HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Panégyrique des quarante martyrs

Chapitre 7

  Chapitre 7

[7] Τούτους τοὺς παρακλητικοὺς ἐνδιδόντες ἀλλήλοις, καὶ ἄλλος ἄλλῳ ἐγκελευόμενοι, ὥσπερ τινὰ προφυλακὴν ἐν πολέμῳ πληροῦντες, τὴν νύκτα παρέπεμπον, φέροντες τὰ παρόντα γενναίως, χαίροντες τοῖς ἐλπιζομένοις, καταγελῶντες τοῦ ἀντιπάλου. Μία δὲ ἦν (p. 520) πάντων εὐχή. Τεσσαράκοντα εἰσήλθομεν εἰς τὸ στάδιον, οἱ τεσσαράκοντα στεφανωθείημεν, Δέσποτα. Μὴ λείψῃ τῷ ἀριθμῷ μηδὲ εἷς. Τίμιός ἐστιν, ὃν ἐτίμησας τῇ νηστείᾳ τῶν τεσσαράκοντα ἡμερῶν, δι´ οὗ νομοθεσία εἰσῆλθεν εἰς τὸν κόσμον. Τεσσαράκοντα ἡμέραις ἐν νηστείᾳ Ἠλίας ἐκζητήσας τὸν Κύριον, τῆς θέας ἔτυχεν. Καὶ μὲν ἐκείνων εὐχὴ τοιαύτη· εἷς δὲ τοῦ ἀριθμοῦ, ὀκλάσας πρὸς τὰ δεινὰ, λειποτακτήσας ᾤχετο, πένθος ἀμύθητον τοῖς ἁγίοις καταλιπών. Ἀλλ´ οὐ γὰρ ἀφῆκεν αὐτῶν ἀτελεῖς γενέσθαι τὰς δεήσεις Κύριος. γὰρ τὴν φυλακὴν τῶν μαρτύρων πεπιστευμένος, ἐγγύθεν ἀπό τινος γυμνασίου διαθαλπόμενος, ἀπεσκόπει τὸ μέλλον, ἕτοιμος προσδέχεσθαι τῶν στρατιωτῶν τοὺς προσφεύγοντας. Καὶ γὰρ αὖ καὶ τοῦτο, ἐγγύθεν εἶναι λουτρὸν, ἐπενοήθη, ὀξεῖαν τὴν βοήθειαν τοῖς μεταβαλλομένοις ἐπαγγελλόμενον. Ὅπερ μέντοι τοῖς ἐναντίοις κακούργως ἐπενοήθη, τοιοῦτον ἐξευρεῖν τῆς ἀθλήσεως τόπον, ἐν τὸ ἕτοιμον τῆς παραμυθίας ἐκλύειν ἔμελλε τῶν ἀγωνιζομένων τὴν ἔνστασιν· τοῦτο λαμπροτέραν ἐδείκνυε τὴν ὑπομονὴν τῶν μαρτύρων. Οὐ γὰρ ἀπορῶν τῶν ἀναγκαίων καρτερικὸς, ἀλλ´ ἐν ἀφθονίᾳ τῆς ἀπολαύσεως ἐγκαρτερῶν τοῖς δεινοῖς. Ὡς δὲ οἱ μὲν ἠγωνίζοντο, δὲ ἐπετήρει τὸ ἐκβησόμενον, εἶδε θέαμα ξένον, δυνάμεις τινὰς ἐξ οὐρανῶν κατιούσας, καὶ οἷον παρὰ βασιλέως δωρεὰς μεγάλας διανεμούσας τοῖς στρατιώταις· αἳ τοῖς μὲν ἄλλοις πᾶσι διῄρουν τὰ δῶρα, ἕνα δὲ μόνον ἀφῆκαν ἀγέραστον, ἀνάξιον κρίνασαι τῶν οὐρανίων τιμῶν· ὃς εὐθὺς, πρὸς τοὺς πόνους ἀπαγορεύσας, πρὸς τοὺς ἐναντίους ἀπηυτομόλησεν. Ἐλεεινὸν θέαμα τοῖς δικαίοις στρατιώτης φυγὰς, ἀριστεὺς αἰχμάλωτος, τὸ Χριστοῦ πρόβατον θηριάλωτον· καὶ τό γε ἐλεεινότερον, ὅτι καὶ τῆς αἰωνίου ζωῆς διήμαρτε, καὶ οὐδὲ ταύτης ἀπήλαυσεν, εὐθὺς αὐτῷ τῆς σαρκὸς ἐν τῇ προσβολῇ τῆς θέρμης διαλυθείσης. Καὶ μὲν φιλόζωος ἔπεσεν ἀνομήσας διακενῆς· δὲ δήμιος, ὡς εἶδεν αὐτὸν ἐκκλίναντα, καὶ πρὸς τὸ βαλανεῖον ἀποδραμόντα, ἑαυτὸν εἰς τὴν τοῦ λειποτακτήσαντος χώραν ἀντικατέστησε, καὶ ῥίψας τὰ περιβόλαια, τοῖς γυμνοῖς ἑαυτὸν ἐγκατέμιξε, κράζων τὴν αὐτὴν βοὴν τοῖς ἁγίοις· Χριστιανός εἰμι. Καὶ τῷ ἀθρόῳ τῆς μεταβολῆς ἐκπλήξας τοὺς συμπαρόντας, τόν τε ἀριθμὸν ἀνεπλήρωσε, καὶ τὴν ἐπὶ τῷ καταμαλακισθέντι λύπην τῇ παρ´ ἑαυτοῦ προσθήκῃ παρεμυθήσατο, μιμησάμενος τοὺς ἐπὶ παρατάξεως, οἳ, τοῦ κατὰ τὴν πρώτην ἀσπίδα πεσόντος, εὐθὺς ἀναπληροῦσι τὴν φάλαγγα, ὡς μὴ τὸν συνασπισμὸν