HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Basile de Césarée, Homélies sur l'Hexaëméron (VII)

Chapitre 3

  Chapitre 3

[7,3] Τροφὴ δὲ ἰχθύσιν ἄλλοις ἄλλη κατὰ γένος διωρισμένη. Οἱ μὲν γὰρ ἰλύϊ τρέφονται· οἱ δὲ τοῖς φυκίοις· ἄλλοι ταῖς βοτάναις ταῖς ἐντρεφομέναις τῷ ὕδατι ἀρκοῦνται. Ἀλληλοφάγοι δὲ τῶν ἰχθύων οἱ πλεῖστοι, καὶ μικρότερος παρ´ ἐκείνοις βρῶμά ἐστι τοῦ μείζονος. Κἄν ποτε συμβῇ τὸν τοῦ ἐλάττονος κρατήσαντα ἑτέρου γενέσθαι θήραμα, ὑπὸ τὴν μίαν ἄγονται γαστέρα τοῦ τελευταίου. Τί οὖν ἡμεῖς οἱ ἄνθρωποι ἄλλο τι ποιοῦμεν ἐν τῇ καταδυναστείᾳ τῶν ὑποδεεστέρων; τί διαφέρει τοῦ τελευταίου ἰχθύος τῇ λαιμάργῳ φιλοπλουτίᾳ τοῖς ἀπληρώτοις τῆς πλεονεξίας αὐτοῦ κόλποις ἐναποκρύπτων τοὺς ἀσθενεῖς; Ἐκεῖνος εἶχε τὰ τοῦ πένητος· σὺ τοῦτον λαβὼν μέρος ἐποιήσω τῆς περιουσίας σεαυτοῦ. Ἀδίκων ἀδικώτερος ἀνεφάνης, καὶ πλεονεκτικώτερος πλεονέκτου. Ὅρα μὴ τὸ αὐτό σε πέρας τῶν ἰχθύων ἐκδέξηται, ἄγκιστρόν που, κύρτος, δίκτυον. Πάντως γὰρ καὶ ἡμεῖς πολλὰ τῶν ἀδίκων διεξελθόντες, τὴν τελευταίαν τιμωρίαν οὐκ ἀποδρασόμεθα. Ἤδη δὲ καὶ ἐν ἀσθενεῖ ζῴῳ πολὺ τὸ πανοῦργον καὶ ἐπίβουλον καταμαθὼν, βούλομαί σε φυγεῖν τῶν κακούργων τὴν μίμησιν. καρκῖνος τῆς σαρκὸς ἐπιθυμεῖ τοῦ ὀστρέου· ἀλλὰ δυσάλωτος ἄγρα αὐτῷ διὰ τὴν περιβολὴν τοῦ ὀστράκου γίνεται. Ἀρραγεῖ γὰρ ἑρκίῳ τὸ ἁπαλὸν τῆς σαρκὸς φύσις κατησφαλίσατο. Διὸ καὶ ὀστρακόδερμον προσηγόρευται. Καὶ ἐπειδὴ δύο κοιλότητες ἀκριβῶς ἀλλήλαις προσηρμοσμέναι τὸ ὄστρεον περιπτύσσονται, ἀναγκαίως ἄπρακτοί εἰσιν αἱ χηλαὶ τοῦ καρκίνου. Τί οὖν ποιεῖ; Ὅταν ἴδῃ ἐν ἀπηνέμοις χωρίοις μεθ´ ἡδονῆς διαθαλπόμενον, καὶ πρὸς τὴν ἀκτῖνα τοῦ ἡλίου τὰς πτύχας ἑαυτοῦ διαπλώσαντα, τότε δὴ λάθρᾳ ψηφῖδα παρεμβαλὼν, διακωλύει τὴν σύμπτυξιν, καὶ εὑρίσκεται τὸ ἐλλεῖπον τῆς δυνάμεως διὰ τῆς ἐπινοίας περιεχόμενος. Αὕτη κακία τῶν μήτε λόγου μήτε φωνῆς μετεχόντων. Ἐγὼ δέ σε βούλομαι τὸ ποριστικὸν καὶ εὐμήχανον τῶν καρκίνων ζηλοῦντα, τῆς βλάβης τῶν πλησίον ἀπέχεσθαι. Τοιοῦτός ἐστιν πρὸς τὸν ἀδελφὸν πορευόμενος δόλῳ, καὶ ταῖς τῶν πλησίον ἀκαιρίαις ἐπιτιθέμενος, καὶ ταῖς ἀλλοτρίαις συμφοραῖς ἐντρυφῶν. Φεῦγε τὰς μιμήσεις τῶν κατεγνωσμένων. Τοῖς οἰκείοις ἀρκοῦ. Πενία μετὰ αὐταρκείας ἀληθοῦς, πάσης ἀπολαύσεως τοῖς σωφρονοῦσι προτιμοτέρα. Οὐκ ἂν παρέλθοιμι τὸ τοῦ πολύποδος δολερὸν καὶ ἐπίκλοπον, ὃς ὁποίᾳ ποτ´ ἂν ἑκάστοτε πέτρᾳ περιπλακῇ, τὴν ἐκείνης ὑπέρχεται χρόαν. Ὥστε τοὺς πολλοὺς τῶν ἰχθύων ἀπροόπτως νηχομένους τῷ πολύποδι περιπίπτειν, ὡς τῇ πέτρᾳ δῆθεν, καὶ ἕτοιμον γίνεσθαι θήραμα τῷ πανούργῳ. Τοιοῦτοί εἰσι τὸ ἦθος οἱ τὰς ἀεὶ κρατούσας δυναστείας ὑπερχόμενοι, καὶ πρὸς τὰς ἑκάστοτε χρείας μεθαρμοζόμενοι, μὴ ἐπὶ τῆς αὐτῆς ἀεὶ προαιρέσεως βεβηκότες, ἀλλ´ ἄλλοι καὶ ἄλλοι ῥᾳδίως γινόμενοι, σωφροσύνην τιμῶντες μετὰ σωφρόνων, ἀκόλαστοι δὲ ἐν ἀκολάστοις, πρὸς τὴν ἑκάστου ἀρέσκειαν τὰς γνώμας μετατιθέμενοι. Οὓς οὐδὲ ῥᾴδιον ἐκκλῖναι, οὐδὲ τὴν ἀπ´ αὐτῶν φυλάξασθαι βλάβην, διὰ τὸ ἐν τῷ προσχήματι τῆς φιλίας βαθέως κατεσκευασμένην τὴν πονηρίαν κατακεκρύφθαι. Τὰ τοιαῦτα ἤθη λύκους ἅρπαγας