[7,1] Καὶ εἶπεν ὁ Θεὸς, ἐξαγαγέτω τὰ ὕδατα ἑρπετὰ ψυχῶν
ζωσῶν κατὰ γένος, καὶ πετεινὰ πετόμενα κατὰ τὸ στερέωμα
τοῦ οὐρανοῦ κατὰ γένος. Μετὰ τὴν τῶν φωστήρων δημιουργίαν,
καὶ τὰ ὕδατα λοιπὸν πληροῦται ζῴων, ὥστε καὶ ταύτην
διακοσμηθῆναι τὴν λῆξιν. Ἀπέλαβε μὲν γὰρ ἡ γῆ τὸν ἐκ τῶν
οἰκείων βλαστημάτων κόσμον· ἀπέλαβε δὲ ὁ οὐρανὸς τῶν
ἄστρων τὰ ἄνθη, καὶ οἱονεὶ διδύμων ὀφθαλμῶν βολαῖς
τῇ συζυγίᾳ τῶν μεγάλων φωστήρων κατεκοσμήθη. Λειπόμενον
ἦν καὶ τοῖς ὕδασι τὸν οἰκεῖον κόσμον ἀποδοθῆναι.
Ἦλθε πρόσταγμα, καὶ εὐθὺς καὶ ποταμοὶ ἐνεργοὶ, καὶ
λίμναι γόνιμοι τῶν οἰκείων ἕκαστον αὐτῶν καὶ κατὰ φύσιν
γενῶν. Καὶ ἡ θάλασσα τὰ παντοδαπὰ γένη τῶν πλωτῶν
ὤδινε, καὶ οὐδὲ ὅσον ἐν ἰλύσι καὶ τέλμασι τοῦ ὕδατος ἦν,
οὐδὲ τοῦτο ἀργὸν, οὐδὲ ἄμοιρον τῆς κατὰ τὴν κτίσιν
συντελείας ἀπέμεινε. Βάτραχοι γὰρ καὶ ἐμπίδες καὶ κώνωπες
ἐξ αὐτῶν ἀπεζέννυντο δηλονότι. Τὰ γὰρ ἔτι καὶ νῦν
ὁρώμενα ἀπόδειξίς ἐστι τῶν παρελθόντων. Οὕτω πᾶν
ὕδωρ ἠπείγετο τῷ δημιουργικῷ προστάγματι ὑπουργεῖν·
καὶ ὧν οὐδ´ ἂν τὰ γένη τις ἐξαριθμήσασθαι δυνηθείη, τούτων
τὴν ζωὴν εὐθὺς ἐνεργὸν καὶ κινουμένην ἀπέδειξεν ἡ
μεγάλη καὶ ἄφατος τοῦ Θεοῦ δύναμις, ὁμοῦ τῷ προστάγματι
τῆς πρὸς τὸ ζῳογονεῖν ἐπιτηδειότητος ἐγγενομένης τοῖς
ὕδασιν. Ἐξαγαγέτω τὰ ὕδατα ἑρπετὰ ψυχῶν ζωσῶν. Νῦν
πρῶτον ἔμψυχον καὶ αἰσθήσεως μετέχον ζῷον δημιουργεῖται.
