνα διαμερισθέντες τοῖς δεχομένοις ἐπιφοιτῶσιν· ἀλλ´ ἀναμιχθέντες ἀλλήλοις, ἡνωμένως χορεύουσιν. τοῦ θαύματος! Οὔτε ἐλλείπουσι τῷ ἀριθμῷ, οὔτε πλεονασμὸν ἐπιδέχονται. Ἐὰν εἰς ἑκατὸν αὐτοὺς διέλῃς, τὸν οἰκεῖον ἀριθμὸν οὐκ ἐκβαίνουσιν· ἐὰν εἰς ἓν συναγάγῃς, τεσσαράκοντα καὶ οὕτω μένουσι, κατὰ τὴν τοῦ πυρὸς φύσιν. Καὶ γὰρ ἐκεῖνο καὶ πρὸς τὸν ἐξάπτοντα μεταβαίνει, καὶ ὅλον ἐστὶ παρὰ τῷ ἔχοντι· καὶ οἱ τεσσαράκοντα καὶ πάντες εἰσὶν ὁμοῦ, καὶ πάντες εἰσὶ παρ´ ἑκάστῳ. ἄφθονος εὐεργεσία, μὴ δαπανωμένη χάρις· ἑτοίμη βοήθεια Χριστιανοῖς, ἐκκλησία μαρτύρων, στρατὸς τροπαιοφόρων, χορὸς δοξολογούντων. Πόσα ἂν ἔκαμες, ἵνα ἕνα που εὕρῃς (p. 524) ὑπὲρ σοῦ δυσωποῦντα τὸν Κύριον; Τεσσαράκοντά εἰσι, σύμφωνον ἀναπέμποντες προσευχήν. Ὅπου δύο τρεῖς εἰσι συνηγμένοι ἐπὶ τῷ ὀνόματι τοῦ Κυρίου, ἐκεῖ ἐστιν ἐν μέσῳ αὐτῶν. Ὅπου δὲ τεσσαράκοντα, τίς ἀμφιβάλλει Θεοῦ παρουσίαν; θλιβόμενος ἐπὶ τοὺς τεσσαράκοντα καταφεύγει, εὐφραινόμενος ἐπ´ αὐτοὺς ἀποτρέχει· μὲν, ἵνα λύσιν εὕρῃ τῶν δυσχερῶν· δὲ, ἵνα φυλαχθῇ αὐτῷ τὰ χρηστότερα. Ἐνταῦθα γυνὴ εὐσεβὴς ὑπὲρ τέκνων εὐχομένη καταλαμβάνεται, ἀποδημοῦντι ἀνδρὶ τὴν ἐπάνοδον αἰτουμένη, ἀῤῥωστοῦντι τὴν σωτηρίαν. Μετὰ μαρτύρων γενέσθω τὰ αἰτήματα ὑμῶν. Οἱ νεανίσκοι τοὺς ἡλικιώτας μιμείσθωσαν· οἱ πατέρες, τοιούτων εἶναι παίδων πατέρες εὐχέσθωσαν· αἱ μητέρες, καλῆς μητρὸς διήγημα διδαχθήτωσαν. Μήτηρ ἑνὸς τῶν μακαρίων ἐκείνων, θεασαμένη τοὺς ἄλλους ἤδη τῷ κρύει τελειωθέντας, τὸν δὲ ἑαυτῆς υἱὸν ἔτι ἐμπνέοντα ὑπό τε ῥώμης καὶ τῆς πρὸς τὰ δεινὰ καρτερίας, καταλιμπανόντων αὐτὸν τῶν δημίων ὡς δυνάμενόν γε μεταβουλεύσασθαι, αὐτὴ ταῖς οἰκείαις χερσὶν ἀραμένη, ἐπέθηκε τῇ ἁμάξῃ, ἐφ´ ἧς οἱ λοιποὶ συγκείμενοι πρὸς τὴν πυρὰν ἤγοντο, μάρτυρος ὄντως μήτηρ. Οὐ γὰρ δάκρυον ἀφῆκεν ἀγεννές· οὐδ´ ἐφθέγξατο ταπεινόν τι καὶ ἀνάξιον τοῦ καιροῦ· ἀλλ´, Ἄπιθι, φησὶν, παῖ, τὴν ἀγαθὴν πορείαν μετὰ τῶν ἡλικιωτῶν, μετὰ τῶν συσκήνων· μὴ ἀπολειφθῇς τῆς χορείας· μὴ δεύτερος τῶν ἄλλων ἐμφανισθῇς τῷ Δεσπότῃ. Ὄντως ἀγαθῆς ῥίζης ἀγαθὸν βλάστημα. Ἔδειξεν γενναία μήτηρ, ὅτι δόγμασιν εὐσεβείας ἐξέθρεψεν αὐτὸν μᾶλλον γάλακτι. Καὶ μὲν οὕτω τραφεὶς οὕτω προεπέμφθη παρὰ μητρὸς εὐσεβοῦς· δὲ διάβολος ἀπῆλθε κατῃσχυμμένος. Ἅπασαν γὰρ ἐπ´ αὐτοὺς κινήσας τὴν κτίσιν, πάντα εὗρεν ἡττώμενα τῆς τῶν ἀνδρῶν ἀρετῆς, νύκτα δυσήνεμον, πατρίδα χειμέριον, τὴν ὥραν τοῦ ἔτους, τῶν σωμάτων τὴν γύμνωσιν. χορὸς ἅγιος! σύνταγμα ἱερόν! συνασπισμὸς ἀῤῥαγής! κοινοὶ φύλακες τοῦ γένους τῶν ἀνθρώπων! ἀγαθοὶ κοινωνοὶ φροντίδων, δεήσεως συνεργοὶ, πρεσβευταὶ δυνατώτατοι, ἀστέρες τῆς οἰκουμένης, ἄνθη τῶν