[2] Οὐδὲ γὰρ καταδέχονται νόμοις ἐγκωμίων δουλεύειν
οἱ περὶ τῶν ἁγίων λόγοι. Διότι οἱ εὐφημοῦντες ἐκ τῶν τοῦ κόσμου
ἀφορμῶν τὰς ἀρχὰς τῶν εὐφημιῶν λαμβάνουσιν· οἷς δὲ ὁ κόσμος
ἐσταύρωται, πῶς δύναταί τι τῶν ἐν αὐτῷ ἀφορμὴν παρέχειν εἰς
περιφάνειαν; Οὐκ ἦν μία πατρὶς τοῖς ἁγίοις· ἄλλος γὰρ ἀλλαχόθεν
ὥρμητο. Τί οὖν; ἀπόλιδας αὐτοὺς εἴπωμεν, ἢ τῆς
οἰκουμένης πολίτας, Ὥσπερ γὰρ ἐν ταῖς τῶν ἐράνων συνεισφοραῖς
τὰ παρ´ ἑκάστου καταβληθέντα κοινὰ τῶν εἰσενεγκάντων γίνεται·
οὕτω καὶ ἐπὶ τῶν μακαρίων τούτων
ἡ ἑκάστου πατρὶς κοινὴ πάντων ἐστί· καὶ πάντες
εἰσὶ πανταχόθεν ἀντιδιδόντες ἀλλήλοις τὰς ἐνεγκούσας.
Μᾶλλον δὲ τί δεῖ τὰς χαμαὶ κειμένας περιζητεῖν, ἐξὸν τὴν νῦν
αὐτῶν πόλιν, ἥτις ἐστὶν, ἐννοεῖν
Πόλις τοίνυν μαρτύρων ἡ πόλις ἐστὶ τοῦ Θεοῦ· ᾗ.
τεχνίτης καὶ δημιουργὸς ὁ Θεὸς, ἡ ἄνω Ἱερουσαλὴμ
ἡ ἐλευθέρα, ἡ μήτηρ Παύλου, καὶ τῶν ἐκείνῳ
παραπλησίων. Γένος δὲ τὸ μὲν ἀνθρώπινον ἄλλο
ἄλλου· τὸ δὲ πνευματικὸν ἓν ἁπάντων. Κοινὸς γὰρ
αὐτῶν πατὴρ ὁ Θεὸς, καὶ ἀδελφοὶ πάντες, οὐκ ἀπὸ
ἑνὸς καὶ μιᾶς γεννηθέντες, ἀλλ´ ἐκ τῆς υἱοθεσίας
τοῦ Πνεύματος εἰς τὴν διὰ τῆς ἀγάπης ὁμόνοιαν
ἀλλήλοις συναρμοσθέντες. Χορὸς ἕτοιμος, προσθήκη
μεγάλη τῶν ἀπ´ αἰῶνος δοξαζόντων τὸν Κύριον, οὐ
καθ´ ἕνα συναθροισθέντες, ἀλλ´ ἀθρόως μετατεθέντες.
| [2] Les discours prononcés en l'honneur des saints ne s'asservissent pas aux règles
des éloges ordinaires. Les panégyristes profanes tirent leurs louanges de qualités
mondaines ; mais comment ces qualités pourraient-elles illustrer des hommes pour
qui le monde a été crucifié ? Les saints que nous célébrons n'avaient pas la même
patrie ; ils s'étaient rassemblés de plusieurs endroits différents. Quoi donc ? dirons-nous qu'ils étaient sans villes, ou citoyens de l'univers ? Les effets d'une même
communauté appartiennent également à tous ceux qui ont mis leurs biens en commun
: ainsi, les bienheureux, tels que nos martyrs, se regardent tous comme d'un même
pays ; quoique sortis de divers lieux, ils se communiquent chacun la patrie qui leur est
particulière. Mais pourquoi parler de leur patrie terrestre, lorsque nous pouvons élever
nos vues jusqu'à la cité qu'ils habitent maintenant ? La patrie des martyrs est la cité
de Dieu ; cette cité dont Dieu est le fondateur et l'architecte, la Jérusalem d'en-haut
(Hb. 12. 22), cette ville libre, la mère de Paul et de tous ceux qui lui ressemblent.
L'origine temporelle est différente pour tous les hommes ; mais tous n'ont qu'une
même origine spirituelle. Dieu est leur père commun ; ils sont tous frères, non point
nés d'un homme et d'une femme, mais unis ensemble par la charité, fruit de
l'adoption divine. Le chœur auquel les saints doivent se réunir est toujours prêt : c'est
une grande troupe d'êtres qui glorifient le Seigneur depuis le commencement dit
monde, qui ne se sont pas rassemblés à un, mais qui ont été transportés tous
ensemble.
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