αὐτοῖς διακοπῆναι τῷ λείποντι. Τοιοῦτον δή τι καὶ αὐτὸς ἐποίησεν. Εἶδε τὰ οὐράνια θαύματα, ἐπέγνω τὴν (p. 521) ἀλήθειαν, προσέφυγε τῷ Δεσπότῃ, συνηριθμήθη τοῖς μάρτυσι. Τὰ τῶν μαθητῶν ἀνενεώσατο. Ἀπῆλθεν Ἰούδας, καὶ ἀντεισήχθη Ματθίας. Μιμητὴς ἐγένετο Παύλου, χθὲς διώκτης, σήμερον εὐαγγελιζόμενος. Ἄνωθεν ἔσχε καὶ αὐτὸς τὴν κλῆσιν, Οὐκ ἀπ´ ἀνθρώπων, οὐδὲ δι´ ἀνθρώπου. Ἐπίστευσεν εἰς τὸ ὄνομα τοῦ Κυρίου ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ· ἐβαπτίσθη εἰς αὐτὸν, οὐχ ὑπὸ ἄλλου, ἀλλ´ ὑπὸ τῆς οἰκείας πίστεως· οὐκ ἐν ὕδατι, ἀλλ´ ἐν τῷ ἰδίῳ αἵματι. Καὶ οὕτως, ἡμέρας ἀρχομένης, ἔτι ἐμπνέοντες τῷ πυρὶ παρεδόθησαν, καὶ τὰ τοῦ πυρὸς λείψανα ἐπὶ τὸν ποταμὸν ἀπεῤῥίφη· ὥστε διὰ πάσης τῆς κτίσεως διεξελθεῖν τῶν μακαρίων τὴν ἄθλησιν. Ἐπὶ τῆς γῆς ἠγωνίσαντο, τῷ ἀέρι ἐνεκαρτέρησαν, τῷ πυρὶ παρεδόθησαν, τὸ ὕδωρ αὐτοὺς ὑπεδέξατο. Ἐκείνων ἐστὶν φωνή· Διήλθομεν διὰ πυρὸς καὶ ὕδατος, καὶ ἐξήγαγες ἡμᾶς εἰς ἀναψυχήν. [7] C'est ainsi que les martyrs s'exhortaient mutuellement et s'animaient dans leurs souffrances. Ils passèrent toute la nuit comme dans une sentinelle militaire, supportant généreusement leurs maux, se soutenant par l'espérance de l'avenir et insultant au démon leur adversaire. Ils adressaient tous au ciel les mêmes vœux: Seigneur, nous sommes entrés quarante dans la lice, soyons couronnés quarante. Qu'il n'en manque pas un seul à ce nombre; ce nombre précieux, que vous avez honoré vous-même par un jeûne de quarante jours (Mt. 4. 2), ce nombre par lequel la loi est entrée dans le monde (Ex. 34. 28). Le Prophète Élie, après avoir cherché le Seigneur par un jeûne de quarante jours, eut l'avantage de le voir (3. Rois. 19. 8). Telle était la prière de nos saints. Un seul de la troupe, se laissant abattre par les maux, abandonna son poste, et causa une douleur infinie à ses compagnons; mais le Seigneur ne laissa pas leur prière sans effet, et les dédommagea de cette perte. Ils étaient surveillés par un garde qui se chauffait dans un gymnase voisin. Cet homme avait ordre d'observer ce qui se passerait, et d'accueillir ceux des soldats qui, succombant au froid, voudraient se retirer; car on avait imaginé de placer près de là un bain d'eau chaude, lequel offrait un prompt secours à ceux qui changeraient de parti. C’était le juge qui avait inventé cet artifice, afin d’ébranler la constance des martyrs, afin que ceux qui n'auraient pas la force de persévérer jusqu'au bout, pussent trouver un prompt remède à leurs maux; mais cette invention ne fit que montrer dans tout son jour la patience des martyrs. Car c'est moins celui qui manque du nécessaire, qui est ferme et patient, que celui qui