Ἐκκλησιῶν. Ὑμᾶς οὐχ γῆ κατέκρυψεν, ἀλλ´ οὐρανὸς ὑπεδέξατο· ἠνοίγησαν ὑμῖν παραδείσου πύλαι. Ἄξιον θέαμα τῇ στρατιᾷ τῶν ἀγγέλων, ἄξιον πατριάρχαις, προφήταις, δικαίοις, ἄνδρες ἐν αὐτῷ τῷ ἄνθει τῆς νεότητος, τοῦ βίου καταφρονήσαντες, ὑπὲρ γονεῖς, ὑπὲρ τέκνα τὸν Κύριον ἀγαπήσαντες. Αὐτὸ τῆς ἡλικίας ἄγοντες τὸ (p. 525) βιώσιμον, ὑπερεῖδον τῆς προσκαίρου ζωῆς, ἵνα δοξάσωσι τὸν Θεὸν ἐν τοῖς μέλεσιν ἑαυτῶν· θέατρον γενόμενοι τῷ κόσμῳ, καὶ ἀγγέλοις, καὶ ἀνθρώποις, τοὺς πεπτωκότας ἤγειραν, τοὺς ἀμφιβόλους ἐβεβαιώσαντο, τοῖς εὐσεβέσι τὴν ἐπιθυμίαν ἐδιπλασίασαν. Ἒν ὑπὲρ τῆς εὐσεβείας ἅπαντες ἀναστήσαντες τρόπαιον. ἑνὶ καὶ τῷ στεφάνῳ τῆς δικαιοσύνης κατεκοσμήθησαν, ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ τῷ Κυρίῳ ἡμῶν, δόξα καὶ τὸ κράτος εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν. [8] Ce sont les protecteurs de notre pays et de notre ville ; semblables à de fortes tours, ils nous défendent contre les attaques de nos ennemis. Ils ne se sont pas renfermés dans un même lieu, mais ils servent d'ornement à plusieurs contrées dans lesquelles ils se sont répandus. Ce qu'il y a de surprenant, c'est qu’ils marchent étroitement unis ensemble, sans se séparer pour ceux qui les adoptent pour patrons. ils ne sont jamais ni en moindre nombre, ni en plus grand nombre : divisez-les en cent, ils ne seront pas plus de quarante ; réunissez-les en un, ils ne seront pas moins de quarante. Ils imitent la nature du feu, lequel passe à celui qui l'allume, se partage entre plusieurs, et se donne tout entier à chacun. C'est une grâce abondante et inépuisable, c'est un secours toujours prêt pour les chrétiens, que cette assemblée de martyrs, cette armée de triomphateurs, ce chœur d'hommes qui glorifient Dieu. Quelle peine ne prendriez-vous pas pour trouver un seul saint qui voulût intercéder pour vous auprès du Très-haut? En voici quarante qui élèvent pour vous leurs voix de concert. En quelque lieu que deux ou trois personnes soient assemblées au nom du Seigneur, il est au milieu d’elles (Mt. 18. 20) ; peut-on douter qu’il ne soit au milieu de quarante ? Que celui qui est dans la peine, comme celui qui est dans la joie, ait recours aux saints dont nous célébrons la mémoire, afin que l'un soit délivré de ses maux, et que le bonheur de l'autre dure toujours. Ils écoutent les prières d'une femme pieuse, qui leur recommande ses enfants, qui leur demande le retour ou la santé de son mari. Mêlons nos prières avec celles de nos saints martyrs. Que les jeunes