HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Lettre à l'épouse de Nectaire

Chapitre 2

  Chapitre 2

[2] Ἀλλ´ οὐ γὰρ ἀπρονόητα τὰ ἡμέτερα, ὡς μεμαθήκαμεν ἐν τῷ Εὐαγγελίῳ, ὅτι οὐδὲ στρουθίον πίπτει ἄνευ θελήματος τοῦ Πατρὸς ἡμῶν, ὥστε, εἴ τι γέγονε, θελήματι γέγονε τοῦ κτίσαντος ἡμᾶς. Τῷ δὲ βουλήματι τοῦ Θεοῦ τίς ἀνθέστηκε; Καταδεξώμεθα τὸ συμβάν· δυσανασχετοῦντες γὰρ οὔτε τὸ γενόμενον διορθούμεθα καὶ ἑαυτοὺς προσαπόλλυμεν. Μὴ κατηγορήσωμεν τῆς δικαίας κρίσεως τοῦ Θεοῦ. Ἀμαθεῖς ἐσμεν ὥστε τὰ ἄρρητα αὐτοῦ κρίματα δοκιμάζειν. Νῦν σου λαμβάνει τὴν δοκιμὴν Κύριος τῆς πρὸς αὐτὸν ἀγάπης. Νῦν πάρεστί σοι καιρὸς διὰ τῆς ὑπομονῆς τὴν μερίδα τῶν μαρτύρων λαβεῖν. τῶν Μακκαβαίων μήτηρ ἑπτὰ παίδων εἶδε θάνατον καὶ οὐκ ἐστέναξεν οὐδὲ ἀφῆκεν ἀγεννὲς δάκρυον, ἀλλ´ εὐχαριστοῦσα τῷ Θεῷ ὅτι ἔβλεπεν αὐτοὺς πυρὶ καὶ σιδήρῳ καὶ ταῖς χαλεπωτάταις αἰκίαις τῶν δεσμῶν τῆς σαρκὸς λυομένους, εὐδόκιμος μὲν παρὰ Θεῷ, ἀοίδιμος δὲ παρὰ ἀνθρώποις ἐκρίθη. Μέγα τὸ πάθος, φημὶ κἀγώ, ἀλλὰ μεγάλοι καὶ οἱ παρὰ τοῦ Κυρίου μισθοὶ τοῖς ὑπομένουσιν ἀποκείμενοι. Ὅτε ἐγένου μήτηρ καὶ εἶδες τὸν παῖδα καὶ ηὐχαρίστησας τῷ Θεῷ, ᾔδεις πάντως ὅτι θνητὴ οὖσα θνητὸν ἐγέννησας. Τί οὖν παράδοξον, εἰ ἀπέθανεν θνητός; Ἀλλὰ λυπεῖ ἡμᾶς τὸ παρὰ καιρόν. Ἄδηλον εἰ μὴ εὔκαιρον τοῦτο, ἐπειδὴ ἡμεῖς ἐκλέγεσθαι τὰ συμφέροντα ταῖς ψυχαῖς καὶ ὁρίζειν προθεσμίας ἀνθρωπίνῃ ζωῇ οὐκ ἐπιστάμεθα. Περίβλεψαι τὸν κόσμον ἅπαντα ἐν κατοικεῖς, καὶ ἐννόησον ὅτι πάντα θνητὰ τὰ ὁρώμενα καὶ πάντα φθορᾷ ὑποκείμενα. Ἀνάβλεψον πρὸς τὸν οὐρανόν· καὶ οὗτός ποτε λυθήσεται· πρὸς τὸν ἥλιον· οὐδὲ οὗτος διαμενεῖ. Οἱ ἀστέρες σύμπαντες, ζῶα χερσαῖα καὶ ἔνυδρα, τὰ περὶ γῆν κάλλη, αὐτὴ γῆ, πάντα φθαρτά, πάντα μικρὸν ὕστερον οὐκ ἐσόμενα. τούτων ἔννοια παραμυθία ἔστω τοῦ συμβεβηκότος. Μὴ καθ´ ἑαυτὸ μέτρει τὸ πάθος· ἀφόρητον γὰρ οὕτω φανεῖταί σοι· ἀλλὰ τοῖς ἀνθρωπίνοις πᾶσι συγκρίνουσα, ἐντεῦθεν εὑρήσεις αὐτοῦ τὴν παραμυθίαν. Ἐπὶ πᾶσι δὲ ἐκεῖνο εἰπεῖν ἰσχυρὸν ἔχω, φεῖσαι τοῦ ὁμοζύγου· ἀλλήλοις ἐστὲ παραμυθία· μὴ ποιήσῃς αὐτῷ χαλεπωτέραν τὴν συμφοράν, τῷ πάθει ἑαυτὴν ἀναλίσκουσα. Ὅλως δὲ οὐκ οἶμαι λόγον ἐξαρκεῖν εἰς παράκλησιν, ἀλλ´ εὐχῆς ἡγοῦμαι χρείαν εἶναι πρὸς τὰ παρόντα. Εὔχομαι οὖν αὐτὸν τὸν Κύριον, τῇ ἀφάτῳ αὐτοῦ δυνάμει ἐφαψάμενόν σου τῆς καρδίας, ἐμποιῆσαι φῶς τῇ ψυχῇ σου διὰ τῶν ἀγαθῶν λογισμῶν, ἵν´ οἴκοθεν ἔχῃς τῆς παραμυθίας τὰς ἀφορμάς. [2] Mais nous sommes gouvernés par une sage providence, comme nous l'apprenons de l'Evangile, qui nous dit que même un passereau ne tombe point sans la volonté du Père céleste (Matth. 10. 