HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Discours aux jeunes sur l'utilité qu'ils peuvent retirer de la lecture des livres profanes

Chapitre 4

  Chapitre 4

[4] Ἀλλ´ ὅτι μὲν οὐκ ἄχρηστον ψυχαῖς μαθήματα τὰ ἔξωθεν δὴ ταῦτα ἱκανῶς εἴρηται· ὅπως γε μὴν αὐτῶν μεθεκτέον ὑμῖν ἑξῆς ἂν εἴη λέγειν. Πρῶτον μὲν οὖν τοῖς παρὰ τῶν ποιητῶν, ἵν´ ἐντεῦθεν ἄρξωμαι, ἐπεὶ παντοδαποί τινές εἰσι κατὰ τοὺς λόγους, μὴ πᾶσιν ἐφεξῆς προσέχειν τὸν νοῦν, ἀλλ´ ὅταν μὲν {τὰς} τῶν ἀγαθῶν ἀνδρῶν πράξεις λόγους ὑμῖν διεξίωσιν, ἀγαπᾶν τε καὶ ζηλοῦν, καὶ ὅτι μάλιστα πειρᾶσθαι τοιούτους εἶναι, ὅταν δὲ ἐπὶ μοχθηροὺς ἄνδρας ἔλθωσι τῇ μιμήσει, ταῦτα δεῖ φεύγειν ἐπιφρασσομένους τὰ ὦτα οὐχ ἧττον τὸν Ὀδυσσέα φασὶν ἐκεῖνοι τὰ τῶν Σειρήνων μέλη. γὰρ πρὸς τοὺς φαύλους τῶν λόγων συνήθεια ὁδός τίς ἐστιν ἐπὶ τὰ πράγματα. Διὸ δὴ πάσῃ φυλακῇ τὴν ψυχὴν τηρητέον, μὴ διὰ τῆς τῶν λόγων ἡδονῆς παραδεξάμενοί τι λάθωμεν τῶν χειρόνων, ὥσπερ οἱ τὰ δηλητήρια μετὰ τοῦ μέλιτος προσιέμενοι. Οὐ τοίνυν ἐν πᾶσιν ἐπαινεσόμεθα τοὺς ποιητάς, οὐ λοιδορουμένους, οὐ σκώπτοντας, οὐκ ἐρῶντας μεθύοντας μιμουμένους, οὐχ ὅταν τραπέζῃ πληθούσῃ καὶ ᾠδαῖς ἀνειμέναις τὴν εὐδαιμονίαν ὁρίζωνται. Πάντων δὲ ἥκιστα περὶ θεῶν τι διαλεγομένοις προσέξομεν, καὶ μάλισθ´ ὅταν ὡς περὶ πολλῶν τε αὐτῶν διεξίωσι καὶ τούτων οὐδ´ ὁμονοούντων. Ἀδελφὸς γὰρ δὴ παρ´ ἐκείνοις διαστασιάζει πρὸς ἀδελφόν, καὶ γονεὺς πρὸς παῖδας, καὶ τούτοις αὖθις πρὸς τοὺς τεκόντας πόλεμός ἐστιν ἀκήρυκτος. Μοιχείας δὲ θεῶν καὶ ἔρωτας καὶ μίξεις ἀναφανδόν, καὶ ταύτας γε μάλιστα τοῦ κορυφαίου πάντων καὶ ὑπάτου Διός, ὡς αὐτοὶ λέγουσιν, κἂν περὶ βοσκημάτων τις λέγων ἐρυθριάσειε, τοῖς ἐπὶ σκηνῆς καταλείψομεν. Ταὐτὰ δὴ ταῦτα λέγειν καὶ περὶ συγγραφέων ἔχω, καὶ μάλισθ´ ὅταν ψυχαγωγίας ἕνεκα τῶν ἀκουόντων λογοποιῶσι. Καὶ ῥητόρων δὲ τὴν περὶ τὸ ψεύδεσθαι τέχνην οὐ μιμησόμεθα. Οὔτε γὰρ ἐν δικαστηρίοις, οὔτ´ ἐν ταῖς ἄλλαις πράξεσιν ἐπιτήδειον ἡμῖν τὸ ψεῦδος, τοῖς τὴν ὀρθὴν ὁδὸν καὶ ἀληθῆ προελομένοις τοῦ βίου, οἷς τὸ μὴ δικάζεσθαι νόμῳ προστεταγμένον ἐστίν. Ἀλλ´ ἐκεῖνα αὐτῶν μᾶλλον ἀποδεξόμεθα, ἐν οἷς ἀρετὴν ἐπῄνεσαν, πονηρίαν διέβαλον. Ὡς γὰρ τῶν ἀνθέων τοῖς μὲν λοιποῖς ἄχρι τῆς εὐωδίας τῆς χρόας ἐστὶν ἀπόλαυσις, ταῖς μελίτταις δ´ ἄρα καὶ μέλι λαμβάνειν ἀπ´ αὐτῶν ὑπάρχει, οὕτω δὴ κἀνταῦθα τοῖς μὴ τὸ ἡδὺ καὶ ἐπίχαρι μόνον τῶν τοιούτων λόγων διώκουσιν ἔστι τινὰ καὶ ὠφέλειαν ἀπ´ αὐτῶν εἰς τὴν ψυχὴν ἀποθέσθαι. Κατὰ πᾶσαν δὴ οὖν τῶν μελιττῶν τὴν εἰκόνα τῶν λόγων ἡμῖν μεθεκτέον. Ἐκεῖναί τε γὰρ οὔτε ἅπασι τοῖς ἄνθεσι παραπλησίως ἐπέρχονται, οὔτε μὴν οἷς ἂν ἐπιπτῶσιν ὅλα φέρειν ἐπιχειροῦσιν, ἀλλ´ ὅσον αὐτῶν ἐπιτήδειον πρὸς τὴν ἐργασίαν λαβοῦσαι, τὸ λοιπὸν χαίρειν ἀφῆκαν· ἡμεῖς τε, ἢν σωφρονῶμεν, ὅσον οἰκεῖον ἡμῖν καὶ συγγενὲς τῇ ἀληθείᾳ παρ´ αὐτῶν κομισάμενοι, ὑπερβησόμεθα τὸ λειπόμενον. Καὶ καθάπερ τῆς ῥοδωνιᾶς τοῦ ἄνθους δρεψάμενοι τὰς ἀκάνθας ἐκκλίνομεν, οὕτω καὶ ἐπὶ τῶν τοιούτων λόγων ὅσον χρήσιμον καρπωσάμενοι, τὸ βλαβερὸν φυλαξόμεθα. Εὐθὺς οὖν ἐξ ἀρχῆς ἐπισκοπεῖν ἕκαστον τῶν μαθημάτων, καὶ συναρμόζειν τῷ τέλει προσῆκε, κατὰ τὴν Δωρικὴν παροιμίαν, τὸν λίθον ποτὶ τὰν σπάρτον ἄγοντας. [4] Je vous ai montré suffisamment que les sciences profanes ne sont pas inutiles ; il faut maintenant vous apprendre dans