ὀνομάζει Κύριος, ἐν ἐνδύμασι προβάτων προφαινομένους. Φεῦγε τὸ παντοδαπὸν καὶ πολλαπλοῦν τοῦ τρόπου· δίωκε δὲ ἀλήθειαν, εἰλικρίνειαν, ἁπλότητα. ὄφις ποικίλος· διὰ τοῦτο καὶ ἕρπειν κατεδικάσθη. δίκαιος ἄπλαστος, ὁποῖος Ἰακώβ. Διὰ τοῦτο Κατοικίζει Κύριος μονοτρόπους ἐν οἴκῳ. Αὕτη θάλασσα μεγάλη καὶ εὐρύχωρος· ἐκεῖ ἑρπετὰ, ὧν οὐκ ἔστιν ἀριθμός· ζῷα μικρὰ μετὰ μεγάλων. Ἀλλ´ ὅμως σοφή τίς ἐστι παρ´ αὐτοῖς καὶ εὔτακτος διακόσμησις. Οὐ γὰρ μόνον κατηγορεῖν ἔχομεν τῶν ἰχθύων, ἀλλ´ ἔστιν καὶ μιμήσασθαι ἄξιον. Πῶς τὰ γένη τῶν ἰχθύων ἕκαστα τὴν ἐπιτηδείαν ἑαυτοῖς διανειμάμενα χώραν, οὐκ ἐπεμβαίνει ἀλλήλοις, ἀλλὰ τοῖς οἰκείοις ὅροις ἐνδιατρίβει; Οὐδεὶς γεωμέτρης παρ´ αὐτοῖς κατένειμε τὰς οἰκήσεις· οὐ τείχεσι περιγέγραπται· οὐχ ὁροθεσίοις διῄρηται· καὶ αὐτομάτως ἑκάστῳ τὸ χρήσιμον ἀποτέτακται. Οὗτος μὲν γὰρ κόλπος τάδε τινὰ γένη τῶν ἰχθύων βόσκει, κἀκεῖνος ἕτερα· καὶ τὰ ὧδε πληθύνοντα, ἄπορα παρ´ ἑτέροις. Οὐδὲν ὄρος ὀξείαις κορυφαῖς ἀνατεταμένον διίστησιν, οὐ ποταμὸς τὴν διάβασιν ἀποτέμνεται, ἀλλὰ νόμος τίς ἐστι φύσεως ἴσως καὶ δικαίως κατὰ τὸ ἑκάστου χρειῶδες τὴν δίαιταν ἑκάστοις ἀποκληρῶν. [7,3] Chaque espèce de poisson a sa nourriture particulière. Les uns se nourrissent de limon, les autres d'algues, d'autres se contentent des herbes qui naissent dans l'eau. La plupart chez eux se dévorent les uns les autres, et le plus petit sert d'aliment au plus grand. S'il arrive quelquefois que celui qui en a dévoré un plus petit devienne la proie d'un autre, ils sont engloutis tous deux dans le ventre du dernier. Que font autre chose les hommes, lorsqu'abusant de leur puissance ils oppriment ceux qu'ils dominent? en quoi diffère du dernier poisson l'homme qui, affamé de richesses, engloutit les faibles dans le goufre d'une cupidité insatiable ? Tel homme possédait les biens du pauvre; vous avez envahi ses possessions pour grossir votre opulence : vous vouts êtes montré plus injuste que l'injuste, plus cupide que le cupide. Prenez garde d'éprouver le sort des poissons, et de vous trouver enfin pris à l’hameçon, dans la nasse ou dans le filet (Matth. 13. 47 et 48). Si nous nous permettons une foule d'injustices, nous ne pourrons nous soustraire aux peines les plus rigoureuses. Je veux aussi, en vous apprenant les ruses et les artifices d'un faible animal, vous engager à fuir les exemples des méchants. Le crabe aime beaucoup la chair de l’huître. Mais cette proie n'est pas facile à prendre, parce que l'huître est couverte d'une très dure écaille dont la nature a muni sa chair si tendre. Et comme deux cavités appliquées l'une sur l’autre l'enferment exactement, les pinces du crabe deviennent nécessairement inutiles. Que fait-il donc ? Lorsque, dans un lieu paisible, il voit l'huître étaler au soleil ses écailles ouvertes, et se chauffer à ses rayons, il y jette adroitement un petit caillou, les empêche de se refermer, et par-là obtient ce qu'il désire en suppléant à la force par l'adresse. Telle est la