33) C'est donc par la volonté du Créateur que nous est arrivé l'accident qui nous fait gémir. Or, qui peut résister à la volonté de Dieu? Recevons les peines qu'il nous envoie. Notre impatience, sans réparer le mal, ne fait que nous perdre nous-mêmes. Ne condamnons pas le juste jugement de Dieu. Nous sommes trop peu instruits pour pouvoir pénétrer dans les secrets de sa justice. Le Seigneur veut éprouver maintenant votre amour pour lui. Voici le temps de mériter par votre patience la récompense des martyrs. La mère des Macchabées vit la mort de ses sept enfants sans gémir, sans répandre d'indignes larmes : elle rendait grâces à Dieu en voyant ses fils délivrés des liens du corps par le feu, le fer, et les autres instruments des plus cruels supplices. Aussi s'est-elle acquis une gloire immortelle devant Dieu et devant les hommes. Votre affliction est grande, je l'avoue; mais les récompenses que Dieu réserve aux hommes patients sont bien plus grandes encore. Lorsque vous êtes devenue mère, et que vous voyant un fils vous avez rendu grâces à Dieu, vous saviez qu'étant mortelle, vous aviez donné la naissance à un homme mortel. Or, qu'y a-t-il d'étonnant qu'un homme mortel soit mort? Mais ce qui nous afflige, c'est sa fin prématurée. Nous ne saurions décider s'il était avantageux qu'il ne mourut pas sitôt: nos lumières sont trop courtes pour savoir choisir ce qui convient aux âmes, et pour mesurer les bornes de la vie humaine. Jetez les yeux sur ce monde que vous habitez, et songez que tout ce que vous voyez est périssable, sujet à la corruption. Regardez le ciel ; il sera détruit un jour. Le soleil lui-même ne subsistera pas éternellement. Tous les astres, les animaux aquatiques et terrestres, les ornements qui embellissent la terre, la terre elle-même, tout est corruptible, tout disparaîtra dans peu de temps. Que ces réflexions adoucissent le chagrin que vous cause votre perte. Ne considérez pas votre malheur en lui-même, car il vous paraîtrait insupportable ; mais comparez-le avec toutes les misères humaines, et cette comparaison adoucira votre tristesse. Un des motifs les plus forts que je puisse vous offrir, c'est que vous devez ménager la douleur de votre époux. Consolez-vous l'un l'autre, et n'aggravez pas ses peines en vous abandonnant trop à votre affliction. En général, je crois que les paroles ne sont pas suffisantes pour votre consolation, il faut avoir recours à la prière dans une conjoncture aussi fâcheuse. Je prie donc le Seigneur de toucher votre âme par son ineffable puissance, et d'éclairer votre esprit par des réflexions utiles, afin que vous puissiez trouver en vous-même de quoi vous consoler.


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Dernière mise à jour : 15/04/2009