quelles sources vous devez les puiser. Pour commencer par les poètes dont les discours sont plus variés, nous ne devons pas nous attacher à tout ce qu'ils disent. Nous recueillerons les actions et les paroles des grands hommes dont ils nous parlent ; nous les admirerons, et nous tâcherons de les imiter. Mais quand ils nous présenteront d'infâmes personnages, nous nous boucherons les oreilles pour nous garantir de pareils exemples, comme fit Ulysse, suivant leur rapport, pour éviter le chant des sirènes (Odyssée. l. 12. v. 173.). On s'accoutume aux mauvaises actions, en écoutant de mauvais discours. Nous devons donc garder soigneusement notre âme, de peur que des maximes perverses ne s'insinuent par l'agrément des paroles, et que nous n'avalions le poison avec le miel. D'après cela nous ne ferons aucune estime des poètes médisants et satiriques, ni de ceux qui représentent des hommes livrés à l'amour et au vin. Nous ne les écouterons pas, lorsqu'ils mettent la félicite à jouir d'une table somptueuse qui retentit de chansons dissolues ; et encore moins lorsqu'ils parlent de la pluralité des dieux et de leurs querelles indécentes. Le frère, chez les poètes, est en discorde avec son frère; les parents et les enfants se font une guerre implacable. Ils attribuent à leurs dieux des adultères, des amours et des commerces infâmes, et surtout à ce Jupiter qu'ils annoncent comme la divinité suprême. Abandonnons au théâtre ces horreurs qu'on rougirait d'attribuer à des brutes. Je puis raisonner de même sur les écrivains en prose, qui ne cherchent qu'à corrompre l'esprit de ceux qui les lisent. Nous n'imiterons point ces orateurs qui ne se servent de leur art que pour tromper. Des chrétiens qui ont choisi la voie droite et véritable, à qui l'Evangile défend même les procès, ne peuvent s'accommoder du mensonge, ni dans les affaires judiciaires, ni dans aucune autre. Nous étudierons ceux de leurs écrits où ils ont loué la vertu et blâmé le vice. Dans les fleurs, on se contente d'en regarder la couleur et d'en respirer l'odeur, mais les abeilles en expriment un suc dont elles composent leur miel. C'est ainsi que ceux qui, dans leurs lectures, ne se proposent pas l'agrément et le plaisir, en tirent des maximes utiles qu'ils déposent dans leur esprit. Et, afin de suivre la comparaison des abeilles, nous devons imiter en tout leur exemple. Sans s'arrêter indifféremment à toutes les fleurs, sans entreprendre de tirer tout le suc de celles sur lesquelles elles reposent, elles n'en prennent que ce qui est utile pour leur travail et laissent le reste. Nous de même, si nous sommes sages, après avoir pris dans les livres ce qui est propre et conforme à la vérité, nous passerons ce qui ne conduit pas à ce terme. Et comme en cueillant les roses nous évitons les épines, ainsi en lisant les livres profanes, nous recueillerons ce qu'ils ont de bon, avec autant de soin que nous éviterons ce qui serait capable de nuire. Nous devons donc examiner, avant tout, les sciences que nous voulons étudier, et les diriger à une fin convenable.


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Dernière mise à jour : 2/04/2009