gens les imitent ; que les pères souhaitent d'avoir de pareils enfants ; que les mères prennent pour modèle la mère courageuse d'un de nos généreux athlètes. Cette femme voyant que les autres étaient presque morts, et que son fils, qui, plus robuste, avait tenu contre le froid, était laissé par les bourreaux dans l'espérance qu'il pourrait changer de sentiment, le prit elle-même entre ses bras, et le mit sur le char qui conduisait les autres au bûcher. Vraiment mère d'un martyr, elle ne versa pas d'indignes larmes, elle ne tint pas de discours rampants, qui pussent déshonorer cette grande cérémonie. Va, mon fils, lui dit-elle, achève ta glorieuse carrière avec ceux de ton âge, avec tes compagnons. Ne quitte point ton rang, ne parais point après les autres devant le Seigneur. L'heureux rejeton d'une bonne racine ! Cette mère généreuse fit bien voir qu'elle avait eu encore plus de soin d'alimenter son fils de saintes maximes, que de le nourrir de son lait. Ce fut ainsi qu'après l'avoir saintement élevé, une mère pieuse conduisit son fils au triomphe. Le démon se retira confus. Il avait soulevé contre les martyrs tout ce qu'il y a de plus affreux, une nuit horrible, le vent le plus piquant, le froid le plus âpre, la nudité des corps, la rigueur du climat ; mais il trouva que leur vertu avait triomphé de tout. Chœur sacré, saint bataillon, armée invincible, astres du monde, ornements des églises, protecteurs du genre humain, puissants intercesseurs, prenez part à nos peines et appuyez nos prières. La terre n'a pas renfermé vos corps dans son sein, mais le ciel vous a reçus ; les portes du paradis vous ont été ouvertes. C'était un spectacle digne de l'armée des anges, digne des patriarches, des prophètes, des justes, un spectacle, en un mot, pour le monde, pour les anges et pour les hommes, que des jeunes gens qui, dans la fleur de l'âge, lorsqu'on espère le plus de vivre, ont méprisé la vie temporelle, ont aimé le Seigneur plus que leurs parents et leurs enfants, ont glorifié Dieu dans leurs membres. Par leur constance admirable, ils ont relevé ceux qui étaient tombés, rassuré ceux qui balançaient, redoublé l'ardeur des fidèles ; et, élevant tous ensemble un trophée à la Religion, ils ont reçu tous ensemble la couronne de justice, en Jésus-Christ notre Seigneur, à qui soient la gloire et l'empire dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.


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Dernière mise à jour : 15/04/2009