[7] Κατάβα ὁδῷ βαδίζων ἐπὶ τὰ κάτω.
Τί τὸν Ἡσαῦ ἐβεβήλωσε, καὶ δοῦλον ἐποίησε τοῦ
ἀδελφοῦ; Οὐ βρῶσις μία, δι´ ἣν ἀπέδοτο τὰ πρωτοτόκια;
Τὸν δὲ Σαμουὴλ οὐχ ἡ μετὰ νηστείας
προσευχὴ ἐχαρίσατο τῇ μητρί; Τί τὸν μέγαν ἀριστέα
τὸν Σαμψὼν ἀκαταγώνιστον ἀπειργάσατο; Οὐχ
ἡ νηστεία, μεθ´ ἧς ἐν τῇ γαστρὶ τῆς μητρὸς συνελήφθη;
Νηστεία αὐτὸν ἐκύησε·
νηστεία αὐτὸν ἐτιθηνήσατο· νηστεία αὐτὸν ἤνδρωσεν, ἣν ὁ ἄγγελος
διετάξατο τῇ μητρί· Ὅσα ἐκπορεύεται ἐξ ἀμπέλου, οὐ μὴ φάγῃ,
καὶ οἶνον καὶ σίκερα οὐ μὴ
πίῃ. Νηστεία προφήτας γεννᾷ, δυνατοὺς ῥώννυσι·
νηστεία νομοθέτας σοφίζει, ψυχῆς ἀγαθὸν φυλακτήριον,
σώματι σύνοικος ἀσφαλὴς, ὅπλον ἀριστεύουσιν, ἀθληταῖς γυμνάσιον.
Τοῦτο πειρασμοὺς ἀποκρούεται, τοῦτο ἀλείφει πρὸς εὐσέβειαν, νήψεως
σύνοικος, σωφροσύνης δημιουργός. Ἐν πολέμοις ἀνδραγαθεῖ,
ἐν εἰρήνῃ ἡσυχίαν διδάσκει. Τὸν Ναζιραῖον ἁγιάζει,
τὸν ἱερέα τελειοῖ. Οὐ γὰρ δυνατὸν
ἄνευ νηστείας ἱερουργῖας κατατολμῆσαι, οὐ μόνον
ἐν τῇ μυστικῇ νῦν καὶ ἀληθινῇ λατρείᾳ, ἀλλὰ καὶ
ἐν τῇ τυπικῇ τῇ κατὰ τὸν νόμον προσαγομένῃ. Αὕτη
θεατὴν ἐποίησε τοῦ μεγάλου θεάματος τὸν Ἠλίαν·
τεσσαράκοντα γὰρ ἡμέραις νηστείᾳ τὴν ψυχὴν
ἀποκαθάρας, οὕτως ἐν τῷ σπηλαίῳ τῷ ἐν Χωρὴβ
ἰδεῖν κατηξιώθη, ὡς δυνατόν ἐστιν ἰδεῖν ἀνθρώπῳ,
τὸν Κύριον. Νηστεύων ἀπέδωκε τῇ χήρᾳ τὸν παῖδα,
ἰσχυρὸς φανεὶς κατὰ τοῦ θανάτου διὰ νηστείας.
Ἀπὸ νηστεύοντος στόματος φωνὴ ἐξελθοῦσα ἀπέκλεισε
τῷ παρανομοῦντι λαῷ τὸν οὐρανὸν τρία
ἔτη καὶ μῆνας ἕξ. Ἵνα γὰρ μαλάξῃ τὴν ἀδάμαστον
καρδίαν τῶν σκληροτραχήλων, εἵλετο καὶ ἑαυτὸν τῇ
κακοπαθείᾳ συγκαταδικάσαι. Διὰ τοῦτο, Ζῇ Κύριος, ἔφη,
εἰ ἔσται ὕδωρ ἐπὶ τῆς γῆς, εἰ μὴ
διὰ στόματός μου. Καὶ ἐπήγαγε παντὶ τῷ λαῷ
νηστείαν διὰ τοῦ λιμοῦ, ὥστε τὴν ἐκ τῆς τρυφῆς
καὶ τοῦ ἀνειμένου βίου κακίαν ἐπανορθώσασθαι.
