HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Lettre à un père

Chapitre 1

  Chapitre 1

[0] ΠΑΤΡΙ ΣΧΟΛΑΣΤΙΚΟΥ ΠΑΡΑΜΥΘΗΤΙΚΗ. [0] A UN PÈRE QUI AVAIT PERDU SON FILS ENVOYÉ AUX ÉCOLES POUR ÉTUDIER L'ÉLOQUENCE.
[1] Ἐπειδὴ ἐν δευτέρᾳ τάξει πατέρων ἔθετο ἡμᾶς Κύριος τοῖς χριστιανοῖς, τῶν παίδων ἡμῖν τῶν εἰς αὐτὸν πεπιστευκότων τὴν διὰ τῆς εὐσεβείας μόρφωσιν ἐπιτρέψας, τὸ συμβὰν περὶ τὸν μακάριον υἱόν σου πάθος καὶ ἡμέτερον ἴδιον ἐλογισάμεθα καὶ ἐπεστενάξαμεν αὐτοῦ τῇ ἀωρίᾳ τοῦ χωρισμοῦ, συμπαθόντες μάλιστά σοι καὶ ὑπολογισάμενοι ἡλίκον ἔσται τῆς ὀδύνης τὸ βάρος πατρὶ τῷ κατὰ φύσιν, ὅπου γε ἡμῖν τοῖς κατὰ τὴν ἐντολὴν ᾠκειωμένοις τοσοῦτον τῆς καρδίας τὸ κατηφὲς ἐνεγένετο. Ἐπ´ ἐκείνῳ μὲν γὰρ οὐδὲν ἔδει σκυθρωπὸν οὔτε παθεῖν οὔτε φθέγγεσθαι, ἐλεεινοὶ δὲ οἱ τῶν ἐπ´ αὐτῷ ἐλπίδων διαμαρτόντες. Καὶ τῷ ὄντι πολλῶν δακρύων καὶ στεναγμῶν ἄξιον, ἐκπέμψαντα παῖδα ἐν αὐτῷ τῷ ἄνθει τῆς ἡλικίας ἐπὶ Λόγων ἄσκησιν ὑποδέξασθαι σιωπῶντα τὴν μακρὰν ταύτην καὶ ἀπευκτὴν σιωπήν. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ὡς ἀνθρώπους ἡμᾶς εὐθὺς ἐκίνησε καὶ δάκρυον ἐξεχέαμεν προπετὲς καὶ στεναγμὸν ἀφήκαμεν ἐκ μέσης τῆς καρδίας ἀπαίδευτον, τοῦ πάθους ἀθρόως οἷόν τινος νεφέλης τὸν λογισμὸν ἡμῶν περισχόντος. [1] Puisque le Seigneur en nous donnant le soin de former à la piété les enfants de ceux qui croient en lui, nous en a faits comme les seconds pères, j'ai regardé la perte de votre bienheureux fils comme m'étant personnelle. Sa mort prématurée m'a fait gémir, surtout par un sentiment de compassion pour vous; j'ai considéré combien la douleur d'un père par la nature devait être accablante, puisque j'en ressentais une si vive, moi qui ne suis père que par adoption. Ce n'est pas celui qui n'est plus, qui doit exciter notre tristesse et nos larmes; ce sont ceux qui voient tout d'un coup s'évanouir leurs espérances, qui sont vraiment à plaindre. On ne saurait trop accorder de pleurs et de gémissements à leur disgrâce : ils avaient éloigné leur fils dans la fleur de la jeunesse, ils l’avaient envoyé aux écoles pour étudier l'éloquence; et on le leur rend muet, condamné à un silence éternel. Ces tristes réflexions d'abord m'ont vivement ému, j'ai senti que j'étais homme, j'ai versé des pleurs en abondance, j'ai poussé du fond de mon cœur des soupirs que condamnait ma raison, mais que justifient le malheur imprévu qui, comme un nuage, venait envelopper mon âme.


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Dernière mise à jour : 15/04/2009