HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Lettre à Martinien

Chapitre 3

  Chapitre 3

[3] Σύλλογοι μὲν γὰρ ἐκεῖνοι καὶ λόγοι, αἱ κατ´ ἀγορὰν συντυχίαι τῶν ἐλλογίμων ἀνδρῶν καὶ ὅσα πρότερον ἐποίει τὴν ἡμετέραν ὀνομαστὴν πόλιν ἡμᾶς ἐπιλελοίπασιν. Ὥστε τῶν περὶ παιδείαν καὶ λόγους ἧττον ἂν φανείη νῦν τις ἐμβαλὼν τῇ ἀγορᾷ Ἀθήνησι πρότερον οἱ ἀτιμίαν κατεγνωσμένοι τὰς χεῖρας ὄντες μὴ καθαροί. Ἀντεισῆκται δὲ τούτοις Σκυθῶν τινων Μασσαγετῶν ἀμουσία. Μία δὲ φωνὴ ἀπαιτούντων καὶ ἀπαιτουμένων καὶ ξαινομένων ταῖς μάστιξι. Στοαὶ δ´ ἑκατέρωθεν σκυθρωπὸν ἐπηχοῦσαι οἷον οἰκείαν δοκοῦσιν ἀφιέναι φωνὴν τοῖς γινομένοις ἐπιστενάζουσαι. Γυμνάσια δὲ κεκλεισμένα καὶ νύκτας ἀλαμπεῖς οὐκ ἐᾷ ἡμᾶς λογίζεσθαι περὶ τοῦ ζῆν ἀγωνία. Κίνδυνος γὰρ οὐχ τυχών, τῶν κρατούντων ὑφαιρεθέντων, ὥσπερ ἐρείσμασι πεσοῦσι συγκατενεχθῆναι τὰ πάντα. Καὶ τίς ἂν λόγος τῶν κακῶν τῶν ἡμετέρων ἐφίκοιτο; Οἳ μὲν οἴχονται φεύγοντες, μέρος τῆς βουλῆς ἡμῶν, οὐ τὸ φαυλότατον, τὴν ἀειφυγίαν Ποδανδοῦ προτιμήσαντες. Ὅταν δὲ Ποδανδὸν εἴπω, τὸν Κεάδαν με οἴου λέγειν τὸν Λακωνικὸν εἴ που τῆς οἰκουμένης εἶδες βάραθρον αὐτοφυές, δὴ καὶ Χαρώνειά τισι προσαγορεύειν αὐτομάτως ἐπῆλθεν, ἀέρα φθοροποιὸν ἀναπνέοντα. Τοιούτῳ τινὶ ἐοικὸς νόμισον καὶ τὸ Ποδανδοῦ κακόν. Τριῶν τοίνυν μοιρῶν, οἳ μὲν φεύγουσιν αὐταῖς γυναιξὶ καὶ ἑστίαις ἀπαναστάντες· οἳ δὲ ἀπάγονται ὥσπερ αἰχμάλωτοι, οἱ πλεῖστοι τῶν ἐν τῇ πόλει ἄριστοι, ἐλεεινὸν φίλοις θέαμα, ἐχθροῖς δὲ εὐχὴν ἐκπληροῦντες, εἰ δή τις γέγονεν ὅλως τοσοῦτον ἡμῖν ἐπαρασάμενος. Τριτάτη δέ που μοῖρα λέλειπται. Οὗτοι δὲ τήν τε ἀπόλειψιν τῶν συνήθων οὐ φέροντες καὶ ἅμα τῆς χρείας ἀτονώτεροι ἀπελεγχόμενοι πρὸς αὐτὸ τὸ ζῆν ἀπειρήκασι. [3] Les assemblées, les discours et les entretiens des personnes instruites, qu'on voyait et qu'on entendait dans la grande place de notre ville, en un mot, tout ce qui rendait notre ville célèbre a disparu. On voit maintenant dans notre place publique moins de savants et d'orateurs qu'on ne voyait jadis dans celle d'Athènes d'hommes diffamés en justice ou souillés d'un meurtre. La barbarie grossière de quelques Scythes et de quelques Massagètes a pris la place des sciences : on n'entend plus que la voix des exacteurs cruels, et les cris des malheureux que l’on fait payer et que l’on déchire à coups de fouet. Les portiques retentissent de toutes parts de lamentations auxquelles ils semblent mêler leurs gémissements et leurs plaintes, comme s'ils étaient sensibles aux malheurs des habitants. Les gymnases sont fermés, les nuits ne sont plus éclairées ; mais les soins que nous cause l’embarras de conserver notre vie, ne nous permettent pas de songer à ces désordres. Il est fort à craindre, après qu'on a enlevé les principaux de la ville, que tout ne croule, les colonnes qui soutiennent l'édifice étant ôtées. Quel discours assez fort pourrait exprimer notre désastre? La partie la plus saine du sénat a pris la fuite, préférant à sa patrie un exil perpétuel à Podande. Quand je dis Podande, imaginez-vous cet affreux abîme où l’on précipitait les criminels à Lacédémone: ou, si vous avez vu quelques-uns de ces gouffres formés par la nature qui exhalent un air infect, vous aurez une juste idée du séjour ou plutôt de la prison de Podande. Les citoyens sont divisés en trois parts. Les uns ont fui avec leurs femmes et ont abandonné leurs maisons ; les autres, parmi lesquels sont presque tous les principaux, sont emmenés comme des prisonniers: spectacle aussi douloureux pour leurs amis, que satisfaisant pour leurs ennemis, si toutefois il est un cœur assez barbare pour nous avoir souhaité tant de maux. La troisième partie est demeurée dans la ville ; mais ne pouvant soutenir l'absence de leurs amis et de leurs proches, ni fournir à leur subsistance, ils trouvent la vie odieuse et insupportable.


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Dernière mise à jour : 15/04/2009