ruse d’animaux qui n'ont ni la raison ni la parole. En admirant l'habileté des crabes à se procurer leur nourriture, vous devez vous abstenir de faire tort à votre prochain. Celui-là ressemble au crabe qui emploie la ruse avec son frère, qui profite des contre-temps de son prochain, qui tourne à son avantage les malheurs d'autrui. Craignez d'imiter ceux que tout le monde blâme. Contentez-vous de ce que vous avez. La pauvreté, pourvu qu'on ait le nécessaire, est préférable pour le sage à toutes les richesses. Je ne dois pas ici omettre la ruse du polype pour saisir sa proie. Comme il prend la couleur du rocher où il s'attache, beaucoup de poissons en nageant vont tomber sur lui sans y l'aire attention, et deviennent la proie de cet animal rusé. Tel est le caractère de ceux qui, bassement soumis aux puissances, et s'accommodant aux conjonctures, changent aisément de système et de conduite, honorent la sagesse avec ceux qui sont sages, sont intempérants avec les intempérants, n'agissent et ne pensent que pour plaire à ceux qu'ils veulent flatter. Il est difficile d'éviter ces personnes et de se garantir du mal qu'elles peuvent faire, parce qu'elles ont grand soin de cacher leurs mauvaises intentions sous le masque de l'amitié. Ce sont de tels hommes que le Seigneur appelle des loups ravissants qui se montrent sous la peau de brebis (Matth. 7. 15). Fuyez les caractères doubles et trompeurs ; recherchez la vérité, la sincérité, la simplicité. Le serpent est plein de dissimulation; aussi a-t-il été condamné à ramper. Le juste est simple et sans fard comme Jacob (Gen. 25. 27) ; aussi le Seigneur fait-il habiter dans sa maison ceux qui ont un coeur droit et simple (Ps. 67. 7). La mer, dit le Psalmiste, est d'une grande et vaste étendue : elle renferme un nombre infini de reptiles, une multitude de grands et de petits animaux (Ps. 103. 25). Cependant il règne parmi ces animaux un ordre et une police admirables. Car si nous trouvons dans les poissons des qualités particulières que nous devons éviter, nous en trouvons aussi que nous pouvons imiter. Chacune des espèces s'est choisi une région qui lui est convenable; elles n'empiètent pas sur les demeures les unes des autres, mais elles restent dans les limites qui leur sont propres. Aucun géomètre ne leur a distribué leurs habitations, ne les a enfermées dans des murs, ne leur a assigné des bornes. D'elles-mêmes elles se sont marqué les lieux qui leur sont utiles. Tel golfe nourrit telles espèces de poissons, tel autre golfe en nourrit d'autres. Tels poissons qui abondent dans un endroit se trouvent à peine ailleurs. Aucune montagne et étendant au loin ses sommets escarpes ne les sépare, aucun fleuve ne leur ferme les passages; mais une loi de la nature prescrit à chaque espèce, avec justice et selon son avantage, une manière de vivre particulière.


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Dernière mise à jour : 4/06/2009