Φυτὰ γὰρ καὶ δένδρα κἂν ζῆν λέγηται διὰ τὸ
μετέχειν τῆς θρεπτικῆς καὶ αὐξητικῆς δυνάμεως, ἀλλ´
οὐχὶ καὶ ζῷα, οὐδὲ ἔμψυχα. Τούτου γε ἕνεκα, Ἐξαγαγέτω
τὰ ὕδατα ἑρπετά. Πᾶν τὸ νηκτικὸν κἂν τῇ ἐπιφανείᾳ τοῦ
ὕδατος ἐπινήχηται, κἂν διὰ βάθους τέμνῃ τὸ ὕδωρ, τῆς τῶν
ἑρπηστικῶν ἐστι φύσεως, ἐπισυρόμενον τῷ τοῦ ὕδατος
σώματι. Κἂν ὑπόποδα δὲ καὶ πορευτικὰ ὑπάρχῃ τινὰ τῶν
ἐνύδρων (μάλιστα μὲν ἀμφίβια τὰ πολλὰ τούτων ἐστίν·
οἷον φῶκαι, καὶ κροκόδειλοι, καὶ οἱ ποτάμιοι ἵπποι, καὶ
βάτραχοι, καὶ καρκῖνοι), ἀλλ´ οὖν προηγούμενον ἔχει τὸ
νηκτικόν. Διὰ τοῦτο, Ἐξαγαγέτω τὰ ὕδατα ἑρπετά. Ἐν
τούτοις τοῖς μικροῖς ῥήμασι τί παρεῖται γένος; τί οὐκ
ἐμπεριείληπται τῷ προστάγματι τῆς δημιουργίας; Οὐ τὰ
ζωοτοκοῦντα, οἷον φῶκαι καὶ δελφῖνες καὶ νάρκαι, καὶ τὰ
ὅμοια τούτοις τὰ σελάχη λεγόμενα; οὐ τὰ ὠοτόκα, ἅπερ
ἐστὶ πάντα σχεδὸν τῶν ἰχθύων τὰ γένη; οὐχ ὅσα λεπιδωτὰ,
οὐχ ὅσα φολιδωτὰ, οὐχ οἷς ἐστι πτερύγια καὶ οἷς μή
ἐστιν; Ἡ μὲν φωνὴ τοῦ προστάγματος μικρὰ, μᾶλλον δὲ
οὐδὲ φωνὴ, ἀλλὰ ῥοπὴ μόνον καὶ ὁρμὴ τοῦ θελήματος· τὸ
δὲ τῆς ἐν τῷ προστάγματι διανοίας πολύχουν τοσοῦτόν
ἐστιν, ὅσαι καὶ αἱ τῶν ἰχθύων διαφοραὶ καὶ κοινότητες,
οἷς πᾶσι δι´ ἀκριβείας ἐπεξελθεῖν, ἴσον ἐστὶ καὶ κύματα
πελάγους ἀπαριθμεῖσθαι, ἢ ταῖς κοτύλαις πειρᾶσθαι τὸ
ὕδωρ τῆς θαλάσσης ἀπομετρεῖν. Ἐξαγαγέτω τὰ ὕδατα
ἑρπετά. Ἐν τούτοις ἔνι τὰ πελάγια, τὰ αἰγιαλώδη, τὰ
βύθια, τὰ πετρώδη, τὰ ἀγελαῖα, τὰ σποραδικὰ, τὰ κήτη, τὰ
ὑπέρογκα, τὰ λεπτότατα τῶν ἰχθύων. Τῇ γὰρ αὐτῇ δυνάμει,
καὶ τῷ ἴσῳ προστάγματι, τό τε μέγα καὶ τὸ μικρὸν μεταλαγχάνει
τοῦ εἶναι. Ἐξαγαγέτω τὰ ὕδατα. Ἔδειξέ σοι τὴν
φυσικὴν τῶν νηκτῶν πρὸς τὸ ὕδωρ συγγένειαν, διὸ μικρὸν
οἱ ἰχθύες χωρισθέντες τοῦ ὕδατος διαφθείρονται. Οὐδὲ γὰρ
ἔχουσιν ἀναπνοὴν ὥστε ἕλκειν τὸν ἀέρα τοῦτον· ἀλλ´ ὅπερ
τοῖς χερσαίοις ἐστὶν ἀὴρ, τοῦτο τῷ πλωτῷ γένει τὸ ὕδωρ.
Καὶ ἡ αἰτία δήλη. Ὅτι ἡμῖν μὲν ὁ πνεύμων ἔγκειται,
ἀραιὸν καὶ πολύπορον σπλάγχνον, ὃ διὰ τῆς τοῦ θώρακος
διαστολῆς τὸν ἀέρα δεχόμενον, τὸ ἔνδον ἡμῶν θερμὸν
διαρριπίζει καὶ ἀναψύχει· ἐκείνοις δὲ ἡ τῶν βραγχίων
διαστολὴ καὶ ἐπίπτυξις, δεχομένων τὸ ὕδωρ καὶ διιέντων,
τὸν τῆς ἀναπνοῆς λόγον ἀποπληροῖ. Ἴδιος κλῆρος τῶν
ἰχθύων, ἰδία φύσις, δίαιτα κεχωρισμένη, ἰδιότροπος ἡ ζωή.