supporte les peines au milieu des plaisirs qui s'offrent à lui en foule. Lorsque nos soldats intrépides étaient au fort du combat, leur gardien qui en observait l'issue, fut témoin d'un spectacle extraordinaire; il vit des anges qui descendaient du ciel, et qui distribuaient de grandes récompenses aux combattants, comme de la part du Roi suprême. Ils négligèrent d'en donner à un seul qu'ils jugèrent indigne des honneurs célestes. Ce malheureux ne pouvant tenir davantage contre le froid, passa aussitôt du côté des ennemis. Triste spectacle pour les justes, de voir un soldat déserteur, un brave fait prisonnier, une brebis de Jésus-Christ dévorée par le loup! Et ce qu'il y eut de plus triste encore, c'est qu'ayant perdu la vie éternelle, il ne trouva pas même la vie temporelle ; car dès qu'il fut entré dans le bain d'eau chaude, sa chair tomba en dissolution. L'amour de la vie lui fit commettre un crime dont il ne tira aucun fruit. Le bourreau l'ayant vu perdre courage, abandonner son poste et courir au bain, quitta ses vêtements pour aller se mettre à sa place ; il se mêla parmi les martyrs, s'écriant avec eux: Je suis chrétien. Ce changement soudain les surprit, compléta leur nombre, et les consola en quelque manière de la perte de leur compagnon qu'il remplaçait. Ainsi dans la mêlée on voit des soldats prendre aussitôt la place de ceux qui meurent à la première ligne, pour remplir les rangs et empêcher qu'ils ne s'affaiblissent; c'est ce que fit notre néophyte. Le prodige céleste lui ouvrit les yeux; il reconnut la vérité, eut recours au Seigneur, et fut mis au nombre des martyrs. Il renouvela l'exemple des apôtres. Judas déserta, Mathias prit sa place (Ac. 1. 26). Il fut imitateur de Paul qui, hier persécuteur, était aujourd'hui évangéliste (Ac. 9. 21). Sa vocation vint aussi d'en-haut. Il fut appelé non de la part des hommes, ni par un homme (Gal. 1. 1). Il crut au nom de Jésus-Christ notre Seigneur: il fut baptisé en lui, non par un ministère étranger, mais par sa propre foi; non dans l'eau, mais dans son propre sang. Dès que le jour parut, les martyrs qui respiraient encore furent livrés au feu, leurs cendres furent jetées dans le fleuve, afin que tous les éléments servissent à leur triomphe. Après avoir été éprouvés sur la terre, ils furent exposés à l'air, ensuite jetés dans le feu, et l'eau reçut leurs cendres. On pouvait donc leur appliquer ces paroles du Roi-Prophète : Nous avons passé par l'eau et le feu, et vous nous avez enfin conduits dans un lieu de rafraîchissement (Ps. 65. 1).


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Dernière mise à jour : 15/04/2009