Ἑλισσαίῳ δὲ ποταπὸς ὁ βίος; πῶς μὲν παρὰ τῇ Σουναμίτιδι
τῆς ξενίας ἀπέλαυσε; πῶς δὲ αὐτὸς
τοὺς προφήτας ἐδεξιοῦτο; Οὐχὶ λάχανα ἄγρια καὶ
ἀλεύρου βραχὺ τὴν φιλοξενίαν ἐπλήρου; ὅτε, καὶ τῆς
τολύπης συμπαραληφθείσης, κινδυνεύειν ἔμελλον οἱ
ἁψάμενοι, εἰ μὴ τῇ εὐχῇ τοῦ νηστευτοῦ ἠμαυρώθη
(p. 173) τὸ δηλητήριον. Καὶ ἁπαξαπλῶς εὕροις ἂν τὴν νηστείαν
πάντας τοὺς ἁγίους εἰς τὴν κατὰ Θεὸν πολιτείαν
χειραγωγήσασαν.
| [7] Poursuivons, et avançons dans l’histoire sainte. Qu'est-ce qui a avili Esaü, et l'a
rendu esclave de son frère : n'est-ce pas un seul potage qui lui a fait vendre son droit
d'aînesse ? Pour Samuel, n'a-t-il pas été accordé à la prière et au jeûne de sa mère ?
Qu'est-ce qui a rendu invincible le brave Samson ? n'est-ce pas encore le jeûne ? C'est
par le jeûne qu'il a été conçu dans le ventre de sa mère ; le jeûne l'a mis au monde,
le jeûne l'a nourri, le jeûne l'a fortifié jusqu'à ce qu'il soit devenu Monime. Il s'est
montré fidèle à ce précepte de l'Ange: Il ne mangera pas du fruit de la vigne, il ne
boira pas de vin, ni d’aucune liqueur fermentée (Jug. 13. 14). Le jeûne enfante les
prophètes et fortifie les puissants. Le jeûne instruit les législateurs; il est la meilleure
garde de l'âme, le plus sûr compagnon du corps, l'armure des gens braves, le
gymnase des athlètes; il chasse les tentations, excite à la piété, fait aimer la sobriété,
inspire la modestie ; donne du courage dans la guerre et apprend à chérir la paix; il
sanctifie les Nazaréens, il consacre les prêtres, qui ne pourraient, sans lui, offrir le
sacrifice dans le culte mystique et véritable de nos jours, qui ne le pouvaient pas
même dans celui qui a précédé et qui n'en était que la figure. C'est par le jeûne
qu'Elie fut favorisé d'une vision extraordinaire. Il purifia son âme en jeûnant quarante
jours ; et il mérita de voir le Seigneur dans la caverne d'Horeb, autant qu'il est
possible à un homme. C'est après avoir jeûné qu'il rendit l'enfant à la veuve, et qu'il
sut triompher de la mort même. La parole sortie d'une bouche sobre ferma le ciel
pendant trois ans et six mois pour punir un peuple prévaricateur. Il s'exposa lui-même
avec les autres à cette calamité, pour amollir des âmes dures et intraitables. Vive le
Seigneur, dit-il ; il ne tombera de pluie sur la terre que selon la parole qui sortira de
ma bouche (3. Rois. 17. 1). Il obligea par la famine tout un peuple de jeûner, afin de
corriger les désordres, suites des délices et d'une vie dissolue. Et le prophète Elisée
comment vivait-il comment fut-il reçu chez la Sunamite? comment lui-même traita-t-il
les prophètes ? Il leur donna des herbes sauvages et un peu de farine. On avait mêlé
parmi ces herbes de la coloquinte, et tous ceux qui en mangèrent eussent été en
danger de périr, si le jeûne et les prières du prophète n'eussent amorti la force du
poison. Enfin c'est le jeûne qui a conduit tous les Saints à une vie selon Dieu.
|