Διὰ τοῦτο οὐδὲ τιθασσεύεσθαί τι τῶν νηκτῶν καταδέχεται,
οὐδὲ ὅλως ὑπομένει χειρὸς ἀνθρωπίνης ἐπιβολήν.
| [7,1] ET Dieu dit : Que les eaux produisent des reptiles animés, selon leur
espèce, et des oiseaux qui voient dans le firmament du ciel selon leur
espèce. Après la création des corps lumineux, les eaux aussi se
remplirent d'animaux, et cette partie de la nature reçut aussi son
ornement. La terre avait reçu le sien par les productions qui lui sont
propres ; aussi bien que le ciel par les astres qui sont comme des fleurs
dont il est parsemé, et par les deux grands corps lumineux qui sont
comme les deux yeux de tout le corps céleste. Il restait à donner aux eaux
l'ornement qui lui était convenable. Un ordre du Seigneur est parti,
aussitôt les fleuves ont la vertu de produire; les lacs enfantent les êtres
qui leur sont naturels ; la mer engendre toutes les espèces d’animaux nageurs; l'eau même des marais n'est pas oisive, elle contribue pour sa part à l'accomplissement
de la création. On en vit sortir, sans doute, les grenouilles et une infinité
d'insectes volants. Ce que nous voyons encore aujourd'hui est une preuve
de ce qui s'est opéré dans l'origine. Ainsi toutes les eaux s'empressèrent
d'obéir à l'ordre du Créateur. Tous ces êtres dont il serait impossible de
compter les espèces, la grande et ineffable puissance de bien les montra
vivants et se mouvant, les eaux ayant reçu, avec l'ordre du souverain
Maître, la faculté de les produire.
Que les eaux produisent, des reptiles animés. C'est pour la première
fois qu'est créé un être animé et pourvu de sentiment. Quoique les plantes
et les arbres vivent en quelque manière, puisqu'ils sont de nature à se
nourrir et à croître, ce ne sont cependant pas des êtres vivants et animés.
Ainsi, dit l’Écriture, que les eaux produisent des reptiles. Tout ce qui nage
sur la surface de l'eau, tout ce qui fend cette même eau dans sa
profondeur, est du genre des reptiles, puisqu'il se traîne. Certains
animaux aquatiques, il est vrai, ont des pieds et marchent: ce sont
surtout les amphibies, tels que les veaux et chevaux marins, les
grenouilles, les crabes, les crocodiles : mais la principale espèce sont
des reptiles nageurs. C'est pour cela qu'il est dit: Que les eaux produisent
des reptiles. Dans ce peu de paroles quelle espèce est omise quelle espèce
n'est pas comprise dans ce simple ordre? On y voit les animaux vivipares,
tels que les veaux marins, les dauphins, les torpilles, et autres
semblables, qui sont appelés cartilagineux ; on y voit les ovipares, tels
que presque toutes les espèces de poissons; on y voit tous
ceux qui ont des écailles ou une espèce d'écorce ou de croûte, tous ceux
qui ont des nageoires ou qui n'en ont point : une seule parole qui contient
un ordre ; ou plutôt ce n'était pas une parole, mais un simple indice, un
simple mouvement de volonté. Le seul renfermé dans un ordre fort
simple, est aussi étendu que les espèces différentes et communes des
poissons, lesquelles espèces il n'est pas moins difficile de nombrer
exactement que de compter les flots de la mer, ou de mesurer ses eaux
dans le creux de la main. Que les eaux produisent des reptiles. Parmi ces
animaux sont ceux qui vivent sur les rivages ou au fond de la mer, seuls
ou en troupes, ceux qui s'attachent aux rochers, les poissons les plus
petits et les plus énormes: car la même puissance et un seul ordre ont
donné l'être à tout ce qu'il y a de plus petit et de plats grand. Que les
eaux produisent. Ces paroles vous montrent le rapport naturel que les
animaux nageurs ont avec l'eau. Aussi, pour peu que les poissons soient
séparés de l'eau, ils meurent. Car ils n'ont pas un organe pour attirer et
renvoyer l’air que nous respirons; mais l’eau est pour les animaux
nageurs ce que l'air est pour les animaux terrestres. La raison en est
manifeste. Nous avons un poumon, viscère poreux et spongieux, lequel
recevant l'air par la poitrine qui s'étend, évente et rafraîchit notre chaleur
intérieure. Dans les poissons, l'allongement et le resserrement des ouïes
ou nageoires qui reçoivent l'eau et qui la renvoient, leur tient lieu de
respiration. Les poissons ont un sort à
part, une nature particulière, une vie qui leur est propre, une manière de
vivre qui n'appartient qu'il eux. Aussi aucun des animaux nageurs ne se
laisse apprivoiser, et ne veut se soumettre à la main de l'homme.
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